La Forme du reste est un ouvrage hybride, mi-poèmes, mi-essai. Son titre doit s'entendre comme une définition de la littérature : "La singularité des choses échappe aux mots, les événements excèdent leur description. Ce qui a lieu nous étonne, nous déplace, nous met en crise. Les griffes du concept laissent échapper la vie. C’est la raison pour laquelle l’enjeu de la littérature, davantage que trouver la forme qui exprimerait le contenu (qui est en fait le programme de son annexion par la philosophie), est de fabriquer la forme du reste, c’est-à-dire trouver la forme du contenu résistant à toute forme."
- 4ème de couverture -
La Forme du reste est un journal de l’année 2023. On y découvre les lieux et les personnes qui font la vie quotidienne de l’auteur. En arrière-plan, on entend les désordres du monde (émeutes, guerres...). Et au milieu de tout cela, la vie imperturbable (mais perturbée) des saisons.
La composition de chaque poème est stricte : une phrase de sept distiques, articulant des expériences disparates. Or la forme n’est pas formaliste, ici ; elle vaut comme un réglage particulier de notre rapport au monde. D’ailleurs, au milieu du livre, tout se brise dans l’irruption d’un journal en prose questionnant la valeur de l’écriture dans son corps à corps avec l’étoffe même de nos existences.
Car comment intéresser un lecteur à l’événement le plus insignifiant sans les trahir l’un et l’autre ? À ce vertige éthique et poétique, Pierre Vinclair répond par le déploiement maîtrisé d’une énergie joyeuse et réflexive, s’acharnant à faire advenir la forme de ce qui résiste à toute forme.