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De la fabrique du patrimoine littéraire à la fabrique littéraire des patrimoines (Séminaire, Réseau Patrimonialitté)

De la fabrique du patrimoine littéraire à la fabrique littéraire des patrimoines (Séminaire, Réseau Patrimonialitté)

Publié le par Groupe MDRN (Source : David Martens)

« De la fabrique du patrimoine littéraire à la fabrique littéraire des patrimoines »

Séminaire du réseau Patrimonialitté – janvier-juin 2021

s. dir. Olivier Belin, Claude Coste, Marcela Scibiorska, Mathilde Labbé & David Martens

 

Si nous connaissons la littérature du passé et lui accordons une valeur, c’est dans une large mesure parce qu’elle a fait l’objet, tout au long de son histoire et selon des modalités diverses, de processus de patrimonialisation qui lui ont conféré sa place et l’ont dotée de ses fonctions dans la société. Dans le même temps, en tant que vecteur de diffusion de connaissances, une large part de la littérature contribue à la patrimonialisation de bien d’autres domaines, qu’ils ressortissent aux arts (peinture, sculpture, architecture, cinéma, musique…) ou relèvent d’autres secteurs (le tourisme, la gastronomie, la mode, la publicité…). La littérature est en somme un objet de patrimoine en même temps qu’un vecteur de patrimonialisation, pour la littérature comme pour d’autres ordres de réalité.

Les rapports entre littérature et patrimoine se déclinent ainsi selon deux axes, qui soulèvent chacun des questions respectives :

La fabrique du patrimoine littéraire. Son signe le plus tangible est l’existence d’un canon littéraire dont on peut interroger la constitution, l’évolution et les dynamiques (en particulier autour de l’axiologie du majeur et du mineur). Cette patrimonialisation passe aussi par des acteurs dont il s’agit de comprendre les logiques : quelles sont alors les spécificités des médiums (livres, presse, photographie, cinéma, radio, télévision, sites web) et des institutions (écoles, universités, académies, musées…) qui participent à la consécration de la littérature ? Comme en témoigne exemplairement l’œuvre de Proust, c’est enfin la littérature elle-même qui participe à sa propre patrimonialisation. Et dans chacun de ces contextes, quels sont les objets conservés (dans les centres d’archives) ou présentés (dans les films ou expositions consacrés à des écrivains), et selon quels critères de choix ? Ainsi se dessine une série d’interrogations sur les valeurs (esthétiques, morales, politiques, marchandes) qui régissent cette patrimonialisation, et en particulier sur les modèles rhétoriques privilégiés des discours à vocation patrimoniale.

La fabrique littéraire du patrimoine. Parce qu’elle est porteuse de valeurs, d’imaginaires, de connotations, la littérature peut être un puissant outil de patrimonialisation pour d’autres objets ou d’autres pratiques culturelles. Dès lors, quels sont les patrimoines privilégiés par les œuvres littéraires ? s’agit-il d’œuvres déjà consacrées ou au contraire d’objets marginalisés ? Du côté des acteurs, quels types de profits les écrivains et les éditeurs peuvent-ils retirer à contribuer au façonnement des patrimoines ? Du côté des valeurs, dans quelle mesure les critères propres au champ littéraire sont-ils mobilisés ou affectés par ces entreprises de patrimonialisation littéraires ? Et du côté de l’écriture, quels genres (poésie, romans, biographies…) contribuent-ils à ces processus de patrimonialisation, et sous quelles formes ?

Prenant la mesure de ces relations croisées entre la littérature et le patrimoine, le séminaire de recherche « De la fabrique du patrimoine littéraire à la fabrique littéraire des patrimoines » revêt une double finalité : d’une part, dresser le panorama des recherches en cours et des projets dans ce domaine ; d’autre part, et ce faisant, contribuer à la constitution d’un réseau de recherche international destiné à fédérer les chercheuses et chercheurs actifs dans ce domaine au sein de disciplines allant des études littéraires à la sociologie en passant par l’analyse du discours, l’histoire du livre et des médias, les études visuelles, les sciences de l’information et de la communication, les sciences de l’éducation ou encore la muséologie.

Le séminaire se tiendra à l’Université de Cergy, de janvier à juin 2021. Ses séances seront retransmises en direct en visio-conférence, afin de permettre aux personnes intéressées d’assister à distance aux exposés et de prendre part aux échanges. Des enregistrements vidéos et podcasts seront en outre réalisés et mis à disposition sur le carnet de recherche du réseau, hébergé sur hypotheses.org

 

Programme

Le séminaire a lieu le mercredi, de 16h à 18h

Cette première série de rencontre portera sur l'axe un du réseau : la Fabrique du patrimoine littéraire

20 janvier - Introduction du séminaire et lancement du réseau 

Inscription à la séance via ce lien : https://docs.google.com/forms/d/1O3MrUuM2eoeWgB0y1IFIX6_NYxGKVIjnS93IqmrrHEo/viewform?edit_requested=true

 

17 février - Marcela Scibiorska (Université de Louvain-la-Neuve) & Marie-Clémence Régnier ((Université d'Artois)/Bertrand Bourgeois (Université de Melbourne)

31 mars - Espaces publics - Mathilde Labbé (Université de Nantes) & Carole Bisenius (Université de Lorraine)

28 avril - Expositions : David Martens (KULeuven)/Isabelle Roussel-Gillet (Université d'Artois) & Aurélie Mouton-Rezzouk (Université Sorbonne Nouvelle)

26 mai - Écrans -  René Audet ((Université Laval) & Selina Follonier (Université de Lausanne)

Juin : 23 - Radio : Pierre-Marie Héron (Université de Montpellier) & Delphine Saurier (Audencia Business School, France)