Collectif
Nouvelle parution
J. Le Rider et B. Pouderon (dir.),  Faust, homme Renaissance

J. Le Rider et B. Pouderon (dir.), Faust, homme Renaissance

Publié le par Matthieu Vernet (Source : presse)

Faust, homme Renaissance

Sous la direction de Jacques Le Rider et  Bernard Pouderon

Paris : beauchesne, coll. "Christophe Plantin", 2010

EAN 9782701015781.

Présentation de l'éditeur :

Dans De l'Allemagne, Heine interprétait Faust, le Faust historique et celui de la légende, comme un humaniste de « cette Renaissance qui put fleurir et régner en Italie bien plus facilement qu'en Allemagne ». Déjà, dès la première version imprimée de la légende, le Volksbuch (1587), le magicien était un exemplum imprégné de l'esprit de la Réforme luthérienne, destiné à montrer les limites de l'individualisme que tout bon chrétien ne doit pas transgresser : poussé par son orgueil de savant, sa soif de pouvoir, de richesse et de plaisir, il pactisait avec le diable et apparaissait comme un double de Simon dit le Mage, le premier des gnostiques. La matière faustienne se répandit dans toute l'Europe, tandis que le Volksbuch connaissait plusieurs traductions. Christopher Marlowe, pour composer sa Tragique histoire du docteur Faustus, se fondait à la fois sur une version française et sur une version anglaise du Volksbuch : son Faustus, personnage prométhéen, est un « homme de la Renaissance » génial, mais perverti. Lorsqu'il se saisit du mythe, Goethe en fait le héros d'une tragédie allemande, à première vue éloignée des idéaux de la Renaissance humaniste. Pourtant, on souligne le fond Renaissance du Faust de Goethe, dont le protagoniste semble avoir été modelé à l'image de Marsile Ficin. On reconnaît aussi la dimension rabelaisienne et carnavalesque de la tragédie goethéenne : très présentes dans le Urfaust, la verve populaire et la « culture du rire » de la Renaissance contrastent, dans Faust I et Faust II, avec le sublime et le terrifiant. Il n'empêche, Faust est un contemporain de Cagliostro, de Robespierre et des saint-simoniens ; c'est cet homme du XIXe siècle en costume Renaissance que Nietzsche a persiflé malgré sa profonde admiration pour Goethe : ne percevant que le personnage ballotté entre le Bien et le Mal, il a méconnu en Faust le « surhomme Renaissance ». Plus près de nous, André Neher a su tisser un subtil réseau de correspondances entre Faust et un autre homme de la Renaissance, Rabbi Löw, le Maharal de Prague, à qui la légende populaire attribue la fabrication du Golem, voyant en eux deux précurseurs des temps nouveaux en période de crise et de mutation.

Sommaire : 

Jacques Le Rider, Bernard Pouderon, Heinz Raschel, Introduction

Bernard Pouderon, Docteur Faust et Maître Simon, ou l'intrusion de l'hérésiologie dans les controverses religieuses à la Renaissance
Richard Hillman, Christopher Marlowe et la traduction française du Faustbuch
Marc Petit, Faust et le Maharal de Prague. Quelques réflexions en marge du livre d'André Neher
Ulrich Gaier, Renaissance-Gründe für Goethes Faust
Steffen Schneider, Faust, der Unruhige – Goethes Rückgriff auf ein anthropologisches Konzept der Frühen Neuzeit, insbesondere auf Ficino
Jean Lacoste, « Un excès d'effronterie ». Un Faust rabelaisien ?
Hans-Jürgen Schings, Faust und die Schöpfung
Jacques Le Rider, Nietzsche et le « surhomme Renaissance » : réception critique du Faust de Goethe et préférence pour la Renaissance italienne