XXXVIIIe Congrès de la SFLGC (Société Française de Littérature Générale et Comparée) sur le thème : « Critique et création en littérature »
Organisé par les universités de Tours et d’Orléans (PRES Val de Loire Centre), du 3 au 6 octobre 2012
Alors qu’en littérature comparée assez peu de travaux avaient été jusqu’alors consacrés à la critique, l’attention des comparatistes semble s’être davantage tournée, ces dernières années, vers des mises en rapport de courants critiques ou d’oeuvres critiques appartenant à des littératures ou à des époques différentes. Le sujet proposé comporte évidemment une seconde dimension comparatiste essentielle, une invitation à confronter, sous de multiples angles, les domaines respectifs de la critique et de la création en littérature, conformément à l’orientation depuis longtemps prédominante au sein de l’axe de recherche en littérature comparée de l’université de Tours, « Réception et création », puisqu’un tel intitulé revient à prendre pour objet d’étude un cas particulier d’articulation entre ces deux notions, à savoir la place que tient et le rôle que joue dans la création littéraire la réception des discours et des normes critiques.
Le thème retenu induit donc une réflexion portant sur un rapport complexe et fluctuant : de dépendance ou d’insubordination, de complémentarité ou de conflictualité, d’éloge ou de blâme, etc. Au florilège spectaculaire d’ « amabilités » dont des écrivains célèbres n’ont cessé d’abreuver les critiques - on se bornera à rappeler deux exemples illustres parmi bien d’autres : « La critique est au dernier échelon de la littérature, comme forme presque toujours et comme valeur morale, incontestablement. Elle passe après le bout rimé et l’acrostiche lesquels demandent au moins un travail d’invention quelconque » (Gustave Flaubert, Lettre à Louise Colet) ; « Il faut rappeler que la plupart des critiques sont des hommes qui au moment où ils allaient désespérer ont trouvé une petite place de gardien de cimetière » (Jean-Paul Sartre, Qu’est-ce que la littérature ? ») - s’opposera par exemple la fascination manifeste pour la vocation critique qu’ont éprouvée d’autres grands écrivains comme Marcel Proust ou comme Borges.
On sera invité à accorder une attention particulière aux formes intermédiaires : cas des oeuvres mixtes, notion de critique créatrice, concept de « fiction critique » récemment introduit, volonté d’abolir la distinction même entre « critique » et « création » pour toute une partie de la modernité. Un atelier sera consacré aux mises en fiction des rapports mutuels entre écrivains et critiques (par exemple chez des auteurs comme Henry James, comme Nabokov ou comme Enrique Vila-Matas).
Pré-programme
Mercredi 3 octobre
13h30-14h00
Accueil des participants
14h00-14h15
Discours d’ouverture : Loïc Vaillant, président de l’université ; Véronique Gély, présidente de la SFLGC ; Philippe Chardin, principal organisateur du congrès.
14h15-15h00
Conférence de Daniel-Henri Pageaux (Université de Paris III Sorbonne Nouvelle) : « Expérience critique et ‘expérience formelle’ »
15h00-15h45
Conférence de Jean-Yves Tadié (Université de Paris-Sorbonne) : « Freud lecteur de Proust »
15h45-16h00
Pause
16h00-17h30
Deux séquences parallèles
1. Critique et création : réflexions générales
- Anne-Rachel Hermetet (Université d’Angers) : « Le modèle scientifique dans la critique et dans le roman »
- Frédérique Toudoire-Surlapierre (Université de Haute-Alsace) : « Notre besoin de comparaison : critique et création »
- Bérengère Voisin (Université de Paris III) : « Hésitantes postures de l’écrivain critique et de son lecteur : tâtonnements et comparaisons »
2. Critique et hybridité
- Elena Langlais (Université de Paris-Ouest ; EHESS) : « Critique et hybridité »
- Lucie Campos (Université de Poitiers) : « Critiques à la marge : W.G. Sebald, J.M. Coetzee, Imre Kertész »
- Monica Zapata (Université de Tours) : « De l’essai/fiction militant à la fiction/essai de résistance : entre Camila Henríquez Ureña (République dominicaine, 1894-1973) et Ricardo Piglia (Argentine, né en 1941) ».
18h30
Réception des participants à la mairie de Tours
Jeudi 4 octobre
9h00-10h30
Deux séquences parallèles
1. Mises en fiction de la critique (1)
- Jean-Paul Engélibert (Université de Bordeaux III) : « La ‘critique fictionnelle’ de J.M. Coetzee »
- Thomas Barège (Université d’Orléans) : « L’imbrication de la critique et de la fiction dans l’oeuvre de José Lezama Lima »
- Emmanuelle Kaës (Université de Tours) : « Critique et création dans Le Soulier de satin de Claudel »
2. La littérature mène à tout, même à la littérature (1)
- Jacques Body (Université de Tours) : « Sept comparatistes écrivains »
- Elyane Dezon-Jones (Washington University, Saint-Louis)
- Tiphaine Samoyault (Université de Paris VIII)
10h30-11h00
Pause
11h00-11h45
Conférence de Linda Simonis (Université de Bochum, Allemagne) : « Les projets d’édition de Gérard de Nerval. La réception comme moyen de création poétique »
12h00-14h00
Pause déjeuner
14h00-15h30
Deux séquences parallèles
1. Mises en fiction de la critique (2)
- Élisabeth Rallo Ditche (Université de Provence) : « Possession d’Antonia S. Byatt, la critique comme enjeu du roman »
- Chloé Conant-Ouaked (Université de Limoges) : « Fictions critiques et critique fictionnalisée : représentations et enjeux de l’oralité dans les formes intermédiaires contemporaines »
- Claire Maussion (Université d’Orléans) : « L’éditeur critique, un personnage à la marge ? »
2. La littérature mène à tout, même à la littérature (2)
Présidence : Elyane Dezon-Jones
- Julie Wolkenstein (Université de Caen)
- Valérie Deshoulières (Université de la Sarre, Allemagne)
- Bélinda Cannone (Université de Caen)
15h30-16h00
Pause
16h00-18h00
Deux séquences parallèles
1. Critique et création en poésie
- Patricia Martínez (Universidad Autónoma de Madrid): « Figures du poète moderne en théoricien : ‘À quoi bon la critique’ ? »
- Céline Barral (Université Paris VIII) : « Le ‘poème critique’ : Mallarmé, Karl Kraus et Lu Xun face au journal »
- Eve de Dampierre-Noiray (Université de Bordeaux III) : « De la mémoire à l’innocence : méditation poétique et création chez Ungaretti »
- Hana Voisine-Jechova (Université de Paris-Sorbonne) : « Lecture comme dédoublement de soi. Des Esseintes et ses semblables tchèques »
2. La critique et ses effets
- Vanessa Besand (Université de Dijon) : « L’héritage des théories robbe-grilletiennes sur la fiction romanesque de la seconde moitié du XXe siècle (France et États-Unis) »
- Audrey Giboux (Université de Rennes II) : « Théorie et pratique de l’art de la fiction chez Edith Wharton, E.M. Forster et Virginia Woolf : l’autorité de William James et de Marcel Proust dans la conquête d’une modernité romanesque »
- Alexandre Seurat (Université de Paris III) : « V. Woolf et H. Hesse, lecteurs critiques face aux clefs psychanalytiques »
- Judith Sarfati Lanter (Université de Paris III) : « Écrivain et critiques : Fausses pistes et vrais malentendus »
19h00
Musée du Compagnonnage : Lectures par Karin Romer et des élèves du Conservatoire à Rayonnement Régional de Tours, sur la thématique du Congrès (Salle capitulaire des Celliers Saint-Julien)
Vendredi 5 octobre
9h00-10h30
Trois séquences parallèles
1. Critique littéraire, critique du droit (1)
Présidence : Gabriele Vickermann-Ribémont (Université d’Orléans)
- Hélène Maurel-Indart (Université de Tours) : « Ce que doit le droit à la critique littéraire »
- Cécile Girardin (Université d’Orléans) : « Écrire après la fatwa : censure, autocensure et politiquement correct chez Salman Rushdie »
- Charline Pluvinet (Université de Rennes II) : « Transgression des normes et fiction d’auteur »
2. Critique et création au théâtre
- Catherine Dumas (Université de Lille III) : « Le théâtre en procès : débats autour d’oeuvres dramatiques en Espagne et en France (1620-1640) »
- Clotilde Thouret (Université de Paris-Sorbonne) : « Créations polémiques : Ben Jonson et la ‘guerre des théâtres’, Pierre Corneille et la ‘Querelle du Cid’ »
- Véronique Lochert (Université de Haute Alsace) : « Critique et dramatisation de la critique : le personnage du critique sur les scènes européennes des XVIIe et XVIIIe siècles »
3 : Critique et création au XVIIIe siècle
- Jean-Louis Haquette (Université de Reims) : « Le processus de construction de l’autorité d’auteurs étrangers dans le champ critique français, au XVIIIe siècle, autour de Shakespeare et de Milton »
- Michel Arouimi (Université du Littoral) : « Marivaux et Leopardi confrontés aux critiques de leur temps »
- Nicolas Correard (Université de Nantes) : « Quand l’interprétation se fait délirante : la fiction parodique et satirique du commentaire dans Le Chef-d’oeuvre d’un inconnu de Thémiseul de Saint-Hyacinthe (1714), The Dunciad d’Alexander Pope (1742) et Noten ohne Text de Gottlieb Wilhelm Rabener (1757) »
10h30-11h00
Pause
11h00-11h45
Conférence de Georges Forestier (Université de Paris-Sorbonne) : « Critique et création chez Molière »
12h00-14h00
Pause déjeuner
14h00-15h30
Trois séquences parallèles
1. Critique littéraire, critique du droit (2)
Présidence : Hélène Maurel-Indart (Université de Tours)
- Jean-Baptiste Amadieu (ITEM ; CNRS) : « La censure comme exercice juridique et institutionnel de la critique littéraire »
- Christine Baron (Université de Poitiers) : « Littérature et transgression : contexte démocratique et totalitarisme »
- Maya Boutaghou (Université de Miami, Floride) : « Scandales littéraires et postérité critique dans le monde arabe »
2. Nabokov : critique et création
- Isabelle Poulin (Université de Bordeaux III) : « Critique et plurilinguisme : l’oeuvre traductrice de Vladimir Nabokov »
- Lioubov Savova (Université de Paris III) : « La critique nationale au miroir de la critique créatrice : La vraie vie de Nabokov en comparatiste ? »
3. Le XIXe siècle par lui-même
- Hélène Cassereau-Stoyanov (Université d’Angers) : « Entre critique et création : la lecture de l’oeuvre de Dumas par les romanciers portugais du XIXe siècle »
- Marjorie Rousseau (Université de Tours) : « La réception des ouvrages critiques de Zola en Espagne : l’exemple d’Eduardo López Bago »
15h30-16h00
Pause
16h00-19h00
Assemblée générale de la SFLGC
20h00
Dîner du Congrès
Samedi 6 octobre
9h-10h30
Trois séquences parallèles
1. Critique littéraire et écriture de soi (1)
Présidence : Robert Smadja
- Elena Gretchanaia (Université d’Orléans) : « Alexandre Pouchkine entre le discours critique et l’écriture autobiographique »
- Marie-Camille Tomasi (Université de Corse) : « Récit de soi, autocritique et intertextualité chez Joyce et chez Bauchau »
- Béatrice Jongy (Université de Dijon) : « L’essai-fiction ou la mémoire de la littérature chez Pitol, Sebald et Vila Matas »
2. Critique d’écrivain (1)
- Lucile Arnoux-Farnoux (Université de Tours) : « Critique et création chez les écrivains grecs de la génération dite ‘des années 30’ »
- Manuelle Duszynski (Université de Paris-Est Créteil) : « En quoi le discours critique de Calvino se fait-il oeuvre ? »
- Marie-Victoire Nantet (Université de Reims) : « Camille Claudel sous le regard de Paul Claudel : de l’approche critique aux fictions dramatiques »
3. Quand le XXe lit le XIXe siècle
- Florence Godeau (Université de Lyon III) : « Petit bréviaire moderniste des idées bien reçues. L'analyse de l'ironie flaubertienne par H. James, M. Proust, R. Musil et J. Roth »
- Tanel Lepsoo (Université de Tartu, Estonie) : « Johannes Semper, écrivain estonien, critique essayiste et traducteur de romanciers français du XIX° siècle »
- Mireille Brangé (Université de Paris XIII) : « Jean Prévost critique de Stendhal »
10h30-11h00
Pause
11h00-12h00
Deux séquences parallèles
1. Critique littéraire et écriture de soi (2)
- Catherine Viollet (ITEM, CNRS-ENS) : « Simone de Beauvoir et Violette Leduc : critique et création »
- Emmeline Céron (Université de Tours) : « Italo Svevo entre le silence des critiques et les affres de l’autocritique »
2. Critique d’écrivain (2)
- Yvan Leclerc (Université de Rouen) : « L’idéal de la critique selon Flaubert. Une critique inquiète de l’oeuvre en soi »
- Yves Landerouin (Université de Pau) : « Le modèle wildien : une critique plus créatrice que les autres ? »
12h15-13h00
Conférence de Sandra Margarida Nitrini (Université de São Paulo) : Critique et création: la poétique d´Osman Lins imprégnée de la littérature française ( Gide, Sartre et le nouveau roman) »
Modalités d’inscription : L'inscription au Congrès est de 30 € pour les non communicants et de 20 € pour les communicants (à envoyer par chèque à l'ordre de l'agent comptable de l'université de Tours mention Congrès SFLGC 2012) à Mme Dias, secrétaire de l'équipe ICD, Université de Tours 3 rue des Tanneurs, BP 4103, 37041 Tours-Cedex 1 ; sont dispensés de ces droits les membres de la SFLGC ou de l'AILC à jour de leur cotisation, les membres du personnel des universités de Tours et d'Orléans ainsi que les étudiants.