Essai
Nouvelle parution
É. Groleau, L'oubli de la vie. Critique de la raison parodique

É. Groleau, L'oubli de la vie. Critique de la raison parodique

Publié le par Université de Lausanne (Source : Sylvain Neault)

 

Étienne Groleau,

L'oubli de la vie. Critique de la raison parodique,

Liber, 2018. EAN13 : 9782895786283.

 

Nous sommes les descendants de Don Quichotte. Trop conscients du vide de l’existence, déçus par un monde qui nous coupe de notre propre affectivité, nous choisissons de fuir dans l’imaginaire. Nous préférons la fiction au réel, nous nions la raison pour choisir notre propre vérité. 

En effet, malgré ses succès fulgurants et indéniables, il semble que la modernité, qui se caractérise par le souci scientifique de la vérité, soit la cible d’un nombre toujours croissant de critiques. La science, qui oublie que sa finalité est l’humain, s’égare rapidement, perd toute vérité et neutralise tout.  Le capitalisme atteint ses limites, les fondements de la démocratie sont remis en question, la Terre elle-même ne semble plus vouloir accommoder nos ambitions. L’espèce humaine se fatigue. Le rejet de la science, de la raison, de la logique et tout simplement des faits eux-mêmes que l’on constate de plus en plus de nos jours, que ce soit dans des publications pseudo-scientifiques, de la bouche de politiciens populistes ou dans nos conversations quotidiennes, est la réponse de l’affectivité face à une raison déshumanisée. 

Pour autant, affirmer la primauté de l’affectivité sur la raison n’est pas un rejet de la raison, ni un appel au subjectivisme, mais simplement une description de ce que nous sommes.  La raison doit guider l’affectivité de la même manière que les lois doivent encadrer les citoyens, non pour en éteindre la passion et restreindre ses variations, mais au contraire pour la soutenir et lui donner une structure. 

Comment alors concilier la raison et l’affectivité, sachant que la raison seule est sans fondement et que l’affectivité seule est aveugle ?  Voilà le propos de ce livre qui est un plaidoyer pour ne pas isoler la raison du reste de l’humain. La raison doit être logos, un dialogue intérieur prudent, harmonisant logique et affectivité, pour nous éclairer pleinement.

Étienne Groleau est titulaire d’un doctorat en philosophie de l’Université Laval (Canada).  Il enseigne au lycée Beauce-Appalaches au Québec.