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Appels à contributions
Haut les masques ! L’art d’être dandy (ouvrage collectif)

Haut les masques ! L’art d’être dandy (ouvrage collectif)

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Edyta Kociubińska)

Haut les masques ! L’art d’être dandy

Appel à contributions pour un ouvrage collectif

La vie du dandy est un spectacle permanent. Son obligation première est de provoquer par la singularité, de passer du drame à la comédie, d’étonner la société plongée dans le marasme et l’inertie. Grâce à sa stratégie, il crée autour de lui toute une atmosphère de secret pour brouiller les pistes et dérouter son public. Menant un jeu habile, il s’invente des poses et se complaît à cacher son visage derrière de nombreux masques, un de ses accessoires préférés. Ce camouflage sert d’armure protectrice, mais en même temps il peut cacher le destin tragique, comme le notent Patrick Favardin et Laurent Bouëxière : « nouer sa cravate pendant des heures, jusqu’à ce point de perfection que lui seul peut reconnaître, ressemble à la toilette d’un condamné à mort et laisse soupçonner que derrière le masque  se cachent les effets horrifiants d’un mal étrange »[1]. Les dandys « boivent dans leur masque leur sang qui coule, et restent masqués »[2], écrit Jules Barbey d’Aurevilly dans Du Dandysme et de George Brummell. 

Pour le dandy, le masque n’est pas le seul attribut, mais il est son attribut le plus fidèle, le plus important peut-être, car il correspond au rôle qu’il choisit. Il devient donc un illusionniste en perpétuelle représentation, metteur en scène de soi-même ainsi que du monde qui l’entoure. Derrière l’allure splendide et l’élégance raffinée, on retrouve un individu se cachant derrière un masque d’ironie, d’extravagance, d’artifice, d’impassibilité, de misogynie et bien d’autres. Le rôle qu’il joue remplace sa véritable nature et il ne peut plus, ou plutôt ne veut plus l’abandonner. Comme le note Charles Baudelaire dans Mon cœur mis à nu : «  Le dandy doit être sublime sans interruption : il doit vivre et dormir devant un miroir »[3]. 

Le volume Haut les masques ! L’art d’être dandy ambitionne d’analyser les différents rôles incarnés par les dandys dans la littérature française et francophone et nourrir le débat en proposant de nouveaux champs d’investigation[4]. Afin de rassembler une galerie de portraits la plus riche possible, nous invitons à soumettre des propositions consacrées non seulement aux personnages mythiques, mais aussi aux héros ou héroïnes rarement étudiés.

 

Calendrier         
Les propositions de contribution (en français), ne dépassant pas 400 mots et accompagnées d’une brève notice biobibliographique de l’auteur, sont à envoyer à Edyta Kociubińska (ekociub@kul.pl) avant le 2 avril 2022. 

– début avril 2022 – notification d’acceptation

– 20 juin 2022 – date limite pour la remise du texte intégral, évaluation

– courant 2023 – publication du volume (Brill ou Peter Lang)

 
Responsable
Edyta Kociubińska
Université Catholique de Lublin Jean-Paul II


Notes
[1] P. Favardin, L. Bouëxière, Le Dandysme, Lyon, La Manufacture, 1988, p. 15.
[2] J. Barbey d’Aurevilly, Du Dandysme et de George Brummell, Paris, Les Éditions de Paris, 2008, p. 70.
[3] Ch. Baudelaire, « Mon cœur mis à nu ». In : Œuvres complètes, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1961, p. 1173. 
[4] Travaux récents : Dictionnaire du dandysme, A. Montandon (dir.), Paris, Honoré Champion, 2016, 728 p. ; Figures du dandysme, A.-I. François, E. Kociubińska, G. Pham-Thanh, P. Zoberman (dirs.), Frankfurt am Main, Peter Lang, 2017, 206 p. ; Le dandysme, de l’histoire au mythe, E. Kociubińska (éd.), Berlin, Peter Lang, 2019, 218 p.