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Enjeux de genre, de sexe et de race dans les littératures franco-canadiennes : perspectives féministes, queer et intersectionnelles

Enjeux de genre, de sexe et de race dans les littératures franco-canadiennes : perspectives féministes, queer et intersectionnelles

Publié le par Sabrina Roh (Source : Pierre-Luc Landry)

Enjeux de genre, de sexe et de race dans les littératures franco-canadiennes : perspectives féministes, queer et intersectionnelles

Date de l'atelier: 28 mai au 3 juin 2016

Date limite pour l'envoi de propositions: 15 décembre 2015

Atelier organisé par Pierre-Luc LANDRY (professeur adjoint, Collège militaire royal du Canada) et Mathieu SIMARD (doctorant, Université d’Ottawa)

Pierre-Luc.Landry@rmc.ca

msima050@uOttawa.ca

 

En 2013, dans Écrire au féminin au Canada français, Johanne Melançon dressait ce constat : « depuis le début des années 1970, plusieurs femmes ont pris la parole en Acadie, en Ontario français et dans l’Ouest, mais peu d’œuvres ont été jusqu’à maintenant étudiées ». C’est pourquoi Melançon proposait dans son ouvrage « de se pencher sur l’écriture de ces femmes » plutôt que d’élaborer « un ensemble de “critiques au féminin” ». Intitulé Enjeux de genre, de sexe et de race dans les littératures franco-canadiennes : perspectives féministes, queer et intersectionnelles, le présent atelier entend à la fois poursuivre et déplacer cette réflexion. Nous invitons en effet les chercheur.e.s à étudier autant les mises en scène des rapports sociaux de sexe, de genre et de race que les représentations des sexualités non-traditionnelles. L’étude de tout texte franco-canadien sera donc la bienvenue, et ce sans égard pour le sexe de son auteur.e.

L’atelier visera plus spécifiquement à comprendre de quelles manières s’articulent les enjeux du genre, du sexe et de la race dans le discours littéraire franco-canadien. À titre d’exemple, les participant.e.s pourraient analyser les stratégies de déstabilisation du genre – qu’il s’agisse du déplacement et du travestissement des catégories de sexe ou de genre, ou de leur complète neutralisation – et la construction des rapports de domination dans la représentation des sexualités ou dans celle des relations sociales, matérielles et économiques de sexe, de genre et de race. Les participant.e.s pourraient également emprunter une perspective intersectionnelle (Kimberlé Crenshaw, 1991). L’intersectionnalité « apport[e] une nouvelle complexité à la compréhension des hiérarchies et des rapports de domination » et « permet de révéler une réalité plus complexe » dans laquelle les oppressions « interagissent de façon dynamique » (Maillé, 2014). Les participant.e.s pourraient ainsi se pencher sur la construction des subjectivités en se demandant par exemple comment le sujet franco-canadien, déjà dominé en raison de son statut de minorité linguistique, joue avec – voire « performe » (Judith Butler, 1990) – ces autres formes de domination que peuvent constituer le sexe, le genre, la race ou encore la sexualité.

L’atelier apportera un éclairage nouveau sur les littératures franco-canadiennes en étudiant les questions de race, de sexe, de genre et d’orientation sexuelle. Il ne se cantonnera pas dans une perspective théorique unique, qu’il s’agisse des théories queer ou des études de genre. D’emblée inclusif, il sera ouvert aux études féministes, aux études postcoloniales et décoloniales, aux analyses politiques de textes littéraires, à l’analyse du discours, à la sociocritique, à la narratologie et aux théories de la réception, etc. Tout texte franco-canadien contemporain pourra être étudié et les œuvres littéraires autochtones de langue française seront également considérées.

Cet atelier est organisé dans le cadre du colloque de l’APFUCC au Congrès des sciences humaines du Canada, qui se tiendra à l’Université de Calgary du 28 mai au 3 juin 2016. Les propositions de communication (de 250 mots), avec les coordonnées et une bio-bibliographie de l’auteur.e, doivent être envoyées aux responsables de l’atelier (Pierre-Luc Landry <Pierre-Luc.Landry@rmc.ca> et Mathieu Simard <msima050@uOttawa.ca>) avant le 15 décembre 2015

 

 

Textes cités

BUTLER, Judith, Gender Trouble: Feminism and the Subversion of Identity, New York, Routledge, coll. « Thinking Gender », 1990, 172 p. 

CRENSHAW, Kimberlé, « Mapping the Margins: Intersectionality, Identity Politics, and Violence against Women of Color », dans Stanford Law Review, 1991, vol. 43, n° 6, p. 1241–1299.

MAILLÉ, Chantal (2014), « Approche intersectionnelle, théorie postcoloniale et questions de différences dans les féminismes anglo-saxons et francophones », dans Politique et Société, volume 33, numéro 1, p. 41-60.

MELANÇON, Johanne (dir.), Écrire au féminin au Canada français, Sudbury, Prise de Parole, coll. « Agora », 2013, 316 p.