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Droit de Cité :  l’Autre en Démocratie ou la bataille pour l’égaliberté (revue Nouvelles Études Francophones)

Droit de Cité : l’Autre en Démocratie ou la bataille pour l’égaliberté (revue Nouvelles Études Francophones)

Publié le par Marc Escola (Source : Jimia Boutouba)

Appel à contributions  pour un dossier spécial de la Revue Nouvelles Études Francophones

Droit de Cité :  l’Autre en Démocratie ou la bataille pour l’égaliberté
 

La question de l’immigration et des flux migratoires nous interroge sur la démocratie, sur ce qu’elle est et ce qu’elle prétend être, sur ses préceptes et ses pratiques, sur les frontières internes et externes qu’elle érige, sur sa politique migratoire, le pouvoir policier qu’elle exhibe face aux immigrés, et sur les inégalités qu’elle installe au sein de la population entre les ayant-droits et les « sans-part » (Rancière, 1995). Force est de constater que la démocratie se nourrit de paradoxes troublants, entre idéal égalitaire et mécanismes d’exclusion, entre citoyenneté et « subjectification » (Rancière, 1995). Etienne Balibar parle ainsi d’une situation d’apartheid édifiée au sein de la communauté. En France, nous dit-il, les dérives de l’idéologie républicaine conjuguent mesures répressives et stigmatisation constante des étrangers, souvent justifiées au nom de la nécessité de défendre la nation menacée de l’intérieur comme de l’extérieur par le séparatisme religieux, le terrorisme islamiste, l’insécurité, la criminalité rampante, l’immigration clandestine, les dérives communautaristes, la dénaturalisation du caractère national. La notion d’universalité des droits semble donc se dissoudre au contact de l’Autre, assigné à vie au statut d’extra-communautaire. Ainsi se dessinent les « frontières de la démocratie » (Balibar, 1992), qu’il entend non point comme une démarcation géographique, mais comme les limites de ce qui est démocratique et ce qui ne l’est plus.

Ce dossier spécial de la Revue Nouvelles Etudes Francophones se propose d’examiner ces questions épineuses à travers des perspectives pluridisciplinaires. En particulier, nous invitons des propositions d’articles qui apporteraient un éclairage nouveau sur la manière dont les écrivains, cinéastes, artistes, et intellectuels francophones se saisissent des problématiques liées aux flux migratoires, passés et présents, et les diverses politiques qu’elles engendrent. Comment est-ce qu’ils abordent ce sujet qui se décline aux rythmes de drames, rêves échoués, et crise-passions ? Quels regards et quelles réflexions nous proposent-ils sur la migration comme « défi » à la démocratie ? Comment est-ce que ces textes et films exposent des parcours individuels ou collectifs qui peuvent aussi témoigner d’un mode politique d’existence et d’une forme de citoyenneté active qui transcende frontières et barbelés ? Immigré, enfant d’immigré, migrant, exilé, réfugié politique, déplacé, autant de figures, de parcours et de destins parfois tragiques (comme en témoignent les 71 cadavres en décomposition abandonnés sur une autoroute en Autriche en 2015 ou encore le corps d’un enfant de 3 ans échoué sur une plage de Turquie), qui mettent à l’épreuve la démocratie en la poussant à s’interroger sur son idéal d’inclusion égalisatrice. L’interrogation portera aussi bien sur la notion de mobilité, qui suppose le (non)-droit de circuler librement, se déplacer, traverser, franchir, mais aussi sur le droit de résidence, le droit de séjour, le droit d’asile, en somme le « droit de cité ». Ce qui amène à aussi penser la migration en termes d’égaliberté et de citoyenneté, ou de « co-citoyenneté » que Balibar décrit comme appliquant à la circulation des migrants les principes d’une démocratie sans exclusion.

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Les propositions de contribution sont à remettre avant le 1er septembre 2021. Elles comprendront un court résumé (200-250 mots), un titre provisoire, vos coordonnées, votre affiliation institutionnelle et une courte notice bio-bibliographique (environ 120 mots).

Veuillez envoyer votre proposition à Jimia Boutouba: jboutouba@scu.edu.

La date de remise des articles (4500-6000 mots) sera pour le mois de mars 2022. Si votre proposition est retenue, vous recevrez le protocole de rédaction à suivre avec la réponse d’acceptation de votre proposition.

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Nouvelles Études Francophones (NEF), ISSN 1552-3152, publiée par les Presses Universitaires du Nebraska, est la revue officielle du Conseil International d’Études Francophones (CIÉF). Revue scientifique bi-annuelle de langue française, NEF diffuse la recherche dans les domaines de la langue française, de la littérature, des arts, des sciences sociales, de la culture et de la civilisation des pays et régions francophones.