Essai
Nouvelle parution
L. Becdelièvre, Au creux des heures - De Mrs Dalloway à The Hours

L. Becdelièvre, Au creux des heures - De Mrs Dalloway à The Hours

Publié le par Nicolas Geneix

L. Becdelièvre, Au creux des heures - De Mrs Dalloway à The Hours

Les Editions de la Transparence, 256 p.

  • 28,00 €
  • EAN13 : 9782350510699

Présentation de l'éditeur :

Le point de départ de cet essai est une fascination pour le magnifique film de Stephen Daldry sorti en 2002, The Hours, qui réunit trois héroïnes incarnées par Nicole Kidman, Julianne Moore et Meryl Streep. Le film est adapté du livre éponyme de Michael Cunningham, qui lui-même s'inspire du chef-d'oeuvre de Virginia Woolf, Mrs Dalloway. En résumé, trois femmes, à des époques différentes (années 1920, 1950 et 2000), vivent une journée cruciale de leur existence placée sous le signe de la romancière Virgina Woolf ; une filiation est créée entre ces femmes qui devront, comme la romancière suicidée, faire un choix de vie. La réussite du film (9 nominations aux Oscars, dont celle du meilleur film) consiste essentiellement dans la magistrale habileté du cinéaste à mettre en scène simultanément ces trois destins. L'auteur étudie dans une langue aussi claire qu'élégante les principaux thèmes du film, et notamment la condition féminine et l'homosexualité, le drame de l'incommunicabilité, la maternité et la création littéraire, la mort... Sans privilégier un personnage au détriment des autres, L. Becdelièvre parvient à montrer pour chaque thème ce qui unit les trois femmes, en portant une attention particulière aux éléments récurrents des décors, par exemple la nourriture (renvoyant à la mort et à la dépression), les fleurs (renvoyant à la jeunesse et au vieillissement), etc. Mais la profonde originalité de cet essai est d'instaurer un dialogue très pertinent entre le cinéma et la littérature, c'est-à-dire avec Les Heures de Cunningham et l'oeuvre séminale de Virginia Woolf, avec en ligne de mire le questionnement sur la création artistique et la condition de l'artiste. En rappelant tout au long de son livre certaines pages de l'un et de l'autre, L. Becdelièvre montre la puissance évocatrice des images, mais aussi ses limites. Surtout, l'auteur évite l'écueil des lourdeurs d'un certain comparatisme qui voudrait pointer les " inexactitudes " dans la filiation littérature-cinéma. Au contraire, il s'agit toujours ici de révéler la spécificité de chaque moyen d'expression en en extrayant les plus fortes évocations. C'est en cela qu'il plaira autant aux cinéphiles qu'aux amateurs de littérature. Richement illustré par des photogrammes in-texte qui viennent soutenir l'argumentation, le livre contient un hors-texte quadri de 8 pages composé d'images qui présentent les moments cruciaux des vingt-quatre heures vécues par les héroïnes.

Laure Becdelièvre

Laure Becdelièvre est ancienne élève de l'École normale supérieure (Ulm) et docteur de littérature comparée de l'université Paris IV-Sorbonne. Elle a publié en 2008 un essai aux Éditions de La Transparence intitulé Nietzsche et Mallarmé - Rémunérer le " mal d'être deux ". Elle a réalisé un court-métrage avec Michel Piccoli (Mon chien) et travaille actuellement comme rédactrice indépendante.