Essai
Nouvelle parution
J.-P. Martin, La honte. Réflexions sur la littérature

J.-P. Martin, La honte. Réflexions sur la littérature

Publié le par Marc Escola

La honte. Réflexions sur la littérature
Jean-Pierre Martin

(1ère édition: Le Livre des hontes, Seuil, coll. «Fiction & Cie», 2006)

Lire un extrait dans l'Atelier de Fabula.

Compte rendu publié sur Acta fabula (janvier 2018, volume 19, n°1) : Alexandre Seurat, "De la honte comme littérature, et de la littérature comme honte".

 

Date de parution : 16/02/2017 Editeur : Gallimard Collection : Folio essais ISBN : 978-2-07-270480-2 EAN : 9782072704802 Format : Poche Présentation : Broché Nb. de pages : 401 p.

 

La honte : émotion particulièrement inavouable, à la fois historique et singulière, intime et collective, plus que toute autre, peut-être, extensive, expansive, contagieuse et susceptible de traverser tous les individus sans distinction.
La honte, c’est aussi un des grands ressorts de la littérature. Nous pouvons en effet nous sentir solidaires de quiconque fait l’aveu de sa honte, et singulièrement de celui qui l’écrit, parce que, ayant partie liée avec notre expérience commune, il est celui qui nous dit «honteux lecteur, mon semblable, mon frère».

Plongeant dans les gouffres de la déconsidération de soi, la littérature ose briser avec fracas le «silence sacré de la honte». Relisant de grands textes (Rousseau, Dostoïevski, Kafka, Leiris, Gombrowicz, Duras, Philip Roth, Rushdie, Coetzee…), Jean-Pierre Martin déploie les multiples formes de la honte – intime, sociale, historique, politique – en particulier au cœur du récit des survivants (Levi, Antelme, Semprun, Seel…), dans la trame du roman des origines (Memmi, Camus, Cohen, Nizan…), à la source du geste même de l’écriture (Gombrowicz).

Ces fragments de discours honteux que tient la littérature, mieux que toute théorie, restituent au plus près l’incessante transformation d’un sujet en un objet.

 

Table des matières

Aux éhontés, avec toute mon admiration

I

La littérature et le quant-à-soi

Les réseaux de la disgrâce

Les enfants éternellement humiliés

De l’invention de la littérature comme pornographie (Rousseau, Dostoïevski et les autres)

Sublimes figures de la honte (Conrad, Hawthorne)

Physiologie du bernard-l’hermite (Guilloux, Kafka, Zorn, Leiris)

« Comme une tache qui s’étale » (Mishima, Rushdie, Coetzee)

 

II

Honteuse enfance de l’auteur

Papa, maman, ou l'angoisse de la ressemblance

« A jamais séparé des autres »

Boursiers de la honte (Memmi, Camus, Nizan)

Héritiers de la honte (Bassani, Appelfeld, Gombrowicz)

Lieux maudits, lieux fondateurs

Adolescence nue

Encore aujourd’hui… (Bourdieu, Cohen, Nizan)

Le paquet ficelé de Thomas Bernhard

 De la littérature comme entreprise d’éhontement (Duras, Genet, Mishima)

Portrait de l’auteur en grand timide

 

III

La honte dans la rue

Les spectres de la mémoire (Levi, Antelme, Semprun, Séel)

Wilde et Dreyfus

L’aveu et le défi (Gide, Cocteau, Genet, Goytisolo)

 

IV

La lecture est une trahison

« Tentative d’évasion hors de la sphère paternelle »

Gombrowicz I, ou la honte du débutant

Gombrowicz II, ou la honte contre-attaque

Tentation et compulsion du reniement

L’auteur in extremis (Broch, Appelfeld, Zorn)

 

V

Fragments d’un discours honteux

Gloire à la honte

Toute honte bue ou dix moyens romanesques de traiter les rougeurs

*

On peut lire sur nonfiction.fr un article sur cet ouvrage :

"Quand l'écriture décortique la honte", par C. Ruby.