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Corps & Magie : expériences du hors de (Toulouse)

Corps & Magie : expériences du hors de (Toulouse)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Emma Viguier, Edwige Armand, Antoniy Valchev)

Journée d'étude Corps & Magie : expériences du hors de​ (Toulouse)

11 - 12 mai 2020

Université Toulouse II Jean Jaurès

 

Pratiques magiques et/ou sorcellaires, chamanisme, spiritisme et expériences médiumniques, divinations, nécromancies… mais aussi représentations, croyances, arts, sciences, techniques et technologies, constituent une constellation qu’il nous importera de considérer à la lumière – ou dans l’obscurité – du corps. Qu’elle soit « blanche » ou « noire », « sympathique » ou « funeste », la « magie » est le lieu où les intentions, les visions, les fictions, les actions portent le corps, prennent corps et l’emportent au-delà. Mais s’il est indéniablement question de pratique et de création – la magie étant avant tout du côté du « faire » (Marcel Mauss, Esquisse d’une théorie générale de la magie, 1904), de l’action et de l’effet, de la transformation du cours du monde et de l’invention de possibles –, il s’agira aussi d’appréhender un savoir, voire une « sagesse » (mageia), et de toute évidence, une posture. Si aborder l’axiome corps-magie/magique nous fait prendre le risque de verser dans l’occultisme et/ou la fumisterie, il ne faut pas oublier que les disciplines scientifiques, philosophiques, et plus encore artistiques, n’ont cessé d’œuvrer, avec plus ou moins d’insolence, sur le terrain du « magique », faisant souvent entorse aux cadres du logos, déstabilisant les discours d’autorité. À ce titre, le magique se révèle également comme une force critique et politique, un faire et un savoir qui déjouent, déplacent, inscrivent des failles, suscitent et modèlent des possibles.

C’est justement ce mouvement, en ce qu’il prend au corps et qu’il fait corps – parfois hors de lui-même –, que nous souhaitons déployer dans cette première journée d’étude. Pour ce faire, il s’agira de questionner les limites du corps (biologique, psychique, propre…) dans ses rapports institués, imaginaires, cultuels et culturels, ou encore biomédicaux. Au travers de différentes approches disciplinaires, nous aborderons les frontières d’un corps dans ce qu’il peut avoir de plus extra-ordinaire. Penser le corps dans ses dimensions diverses, transverses – artistiques, magiques, anthropologiques, philosophiques – nous permettra de complexifier la vision parfois réductrice que nous avons à son égard. Questionner les limites, penser et œuvrer les débords, le hors de, permet de résister et d’explorer la subjectivité d’un corps dont le potentiel et les possibles restent toujours à révéler, voire à inventer. Ainsi, les entrées de cette journée d’étude pourront-elles aborder aussi bien le corps magique, sa performativité, son extra-corporalité (de même que les expériences et phénomènes médiumniques, chamaniques, les Out-of-Body Experiences…), les changements de représentation qui sont fonction d’une culture donnée et ses modifications actuelles. La notion du hors de en sera le fil rouge. Une approche des pratiques artistiques concernant la question des limites, des frontières, sera aussi primordiale pour faire l’expérience d’un corps déplacé en dehors ou au-delà de nos représentations et assignations – voire d’un corps vécu hors de lui-même au regard des performances artistiques les plus actuelles. Les pratiques artistiques n’ont cessé d’envisager et de déployer le corps dans la multitude des regards, sensations, perceptions, dimensions, plasticités, le remettant toujours et sans cesse en question, en doute et en suspens.

Cette journée d’étude, que nous souhaitons transverse et dans la perspective de la création-recherche, fera une large place à l’engagement des artistes et artistes-chercheur/ses – en chair et en discours, en création et en recherche – et à leurs expériences hors de, ici et maintenant.

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PROPOSITIONS :

Les propositions de communication doivent adressées au format PDF, au plus tard le 29 février 2020, à l’adresse : corps.magie@gmail.com

Celles-ci doivent comporter :

  • Nom et prénom de l’auteur, son institution de rattachement, adresse électronique
  • Titre de la communication
  • Résumé de 300 mots
  • Cinq mots-clés
  • Une brève notice biobibliographique.

Toutes les propositions devront être originales et inédites.

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Indications bibliographiques :

ANCET Pierre, Phénoménologie des corps monstrueux, Paris, PUF, 2006.

ANDRIEU Bernard, Le corps dispersé, Une histoire du corps au xxe siècle, Paris, L’Harmattan, 1993.

ARENDT Hannah, Condition de l’homme moderne, Paris, Pocket, 2012.

AUDI Paul, Créer. Introduction à l’esth/étique, Paris, Verdier, 2010.

BERTHOZ Alain, PETIT Jean Luc, Phénoménologie et physiologie de l’action, Paris, Odile Jacob, 2006.

BERTHOZ Alain, La vicariance, le cerveau créateur de mondes, Paris, Odile Jacob, 2013.

BERTHOZ Alain, La Décision, Paris, Odile Jacob, 2006.

BRUNO Giordano, De la magie, Paris, Allia, 2000.

CHOLLET Mona, Sorcières, La puissance invaincue des femmes, Paris, Zones Éditions, 2018.

COLIN Anna (dir), Sorcières, pourchassées, assumées, puissantes, queer, Paris, B42, 2013.

DAMASIO Antonio, L’Erreur de Descartes, Paris, Odile Jacob, 2010.

DAMASIO Antonio, Spinoza avait raison. Joie et Tristesse, le cerveau des émotions, Paris, Odile Jacob, 2003.

DE LIBERA Alain, L’invention du sujet moderne, Paris, VRIN, 2015.

DUMAS Stéphane, Les peaux créatrices, esthétique de la sécrétion, Paris, Klincksieck, 2014.

EHRENREICH Barbara, DEIRDRE English, Sorcières, Sages-Femmes & Infirmières, Une histoirE des femmes soignantes, Paris, Cambourakis, 2014.

FAVRET-SAADA Jeanne, Les Mots, la mort, les sorts, La sorcellerie dans le Bocage, Paris, Gallimard, NRF, 1977.

Fantômes, Revue Terrain, numéro 69, numéro coordonné par Grégory Delaplace, 2018.

FOUCAULT Michel, Histoire de la sexualité I, La volonté de savoir, Paris, Gallimard, 2003.

FOUCAULT Michel, Le corps utopique, Les hétérotopies, Paris, Lignes, 2009.

FOUCAULT Michel, Naissance de la biopolitique, Paris, Seuil, 2004.

HELL Bertrand, Possession et chamanisme, Les maîtres du désordre, Paris, Flammarion, Champs/Essais, 1999.

LE BRETON David, Anthropologie du corps et modernité, Paris, PUF, 1990.

LE BRETON David, Disparaître de soi, Paris, Métailié, 2015.

LE BRETON David, L’adieu au corps, Paris, Métailié, 2007.

LE BRETON David, La sociologie du corps, Paris, PUF, 2004.

Les Maîtres du désordre, catalogue d’exposition, collectif, Paris, Musée du quai Branly/RMN, 2012.

LEROI-GOURHAN André, Le geste et la parole II, La mémoire et les rythmes, Paris, Albin Michel, 2012.

LEROI-GOURHAN André, Le geste et la parole, Technique et langage, Paris, Albin Michel, 1964.

MANUEL Didier (dir.), La figure du monstre. Phénoménologie de la monstruosité dans l’imaginaire contemporain, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 2009.

MAUSS Marcel, « Esquisse d’une théorie générale de la magie », dans Sociologie et Anthropologie, Paris, PUF, 1950.

PROCHIANTZ Alain, Qu’est-ce que le vivant ?, Paris, Seuil, 2012.

SANCHEZ Pascal, La rationalité des croyances magiques, Genève, Librairie Droz, 2007.

STARHAWK, Rêver l’obscur, Femmes, magie et politique, Paris, Cambourakis, 2015.

VARELA Francisco. J, THOMPSON Evan, ROSCH Eleanor, L’inscription corporelle de l’esprit, Paris, Seuil, 1993.

VEDRINE Hélène, Magie et Philosophie à la Renaissance, Paris, Librairie générale française, 1996.