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Littérature(s) et Représentation(s) (Guelma, Algérie)

Littérature(s) et Représentation(s) (Guelma, Algérie)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Maafa)

Colloque international : Littérature(s) et Représentation(s) 

Guelma - Algérie, 14-15 janvier 2020

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DESCRIPTION :

L’université 8 Mai 1945 de Guelma, la Faculté des lettres et des langues et le Département des lettres et de la langue française, organisent du 14-15 janvier 2020 à Guelma (Algérie) un colloque international intitulé : Littérature(s) et Représentation(s).

Depuis La Poétique d’Aristote, la question de la Mimésis reste entière et l’une des questions les plus aporétiques dans le domaine des études littéraires. Qu’elle soit naturelle ou plutôt dangereuse chez Platon, c’est de la représentation (représentation est la traduction depuis longtemps admise de la « Mimésis » dans le champ français) que part toujours toutes les oppositions entre les théories littéraires et leurs conceptions d’une littérature mimétique ou non mimétique. L’œuvre d’Auerbach porte comme titre et sans déguisement le nom de Mimésis, malgré les tentatives d’un Genette de la traduire par les deux notions de fiction ou de feintise, derniers rejetons de l’effort de conceptualisation occidentale. Probablement, c’est d’Auerbach philologue ou de Ricœur phénoménologue que nous avons les approches les plus dialectiques et les plus synthétiques de la notion mise en relation avec une conscience du monde, de la réalité et de l’histoire chez le premier et fille du couplage difficile de La Poétique et des Confessions de Saint- Augustin chez le deuxième. Aucune notion n’a engendré autant de tensions entre l’aporie de l’existence et de l’essence. A l’origine nous trouvons donc deux courants de pensées, ou deux écoles philosophiques d’un côté un essentialisme qui se cristallise chez un Proust dans la figure du Moi créateur profond distinct de son moi social et de l’autre un Sartre pour lequel la littérature est une question d’engagement car elle nous jette dans le combat de l’existence. Mais les soubassements inconscients de ce clivage ne sont ni plus ni moins que des manifestations esthétiques (immorales) de l’ordre judéo-chrétien dont la quête de la vérité est d’abord et avant tout une quête intérieure. Pour la grande civilisation de l’âme qui est la civilisation occidentale, l’augustinisme continue à féconder depuis le discours de la méthode de Descartes, en passant par Proust et jusqu’à Ricœur, toute une conception de l’être déchiré entre les intimations du contexte et ses fantasmes, entre une sortie douloureuse du monde et un être-au-monde couteux selon Heidegger ou un devenir en situations fidèle à l’humanisme de l’existentialisme sartrien. 

Il est clair que le débat a été depuis toujours entre une littérature du dehors et une littérature du dedans, les marxistes, derniers en date de la théorie du reflet et de leur préalable idéologique-dénoncé par Sartre dans Questions de Méthode-, des formalistes russes ou de leurs homologues français structuralistes de surcroit, ayant cédé à la tentation du démon de la forme qui fascine selon un Derrida clairvoyant, qui, en 1967 a déjà mis en garde dans les préambules de l’Ecriture et la Différence, contre les restrictions graves du structuralisme à vouloir penser le sens dans la forme. Ce rêve de Totalité ne se détourne pas seulement du réel et du monde, mais de la force elle-même qui fait toute la complexité du signifié et il va à l’encontre de l’esthétique bakhtinienne fondée sur un dialogisme fécond avec la société, l’histoire et le monde. La fin de la représentation et la mort de l’auteur n’étaient qu’une illusion et une restriction du champ humaniste de l’altérité car le « je » n’est pas un autre aspect du moi selon la formule rimbaldienne, mais tous les autres et les discours étrangers qui viennent nourrir l’imagination artistique.

C’est en déplaçant la question et en cherchant à l’examiner à la lumière de cette faculté maîtresse qui est l’imagination et qui fait notre humanité, que nous serions en mesure de réexaminer la notion et de réconcilier le dedans au dehors, d’une littérature aussi intimiste qu’engagée. 

Le colloque se tiendra dans un espace institutionnel de qualité et dans un cadre extérieur agréable de par le potentiel touristique de la ville de Guelma. Les frais d’inscription sont de 5000 D.A pour les enseignants chercheurs (ou 30 euros) et de 2000 D.A pour les doctorants. 

Ces frais ne couvrent que les droits de participation ou d’intervention, ainsi que les documents, programme, affiche et prospectus. Quant à l’hébergement et la restauration, ils seront totalement pris en charge par le comité d’organisation. Plusieurs axes sont envisagés en plénières.

Voici une liste indicative et ouverte (avec des titres génériques) de certains axes proposés où autant de chercheurs peuvent se retrouver : 

1- La représentation dans la littérature et les arts. 

2- Les représentations philosophiques dans la littérature. 

3- Les représentations individuelles et/ou collectives dans le discours social. 

4- Représentation(s) et imagination.
 

Président du colloque : Ait Kaci Omar.

Présidente du comité d’organisation : Guerroui Mervette, Université 8 mai 1945, Guelma.

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Calendrier et échéances :

Les propositions de communication accompagnées d’un titre ainsi que d’une notice bio-bibliographique (précisant, entre autres, l'université, laboratoire et/ou unité de recherche de rattachement) sont à envoyer avant le 15 décembre 2019 à l’adresse suivante : colloquefrancais2019@univ-guelma.dz

Les langues du colloque sont le français, l'arabe et l'anglais.

Les notifications d’acceptation ou de refus des propositions de communication seront transmises aux auteur.es au plus tard le 6 janvier 2019.