
« Ce que Mai 68 a fait à la littérature »
Colloque international
28-29 mai 2018
Université de Lorraine/ Université de Lille 3
Laboratoire LIS (Littérature, Imaginaire, Société - EA 7305)
Laboratoire Alithila (Analyses littéraires et histoire de la langue – EA 1061)
Appel à communications
Mai 68 a ses lieux communs et selon l’un d’eux la littérature aurait raté son rendez-vous avec l’événement. Requis par l’action, méfiants à l’égard du champ culturel en place, les jeunes gens de lettres auraient laissé la génération précédente préempter la représentation du soulèvement, pour s’investir ailleurs. Il aurait ainsi fallu attendre plus de dix ans pour que la voix contestataire de Mai se fasse entendre dans l’ordre du récit et encore deux décennies pour que, à l’initiative des acteurs ou témoins de l’époque, Mai 68 devînt un topos littéraire. A rebours de cette périodisation expéditive, ce colloque se propose d’interroger l’effet de Mai 68 sur la littérature et les écrivains depuis les premiers jours de la révolte jusqu’à son usage contemporain.
« Mai 68 pourrait bien être d’abord une révolution du privé » nous explique Dominique Memmi dans sa contribution à l’ouvrage Mai-Juin 68, publié il y a tout juste dix ans aux éditions de l’Atelier. On pourrait ajouter que Mai 68 a sans doute consisté en une révolution de l’imaginaire, donnant lieu pour les créateurs à une remise en cause des règles d’invention et de narration qui étaient jusque là inhérentes aux différentes disciplines artistiques. A cette remise en cause, les écrivains n’ont pas échappé, loin s’en faut. Mai 68 les a même bouleversés. A bien des égards, après les déplacements militants des années 60, cet événement politique et culturel a confirmé qu’écrire sans prendre acte des désirs révolutionnaires qui agitaient la société n’était plus possible.
La périodisation de l’écriture de Mai 68 pourrait être un premier axe de recherche. Quelle génération d’écrivains s’empare de l’événement, quand, et pour en dire quoi ? Durant les événements de Mai 68, les tribunes d’écrivains se sont multipliées dans les journaux et les revues. Robert Merle, Pierre Emmanuel, Vercors ou Jean Genet ont notamment donné leur version des faits, qu’ils aient été partisans de la révolte ou sceptiques devant les remous universitaires puis le mouvement de grève générale. Les poèmes et manifestes parus dans Action et L’Enragé ont marqué l’adhésion de certains écrivains aux formes discursives que s’étaient alors choisi les insurgés. Un célèbre comité étudiants-écrivains et le forum permanent de l’Odéon furent l’emblème d’une volonté de reformuler l’art dramatique et la littérature à l’aune de ce qui se déroulait dans les universités, les usines, les bureaux et les campagnes[1]. Le travail littéraire en a été transformé et la poétique spécifique[2] portée par le mouvement a entraîné une remise en cause du rapport au texte.
La modification du régime littéraire pourrait constituer un second axe de réflexion. En quoi l’événement a-t-il modifié les hiérarchies structurant le champ littéraire ? A-t-il engendré ou légitimé certains genres littéraires ? Qu’a-t-il suscité comme nouveaux décors et personnages de fiction, de témoignage, d’enquête ou d’autobiographies ? La poésie et le théâtre en ont-ils été bouleversés de la même manière que le roman ou l’essai ? Les formes aux marges de la littérature, telles que l’affiche, le poème mural, les graffiti, etc. feront l’objet d’un intérêt particulier. Il faudra en outre poser quelques questions simples : à quel type de littérature s’oppose-t-on pendant que Mai 68 fait son œuvre, et après ? Les anathèmes et les manifestes ont-ils jeté certains auteurs aux oubliettes ou les ont-ils forcés à changer de méthode ? Une potentialité littéraire a éclos en Mai 68 et il s’agirait pour nous de savoir de quel bois elle s’est chauffée. Le structuralisme[3], le marxisme-léninisme, le tiers-mondisme, l’esprit de contre-culture ont joué leur rôle, mais n’y a-t-il pas eu d’autres alluvions encore pour nourrir la soif de renouvellement esthétique observable pendant et juste après 68 ? Ecrire avec Mai 68, est-ce écrire avec l’événement historique lui-même, en tentant de prendre en compte les bouleversements socio-culturels qui découlent de cet événement ou s’interroger sur ce que les anciennes formes ne sont plus à même de dire après un tel changement d’ère[4] ?
L’impact narratif (ou encore l’identité narrative) de Mai 68 offrira un troisième axe. Cinquante ans après l’événement, il nous faut tenir compte, pour comprendre ce que « Mai 68 a fait à la littérature », non seulement de la modification poétique qui eut lieu mais aussi de l’intégration de l’événement historique dans les romans et récits qui se sont publiés de la rentrée 1968 jusqu’à aujourd’hui. Qu’ils aient romancé leurs souvenirs ou tenu à en rendre compte avec la plus grande précision, des femmes et des hommes qui ont fait les journées de mai et juin 68 ont participé à l’invention d’un récit soixante-huitard. Il nous faudra étudier avec la plus grande attention comment, en cinquante ans, ce récit s’est progressivement construit, déconstruit, reconstruit.
Nous chercherons dans un quatrième axe ce que Mai 68 a transformé dans l’infrastructure du champ littéraire : éditeurs, critiques littéraires n’ont plus appréhendé la littérature comme ils le faisaient auparavant. Si les éditions du Sagittaire et Champ libre sont les meilleurs exemples de cette prise en compte, il s’agirait d’évaluer ce en quoi l’édition française dans son ensemble a vu ses habitudes bouleversées par l’irruption de la parole soixante-huitarde : création de collections nouvelles, transformation des hiérarchies internes, intégration d’un nouveau type de lectorat. Nous pourrons aussi observer ce qui, du côté des revues littéraires, a eu lieu et qui n’avait pu voir le jour auparavant.
Ce colloque international – nous ne saurions privilégier le regard franco-français – aura donc pour but de poursuivre le travail entamé par de nombreux chercheurs et chercheuses sur Mai 68, en privilégiant l’approche esthétique et poétique. Nous souhaiterions ainsi proposer un ensemble d’études complétant l’état de la recherche en histoire culturelle afin de montrer comment les pratiques littéraires – et l’esthétique d’une époque tout entière – ont pu être transformées par un événement politique et social sans précédent.
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Un titre et un résumé d’environ 200 mots (10 à 15 lignes), en français ou en anglais, accompagnés d’une brève notice bio-bibliographique, devront être envoyés aux deux organisateurs avant le 20 décembre 2017 :
matthieu.remy@univ-lorraine.fr
anne.cousseau@univ-lorraine.fr
Lieu du colloque : Université de Lorraine
Campus Lettres et Sciences Humaines (les lieux exacts seront communiqués aux participant.e.s début 2018)
Comité scientifique (outre les organisateurs)
Sylvie CAMET (Université de Lorraine)
Jean-Louis JEANNELLE (Université de Rouen)
Florence de CHALONGE (Université de Lille 3)
Emmanuelle LOYER (Sciences Po Paris)
Julien LEFORT-FAVREAU (Université de Sherbrooke)
Claude BURGELIN (Université de Lyon)
Maryline HECK (Université de Tours)
Frédérique MATONTI (Université Paris I)
Boris GOBILLE (ENS Lyon)
Jean-François HAMEL (Université du Québec à Montréal)
Mireille HILSUM (Université de Lyon)
Bibliographie
Repères pour 1967 et 1968 (par ordre chronologique)
Cahiers marxistes-léninistes, « La grande révolution culturelle prolétarienne (II) », n°15, janvier-février 1967
Partisans, « Théâtre et politique », février-mars 1967, n°36
Hannah ARENDT, Essai sur la révolution, Paris, Gallimard, coll. « Les Essais », 1967 (24 février)
Mao TSE-TOUNG, Le Petit livre rouge, Paris, Seuil, coll. « Politique », 1967 (mars)
André GLUCKSMANN, « Un structuralisme ventriloque », Les Temps Modernes, n°250, mars 1967
Régis DEBRAY, Révolution dans la révolution ?, Paris, Maspéro, coll. « Cahiers libres, 1967 (avril)
André GORZ, Le socialisme difficile, Paris, Le Seuil, coll. « L’histoire immédiate », 1967 (avril)
GUY DEBORD, Le point d’explosion en Chine, brochure éditée par la revue Internationale situationniste (16 août)
André MALRAUX, Antimémoires, Paris, Gallimard, 1967 (18 septembre)
Pierre GUYOTAT, Tombeau pour 500 000 soldats, Paris, Gallimard, coll. « Le Chemin », 1967 (29 septembre)
Philippe LABRO, Des feux mal éteints, Paris, Gallimard, 1967 (27 octobre)
Edgar MORIN, Commune en France : la métamorphose de Plodémet, Paris, Fayard, coll. « Le monde sans frontières », 1967 (novembre)
Guy Debord, La Société du Spectacle, Paris, Buchet-Chastel, 1967 (14 novembre)
Raoul Vaneigem, Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations, Paris, Gallimard, 1967 (30 novembre)
Jean CARDONNEL et un groupe de chrétiens, Dieu est mort en Jésus Christ, Bordeaux, Ducros éditeur (1er janvier 1968)
Pierre VIANSSON-PONTE, « Editorial », Le Monde, 15 mars 1968
Patrick MODIANO, La Place de l’étoile, Paris, Gallimard, 1968 (5 avril)
Jean BAUDRILLARD, Le Système des objets, Paris, Gallimard, coll. « Les Essais, 1968 (2 mai)
Norman MAILER, Pourquoi sommes-nous au Vietnam ?, Paris, Grasset, 1968 (7 mai)
Action, créé par l’UNEF, les CAL, le SNESup et le Mouvement du 22-Mars (7 mai)
Les Lettres françaises, n°1234 (15 mai)
L’Enragé, hebdomadaire publié par Jean-Jacques Pauvert où officient Siné, Topor, Wolinski, Cabu, Reiser (24 mai)
Maurice CLAVEL, Combat de franc-tireur pour une libération, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1968 (28 mai)
Les Cahiers de mai (15 juin)
Philippe Labro, Michèle MANCEAUX et l’équipe d’« Edition spéciale », Ce n’est qu’un début, Paris, Editions et publications premières n°2, 1968 (juillet)
Valerie Solanas, SCUM Manifesto, Olympia Press, 1968 (août)
Emile COPFERMANN, « Et si ce n’était pas Vilar ?... », Les Lettres françaises, n°1246 (28 août)
Daniel COHN-BENDIT, Le gauchisme : remède à la maladie sénile du communisme, Paris, Seuil, 1968
Raymond ARON, La révolution introuvable, Paris, Fayard, 1968
Julien BESANÇON, Les murs ont la parole, Paris, Tchou
Change, n°1 (octobre)
Edgar MORIN, Claude LEFORT, Jean-Marc COUDRAY, Mai 68 : La Brèche. Premières réflexions sur les événements, Fayard, 1968 (octobre)
Alain TOURAINE, Le mouvement de mai ou le communisme utopique, Paris, éditions du Seuil, 1968 (octobre)
Partisans, « Ouvriers, étudiants, un seul combat ! », 1968, n°42
Henri LEFEBVRE, L’irruption de Nanterre au sommet, Paris, Anthropos, 1968 (octobre)
La Cause du peuple (1er novembre)
Gabriel Garcia MARQUEZ, Cent ans de solitude, Paris, Seuil, 1968 (1er novembre)
Herbert MARCUSE, L’homme unidimensionnel, Paris, Minuit, coll. « Arguments », 1968 (novembre)
René VIENET, Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations, Paris, Gallimard, coll. « Témoins », 1968 (22 novembre)
Artur LONDON, L’Aveu, Paris, Gallimard, coll. « Témoins », 1968 (4 décembre)
Alexandre SOLJENITSYNE, Le Pavillon des cancéreux, Paris, Julliard, 1968
Michel-Antoine BURNIER, Bernard KOUCHNER, La France sauvage, Paris, Editions et publication premières n°2, 1969
Alain SCHNAPP, Pierre VIDAL-NAQUET, Journal de la Commune étudiante. Textes et documents, novembre 1967-juin 1968, Paris, Le Seuil, 1969
Alain GEISMAR, Serge JULY, Erlyn MORAN, Vers la guerre civile, Paris, Denoël, 1969
André GORZ, Réforme et révolution, Paris, Seuil, 1969
Sélection d’études sur Mai 68
AUDIER Serge, La pensée anti-68, Paris, La Découverte, 2008
BARRAU Grégory, Le Mai 68 des catholiques, Paris, Editions de l’Atelier/Editions ouvrières, 1998
BIRNBAUM Jean, Leur jeunesse et la nôtre, Paris, Stock, 2005
BIRNBAUM Jean, Les Maoccidents, Paris, Stock, 2009
BRILLANT Bernard, Les clercs de 68, Paris, PUF, coll. « Le nœud gordien », 2003
CAPDEVIELLE Jacques, REY Henri (dir.), Dictionnaire de Mai 68, Paris, Larousse, 2008
COMBES Patrick, La littérature et le mouvement de mai 68, Paris, Seghers, 1984
CUSSET François, Contre-discours de Mai. Ce qu’embaumeurs et fossoyeurs de 68 ne disent pas à ses héritiers, Arles, Actes sud, coll. « Questions de société », 2008
DE CERTEAU Michel, La prise de parole, Paris, Seuil, coll. « Points », 1994
DAMAMME Dominique, GOBILLE Boris, MATONTI Frédérique, Pudal Bernard, Mai-Juin 68, Paris, Les éditions de l’Atelier, 2008
DAUM Nicolas, Mai 68 raconté par des anonymes, Paris, Amsterdam, 2008
DUMONTIER Pascal, Les situationnistes et mai 68, Paris, éditions Gérard Lebovici, 1990
DUTEUIL Jean-Pierre, Nanterre 65-66-67-68 – Vers le mouvement du 22 Mars, La Bussière, Acratie, 1988
DUTEUIL Jean-Pierre, Mai 68. Un mouvement politique, La Bussière, Acratie, 2008
FERRY Luc, RENAUT Alain, La Pensée 68. Essai sur l’anti-humanisme contemporain, Paris, Gallimard, 1985.
CRESCERI Pierre-Vincent, GATTI Stéphane, Ouvrir le livre de Mai, Montreuil, La Parole errante, 2008
GOBILLE Boris, Mai 68, Paris, La Découverte, 2008
HAMON Hervé, ROTMAN Patrick, Génération, 1. Les années de rêve, 2. Les années de poudre, Paris, Le Seuil, 1987, 1988.
LE GOFF Jean-Pierre, Mai 68, l’héritage impossible, Paris, La Découverte-Syros, 1998
LOYER Emmanuelle, Mai 68 dans le texte, Paris, Editions Complexe, 2008
MAAZOUZI Djemaa, WOLF Nelly (dir.) en collaboration avec Dominique Viart, « La France des solidarités », La Revue des sciences humaines, n°320, Presses universitaires du Septentrion, octobre-décembre 2016
NEVEUX Olivier, Théâtres en lutte. Le théâtre militant en France des années 1960 à aujourd’hui, Paris, La Découverte, 2007
ROSS Kristin, Mai 68 et ses vies ultérieures, Bruxelles, Complexe, 2005
SALVARESI Elisabeth, Mai en héritage, Paris, Syros/Alternatives, 1988
SIRINELLI Jean-François, Mai 68. L’événement Janus, Paris, Fayard, 2008
ZANCARINI-FOURNEL Michelle, Artières Philippe, 68, une histoire collective [1962-1981], Paris, La Découverte, 2008
ZANCARINI-FOURNEL Michelle, Le moment 68. Une histoire contestée, Paris, Seuil, 2008
Sélection de récits, enquêtes, témoignages et fictions consacrés entièrement ou en partie aux événements de mai-juin 68
ARAGON Louis, Théâtre/Roman, Paris, Gallimard, 1974
ARBATZ Michel, Le Maître de l’oubli, Bazas, Le Temps qu’il fait, 2008
ARMANET François, Enragé, Paris, Denoël, 2003
BALLADUR Edouard, L’arbre de mai. Chronique alternée, Paris, Atelier Marcel Jullian, 1979
BAROU Jean-Pierre, Gilda je t’aime, à bas le travail !, Paris, Gallimard, coll. « La France sauvage », 1975
BENSAÏD Daniel, Une lente impatience, Paris, Stock, 2004
BIZOT Jean-François, Les Déclassés, Paris, Le Sagittaire, 1976
BRAU Jean-Louis, Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi, Paris, Albin Michel, 1968
BRIERE-BLANCHET Claire, Voyage au bout de la révolution. De Pékin à Sochaux, Paris, Fayard, 2009
BRISAC Geneviève, Petite, Paris, L’Olivier, 1994
BROYELLE Claudie, La moitié du ciel, Paris, Denoël, 1973
COHN-BENDIT Daniel, Le Grand Bazar, Paris, Belfond, 1975
COHN-BENDIT Daniel, Nous l’avons tant aimée, la révolution, Paris, Barrault, 1986
DAIX Pierre, J’ai cru au matin, Paris, Laffont/Opera Mundi, 1976
DEBRAY Régis, Les Rendez-vous manqués, Paris, Seuil, 1975
DEBRAY Régis, La neige brûle, Paris, Grasset, 1977
DEBRAY Régis, Modeste contribution aux discours et cérémonies officielles du dixième anniversaire, Paris, Maspero, 1978
DEBRAY Régis, Les Masques, Paris, Gallimard, 1987
DEBRAY Régis, Loués soient nos seigneurs. Une éducation politique, Paris, Gallimard, 1996
DAUM Nicolas, Des révolutionnaires dans un village parisien, Paris, Londreys, 1989
DOLLE Jean-Paul, L’ordinaire n’existait plus, Paris, Editions Leo Scheer, 2001
DURAS Marguerite, Détruire dit-elle, Paris, Minuit, 1969
ERNAUX Annie, Les années, Paris, Gallimard, 2008
ETCHERELLI Claire, Un arbre voyageur, Paris, Gallimard, 1978
FAYE Jean-Pierre, Lutte de classes à Dunkerque, les mots, les morts, les appareils d’état, Paris, Galilée, 1973
FINKIELKRAUT Alain, Le Juif imaginaire, Paris, Seuil, coll. « Fiction et Cie », 1980
FRAENKEL Boris, Profession : révolutionnaire, Paris, Le Bord de l’eau, 2004
GALLANT Mavis, Chroniques de Mai 68, [Toronto, Macmillan, 1986], Paris, Rivages Poche/Bibliothèque étrangère, 1998
GEBE, L’An 01, Paris, éditions du Square, 1972
GEISMAR Alain, Mon Mai 68, Paris, Perrin, 2008
GOLDMAN Pierre, Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France, Paris, Seuil, 1975
GRIMAUD Maurice, Je ne suis pas né en Mai 68. Souvenirs et carnets 1934-1992, Paris, Tallandier, 2007
GUEGAN Gérard, Cité Champagne, esc. I, appt. 289, 95-Argenteuil, Paris, Grasset, 2006
GUEGAN Gérard, Ascendant Sagittaire, Paris, Editions Parenthèses, 2001
HENRIC Jacques, Politique, Paris, Seuil, coll. « Fiction et Cie », 2007
HOCQUENGHEM Guy, Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, Paris, Albin Michel, 1986
HOCQUENGHEM Guy, L’Amphithéâtre des morts, Paris, Gallimard, 1994
JONQUET Thierry, Rouge c’est la vie, Le Seuil, 1998
KAHANE Juliette, Une fille, Paris, L’Olivier, 2013
KAPLAN Leslie, Mon Amérique commence en Pologne, Paris, P.O.L., 2009
KONCZYK Jean-Marie, Gaston. L’aventure d’un ouvrier, Paris, Gît-le-Cœur, 1971
KRISTEVA Julia, Les Samouraïs, Paris, Fayard, 1990
LAINE Pascal, L’Irrévolution, Paris, Grasset, 1971
LE BRIS Michel, Nous ne sommes pas d’ici, Paris, Grasset, 2009
Le Clézio Jean-Marie Gustave, Les Géants, Paris, Gallimard 1973
LE DANTEC Jean-Pierre, Les dangers du soleil, Paris, Presses d’aujourd’hui, 1978
LEIRIS Michel, Frêle bruit, Paris, Gallimard, 1976
LETESSIER Dorothée, Le voyage à Paimpol, Paris, Seuil, 1980
LINHART Robert, L’Etabli, Paris, Minuit, 1978
LINHART Virginie, Le jour où mon père s’est tu, Paris, Seuil, 2008
MANCHETTE Jean-Patrick, Nada, Paris, Gallimard, 1972
MARTIN Jean-Pierre, Le Laminoir, Seyssel, Champ Vallon, 2006
MASPERO François, Les abeilles et la guêpe, Paris, Seuil, coll. « Fiction et Cie », 2002
MERLE Robert, Derrière la vitre, Paris, Gallimard, 1970
PEREC Georges, La Disparition, Paris, Denoël, 1969
PREVERT Jacques, Choses et autres, Paris, Gallimard, 1972
RAMBAUD Patrick, Les aventures de Mai. Feuilleton historique, Paris, Grasset/Le Monde, 1998
RAVIGNANT Patrick, La prise de l’Odéon, Paris, Stock, 1968
ROBBE-GRILLET Alain, Projet pour une révolution à New York, Paris, Minuit, 1970
ROCHEFORT Christiane, Printemps au parking, Paris, Grasset, 1969
ROLIN Jean, L’organisation, Paris, Gallimard, 1995
ROLIN Olivier, Tigre en papier, Paris, Le Seuil, 2002
RONDEAU Daniel, L’Enthousiasme, Paris, Quai Voltaire, 1988
SOLLERS Philippe, H, Paris, Seuil, 1973
SPORTES Morgan, Maos, Paris, Grasset, 2006
STORTI Martine, Un chagrin politique, Paris, L’Harmattan, 1996
TOPOR Roland, Joko fête son anniversaire, Paris, Buchet-Chastel, 1969
WIAZEMSKY Anne, Une année studieuse, Paris, Gallimard, 2012
WINOCK Michel, Journal politique. La République gaullienne, Vincennes, éditions Thierry Marchaisse, 2015
WITTIG Monique, Les Guerillères, Paris, Minuit, 1969
[1] Dès le 8 mai 1968, une trentaine d’intellectuels et écrivains signe un texte dans Le Monde pour marquer leur solidarité avec le mouvement étudiant. On y retrouve entre autres Robert Antelme, Maurice Blanchot, Louis-René des Forêts, Marguerite Duras, Michel Leiris, Claude Roy, Pierre Klossowski, Nathalie Sarraute, Monique Wittig, André Gorz, Jean-Paul Sartre, André Pieyre de Mandiargues ou Geneviève Serreau. Cette prise de position s’accompagne ensuite d’une occupation des salons de l’hôtel de Massa, siège de la Société des gens de lettres.
[2] Claude Roy a ainsi vu, dans Le Nouvel Observateur, « une gaieté sérieuse, une insolence critique, une légèreté réfléchie » dans les discours de mai, ajoutant : « Les étudiants écrivains de muraille ont le sérieux de l’esprit mais pas l’esprit de sérieux »
[3] A ce sujet, Michel Le Bris écrit dans Nous ne sommes pas d’ici : « Mai 68, pour moi, a été cela : le retour du poème, en chacun. Et la fin de la Théorie du Signe » (Michel Le Bris, Nous ne sommes pas d’ici, Paris, Grasset, 2009, p. 61)
[4] En 2002, Pierre Michon a pu écrire dans la revue Scherzo que la littérature n’avait retrouvé confiance en elle qu’avec la parution de Phénomène futur d’Olivier Rolin en 1983 : « Nous avions la conviction très orgueilleuse que la littérature était indigne de ce que nous avions rêvé ; que de toute façon, traîtres et déchus, nous étions indignes de tout, de la littérature en particulier » (« Sortie d’Egypte », Scherzo, n°18-19, octobre 2002, p. 31.)