Essai
Nouvelle parution
D. Perrot-Corpet et A. Tomiche (dir.), Storytelling et contre-narration en littérature au prisme du genre et du fait colonial (XXe-XXIe s.)

D. Perrot-Corpet et A. Tomiche (dir.), Storytelling et contre-narration en littérature au prisme du genre et du fait colonial (XXe-XXIe s.)

Publié le par Romain Bionda (Source : Danielle Perrot-Corpet)

Référence bibliographique : Danielle Perrot-Corpet et Anne Tomiche (dir.), Storytelling et contre-narration en littérature au prisme du genre et du fait colonial (XXe-XXIe s.), Peter Lang, collection "Nouvelle Poétique Comparatiste", 2018.

EAN13 : 9782807608924.

L’ouvrage collectif Storytelling et contre-narration en littérature au prisme du genre et du fait colonial (XXe-XXIe s.) (Peter Lang, coll. « Nouvelle Poétique comparatiste », Vol. 39) est issu des journées d’études des 1er et 8 avril 2016 organisées par Romuald Fonkoua, Danielle Perrot-Corpet et Anne Tomiche, dans le cadre du projet « Storytelling » du Labex Obvil (Sorbonne Universié), en coopération avec le CRLC (EA 4510, Sorbonne Université).

On assiste depuis les années 1990 à l’expansion inédite, dans toutes les sphères d’activité étrangères au champ artistique (du marketing à la vie sociale promue par les réseaux en ligne), d’usages stratégiques du récit désormais regroupés sous le terme de « storytelling », ou « communication narrative ». Ce phénomène nouveau rend plus sensible la dimension « contrenarrative » – de résistance aux récits dominants dans le discours social – caractéristique de certaines pratiques littéraires qui se donnent pour tâche de remettre en cause les « identités » prescrites par les instances du pouvoir. Les études littéraires féministes d’une part, les études sur les littératures postcoloniales d’autre part, ont de longue date mis en évidence cette visée «contre-narrative » inhérente à certaines entreprises littéraires engagées dans la remise en cause des assignations genrées et des assignations identitaires en contexte (dé)colonial. Cet ouvrage se propose d’interroger à nouveaux frais ce potentiel de résistance, dans le contexte nouveau d’un storytelling néolibéral devenu hégémonique, en mettant en évidence la façon dont certaines oeuvres de fiction littéraire pensent l’intrication des différents facteurs de domination susceptibles de peser sur les destinées individuelles.

Table des matières

Danielle Perrot-Corpet et Anne Tomiche
Penser le genre et le fait colonial : entre storytelling et contre-récits théoriques et militants, quelle place pour la littérature ?

I.-Du (contre)-récit colonial à la parole décoloniale

Jean-Marc Moura
Exotisme littéraire et storytelling

Ninon Chavoz
« Qu’on se garde d’y voir un roman colonial » : storytelling colonial et discours emmurés dans Doguicimi de Paul Hazoumé

Sophie Coudray
Le théâtre de Frantz Fanon : de la parole performative à la lutte décoloniale

Xavier Garnier
Quand la douleur parle, le récit souffre (à propos de Sony Labou Tansi)

II. Fictions de l’intersectionnalité

Yolaine Parisot
Fictions de passing, scénographies genrées des « contre-littératures » face au storytelling des dominants

Flavia Bujor
Intersectionnalité, performativité et fiction romanesque : quelques réflexions au sujet de Ladivine de Marie NDiaye

Chloé Chaudet
Les contre-narrations intersectionnelles de Toni Morrison ou la fiction comme porte-voix des oubliées de la littérature occidentale

Marion Labourey
Beloved de Toni Morrison : un récit littéraire de résistance au discours dominant de l’identité collective américaine

III. (Contre)-récits de la nation et de la mondialité

Cyril Vettorato
« Black Mirror » : les romanciers africains américains face à la culture de masse

Florian Alix
« Récits de soi » au pluriel contre storytelling : les cas de Léonora Miano et NoViolet Bulawayo

Cécile Chapon Rodríguez
« Inventer un peuple qui manque » : généalogie d’une autre mondialisation dans Sartorius d’Édouard Glissant