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Appels à contributions
Jacques d’Adelswärd-Fersen. Un oubli littéraire (Lille)

Jacques d’Adelswärd-Fersen. Un oubli littéraire (Lille)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Laborintus/Univ.Lille)

Jacques d’Adelswärd-Fersen. Un oubli littéraire

Journée d’étude européenne transdisciplinaire organisée par Patrick Cardon et Gianpaolo Furgiuele

en partenariat avec le Service commun de la documentation de l’Université de Lille.

22 octobre 2020 — 9h-16h30

Université de Lille - Bibliothèque universitaire SHS Espace Recherche – 

Domaine universitaire du Pont de Bois  - 59653 Villeneuve d'ascq Cedex –

Metro Pont de bois Ligne 1

 

Jacques d’Adelswärd-Fersen (1880-1923) est l’auteur d’une œuvre poétique et critique importante. « Petit Oscar Wilde parisien » comme le définit la presse de l’époque, il a été relégué dans le champ d’une littérature mineure par la critique contemporaine. La qualité de sa production n’est pas remise en question. D’ailleurs, les noms de Rostand et Coppée suffisent pour rassurer, car avant d’être un dandy ou une icône méconnue du grand public, Fersen était un auteur, un écrivain, un journaliste, « un poète à l’accent très verlainien ». Rachilde, épouse d’Alfred Vallette, directeur du Mercure de France, soutenait que son écriture « mériterait presque un prix Goncourt ». La critique définit par exemple le Danseur aux caresses comme « un livre de révolte, de colère, de névrose » révélant « la mentalité, jusqu’ici un peu nébuleuse d’une certaine génération nouvelle, qui, à force de chercher dans la vie un idéal introuvable des sensations inédites, brise parfois les ailes de son rêve en de lamentables aventures ». Jacques d’Adelswärd est un des rares auteurs à avoir consacré un recueil d’intéressants poèmes à l’opium et chanté ses effets et ses visions. Si à l’étranger le monde de la littérature a toujours été fasciné par sa vie mais aussi par son œuvre, en France la réception de sa figure passe uniquement par les romans de Peyrefitte dans L’Exilé de Capri, de Jarry dans La chandelle verte (1969), de Lorrain dans Pelléastres, le poison de la littérature (1910) et de Georges Anquetil dont le Satan conduit le bal (1925), roman pamphlétaire, reconstruit et cristallise le stéréotype du raté.

La villa Lysis, sa résidence italienne, n’était pas seulement un lieu mystérieux, mais un salon littéraire incontournable : Norman Douglas, Maxime Gorki, Gilbert Clavel, Axel Munthe, Ada Negri, Roberto Bracco, Gabriele d’Annunzio et beaucoup d’autres participèrent aux soirées de lectures et aux dîners organisés par Fersen et son compagnon Nino Cesarini. Certains de ses textes furent mis en musique par le chef d’orchestre Ottorino Respighi.

À travers cette journée d’étude, nous souhaitons réévaluer la figure de cet auteur longtemps mise à l’écart, et immédiatement stigmatisée par les écrivains et les critiques, non pour des raisons d’écriture, mais pour des raisons de mœurs et de morale. Aujourd’hui son nom est presque oublié de tous, et avec lui le souvenir d’une petite société méconnue. L’approche d’Adelswärd-Fersen est aussi ici emblématique, c’est pourquoi toute contribution reliant ce personnage à une thématique contemporaine de son œuvre sera la bienvenue.

Nous voudrions examiner aussi certaines problématiques majeures :

D’une époque à l’autre. La France après le Concordat. Enjeux et métamorphoses du champ politique et du champ littéraire.

Du cas Dreyfus au cas d’Adelswärd. Juifs et protestants face à l’armée littéraire.

Jacques d’Adelswärd vu par ses contemporains : Rachilde, Jarry, Clavel, Negri, Cocteau et d’autres.

Du symbolisme au futurisme de Marinetti.

Homosexualité et engagement : la revue Akademos.

De dandy au  maudit : enjeux d’une posture.

Fersen en procès (1903)

Fersen en voyages

Fersen à Capri

Fersen et le grand monde.

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L’appel s’adresse aussi bien à des chercheurs-eues, qu’à des doctorants-antes. Les propositions de communication de 200 mots environ en langue française, italienne ou anglaise, accompagnées d’une courte biobibliographie sont à envoyer, avant 30 juillet 2020 aux adresses suivantes : redaction@editionslaborintus.com, et gaykitschcamp@gmail.com

Les communications feront l’objet d’une publication prevue au printemps 2021.