Essai
Nouvelle parution
J. Demarcq, Nervaliennes

J. Demarcq, Nervaliennes

Publié le par Arnauld Welfringer

Jacques Demarcq, Nervaliennes

Paris, José Corti, coll. "En lisant en écrivant", 2010

144 pages

18€


 ISBN : 978-2-7143-1018-7

Nervalm'est un vieil ami. Peu enclin au romantisme, je me suis souventdemandé ce qui me liait à lui. J'étais, je suis toujours fasciné parles sonnets des Chimères, bien sûr : leur énigme et leur limpidité tout à la fois. Mais c'est surtout dans Sylvie et ses autres récits du Valois que je me promenais ; j'y retrouvais un peu de mes paysages dans une contrée proche.

Jeme suis mis à écrire avec lui. J'ai emprunté la trame d'un de sescontes pour un livret d'opéra dont le style, certes, est aux antipodesdu sien. Plus tard, j'ai retracé sa vie dans la bouche d'un enfant.Entre temps, je lisais et relisais Sylvie, Aurélia, et sesautres textes. Plus j'allais, plus son écriture acquérait une vieautonome, détachée de sa biographie et des paysages qu'il a parcourus,pour s'engager avec une incroyable lucidité dans la folle aventure dessignes.

Comme l'a senti Proust,il est l'anti-Sainte-Beuve : sa vie l'explique peu. Son oeuvre montreavec douceur qu'un être humain vient moins au monde qu'il ne tombe dansun langage : une mise en forme de la réalité dont les basesculturelles, toujours un peu mythiques, recèlent désirs et dangers.Nerval ne m'en est devenu qu'un ami plus intime.

Jacques Demarcq