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André Malraux et les écrivains français de l'entre-deux-guerres 

André Malraux et les écrivains français de l'entre-deux-guerres

Publié le par Laure Depretto (Source : Mamadou Abdoulaye LY)


ANDRE MALRAUX ET LES ECRIVAINS FRANCAIS DE L’ENTRE-DEUX-GUERRES

Colloque international, Université du Yunnan, Kunming, Chine, 9 et 10 mai 2014

Organisateur : Mamadou Abdoulaye LY, Université du Yunnan, Chine

 

 

Dans sa Littérature française de l’entre-deux-guerres (1993), Eliane Tonnet-Lacroix scindait l’entre-deux-guerres, en France, en deux périodes. La première période s’étend de 1919 à 1939 et est caracterisée par une forme de prise de distance par rapport à la Grande Guerre grâce au cosmopolitisme et aux expériences surréalistes. La seconde période commence avec la crise de 1929 et se termine au début de la deuxième guerre mondiale. Elle est marquée par l’infléchissement de la littérature française vers l’héroïsme et l’engagement.

 

Mais l’entre-deux-guerres est globalement une ère de foisonnement littéraire. En effet, c’est une époque de tension poétique entre d’un côté les derniers représentants du symbolisme comme Paul Valéry et Paul Claudel, le premier se situant dans la lignée de Mallarmé et le second dans le sillage de Rimbaud, et de l’autre le groupe surréaliste tourné vers l’écriture automatique et le récit de rêve. On assiste également à l’épanouissement du genre romanesque qui s’oriente dans plusieurs directions. Le roman psychologique traditionnel, qui survit avec Gide et Proust, côtoie le roman d’inspiration chrétienne avec Bernanos et Mauriac, le roman-fleuve avec Les Thibault de Roger Martin du Gard et Les Hommes de bonne volonté de Jules Romains, le roman reposant sur le cosmopolitisme ou l’imaginaire avec Paul Morand et Pierre Mac-Orlan, le roman populiste avec Eugène Dabit et Louis Guilloux et le roman de l’héroïsme avec Saint-Exupéry et Malraux.

 

Le théâtre n’est pas en reste car Giraudoux effectue un retour vers la mythologie antique alors que Anouilh introduit la psychanalyse au théâtre. L’entre-deux-guerres constitue une période centrale dans la littérature française du XXe siècle en termes à la fois de grands écrivains (Gide, Mauriac, Martin du Gard ont tous obtenu le prix Nobel de littérature) et de renouvellement des formes littéraires (il suffit de songer au travail de Proust sur la mémoire involontaire et de Céline sur l’oralité au coeur de l’écriture).

 

C’est cette époque littéraire riche que ce colloque entend revisiter autour de la figure d’André Malraux qu’il s’agira de replacer dans la constellation des écrivains français de l’entre-deux-guerres. La collaboration de Malraux à la NRF à partir de 1922, son aventure indochinoise, le débat sur Les conquérants à l’Union pour la Vérité en 1929 et l’obtention du prix Goncourt en 1933 avec La condition humaine en font une figure majeure de cette période de la littérature française. Néanmoins, très peu d’études, de colloques, d’ouvrages collectifs ou d’articles ont été consacrés à cette inscription de Malraux dans le climat littéraire et intellectuel de l’entre-deux-guerres.

 

Certes le numéro 3 de la revue Présence d’André Malraux s’intéresse aux rapports de Malraux avec les essayistes des années vingt et les articles de Claude Travi et de Marielle Macé publiés respectivement dans le tome 13 de la Revue des Lettres modernes et dans Modernité du Miroir des limbes examinent les relations entre Malraux, Saint-John Perse et Sartre. Mais il n’existe aucune analyse approfondie et systématique de la place de Malraux dans la littérature française de l’entre-deux-guerres. C’est à combler cette lacune que ce colloque entend s’attacher.

 

La question, que nous comptons analyser, est d’autant plus actuelle que la publication des Lettres choisies de Malraux chez Gallimard en 2012 apporte des éléments essentiels sur les relations de Malraux et des écrivains français de l’entre-deux-guerres, qu’il s’agisse de Roger Martin du Gard, de Max Jacob, de Louis Guilloux, d’André Gide ou de Roger Caillois. On abordera toute l’oeuvre, depuis les textes farfelus comme Lunes en papier en 1921 jusqu’aux Carnets du Front populaire et d’URSS parus en 2006 et 2007, en la confrontant aux textes des écrivains majeurs de l’entre-deux-guerres. On privilègiera trois approches critiques : l’histoire littéraire, la poétique des genres et le comparatisme. Les interventions s’orienteront dans trois directions.

 

Le premier axe concernera la question du tragique et de la condition humaine. Ce qui permettra de mettre en rapport les romans et les Carnets de Malraux avec ceux de Guilloux ou de Montherlant. Le second axe a trait à l’intérêt de Malraux pour l’imaginaire à travers la pregnance du farfelu dans ses romans et dans Le Miroir des limbes. A ce niveau, on peut comparer, avec profit, les contes farfelus de Malraux avec les textes de Vialatte, de Mac-Orlan ou de Caillois. On peut également questionner le Musée imaginaire malrucien. Le dernier axe est lié à la conception de l’écriture que le dialogue de Malraux avec Roger Martin du Gard et Max Jacob permet de dégager.

 

Nous sollicitons des propositions de communication provenant des spécialistes d’André Malraux, de l’entre-deux-guerres ou, plus généralement, de la littérature française du XXe siècle. Il faudra juste retenir que toutes les interventions s’inscriront exclusivement dans la période de l’entre-deux-guerres et qu’elles prendront Malraux comme axe central. Toutes les propositions accompagnées d’une notice bio-bibliographique doivent être envoyées, avant le 1er novembre 2013, à l’adresse suivante : malysn@yahoo.fr.

 

Pour plus de commodité et de cohérence, la seule langue de communication du colloque est le français. Si le soutien nécessaire est obtenu, les actes de ce colloque seront publiés. Nous prenons en charge la restauration des participants. Mais les frais d’hébergement et de transport restent à leur charge. Toutefois, nous pouvons mettre à leur disposition un hôtel proche du lieu du colloque.

 

Les frais d’inscription au colloque s’élèvent à 800 Yuans soit 100 Euros ou 130 Dollars américains. Il est préférable de les payer, sur place, en espèces.