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Les émotions à l'œuvre (Perpignan)

Les émotions à l'œuvre (Perpignan)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Amélie Adde)

Journée d'études

Les émotions à l'œuvre

Université de Perpignan, 9 octobre 2020

 

Qu’elle soit la joie, la colère, la tristesse, le dégoût, la peur, la surprise, l’émotion est une réaction (ou une réponse) brutale, à la fois psychologique et physique, du sujet à l’environnement. Étymologiquement, le mot repose sur le latin movere, « mettre en mouvement », verbe actif qui le distingue du mot sur lequel est construit le mot « passion » (pathos), à valeur passive. On voit ainsi combien, dans l’émotion, le sujet est acteur. L’émotion constitue en vérité un moyen d’adapter son comportement à l’égard des sollicitations qu’impose l’environnement.

Par sa nature, l’émotion met en jeu à la fois le corps et la psychologie. Elle assume un rôle de signal, qui induit une réponse, physiologique et / ou psychologique, ainsi qu’une fonction de communication, puisque toute expression de quelque émotion que ce soit, qu’elle se réalise via le corps ou via le verbe, induit à son tour une réaction, qui peut notamment être empathique ou agressive.

L’émotion repose sur un code culturel. Elle est, au fond, un langage, ce qui induit une part identitaire. Étonnamment, toutes les émotions ne sont pas également partagées d’une culture à une autre, et n’y trouvent pas non plus une même traduction. Voilà qui dit combien l’émotion a trait à l’identité. De même leur expression dans la sphère privée ou publique est diversement appréciée, selon les codes culturels du sujet.

Nous proposons donc de travailler sur ce vaste champ qu’est le lien entre émotions et identité, en nous intéressant à la fois à des œuvres artistiques ainsi qu’à des phénomènes historiques ou même d’actualité. En effet, les nouveaux modes de communication mettent en évidence presque en permanence la part que prennent les émotions dans l’appréhension du présent et la fabrique de l’histoire. De même, les réseaux sociaux font la part pas toujours la plus belle aux émotions. La démarche linguistique peut également s’avérer fructueuse. Le discours des émotions, quant à lui, pourra faire l’objet d’études notamment comparatives. D’une culture à une autre, comment les émotions sont-elles traduites par le langage ? Que disent les glissements linguistiques relatifs aux émotions, au sujet de l’identité ? Enfin, on pourra s’interroger sur la place des émotions dans l’apprentissage d’une langue étrangère.

Comme on le voit, la réflexion sur les émotions, qui semblent à l’ordre du jour au vu des plus récentes publications sur le sujet, peut couvrir de nombreux domaines et être envisagée à partir de diverses approches. Cette journée d’étude pourrait être essentiellement tournée vers les émotions et leurs modes d’expression, mais n’exclura pas les réflexions sur les rapports entre celles-ci et les sentiments, ou les sensations, ou encore les passions. Par les interrogations qu’elle espère soulever, à défaut d’y répondre, elle explorera les liens entre les émotions, leurs manifestations et la question du sujet : quelle place occupent les émotions dans la construction de celui-ci, dans la construction de l’identité ? Se singularise-t-on par les émotions ? Une culture se singularise-t-elle par la manifestation ou non de ses émotions ?

Merci d'envoyer vos propositions à Amélie Adde (titre et résumé maximum 250 mots) avant le 30 avril 2020 :

amelie.adde@univ-perp.fr