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Des expériences aux récits de recherche (Cahiers internationaux de sociolinguistique)

Des expériences aux récits de recherche (Cahiers internationaux de sociolinguistique)

Publié le par Marc Escola (Source : Ali Becetti)

Cahiers Internationaux de Sociolinguistique

 

APPEL À CONTRIBUTION POUR UN NUMÉRO THÉMATIQUE

DES EXPÉRIENCES AUX RÉCITS DE RECHERCHE :

CE QUE LES DIMENSIONS QUALITATIVES PEUVENT (RÉ)OUVRIR COMME DÉBATS

Coord. par Ali Becetti & Isabelle Pierozak

Date limite de réception des résumés : mi-octobre 2021

Date limite de réception des contributions : mi-février 2022

Retours du comité : fin mars 2022

Retours des contributions après modifications : fin avril 2022

Edition et date de parution : juin 2022

Envoi des contributions conjointement à : ali.becetti@univ-tours.fr et isabelle.pierozak@univ-tours.fr

Consignes pour la remise des textes : voir feuille de style et consignes sur le site de L’Harmattan

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Argumentaire

Il semble admis, dans la communauté des chercheurs en SH en général et en sociolinguistique en particulier, que « l’enquête de terrain » est une étape importante pour construire un savoir sur la réalité sociolinguistique[1] et sert de ce fait « de mode de reconnaissance pour qualifier le sérieux d’une recherche scientifique » (Gaboriau, 2018 : 18 ; Calvet, 1999). La description des langues et rapports aux langues, représentations, attitudes, etc., tant en termes de pratiques que de représentations, est souvent demeurée associée, dans les conceptions des sociolinguistes, à la recherche de méthodes, qualitative/quantitative ou idéalement combinées (Blanchet, 2012), « heuristiquement fécondes » (Dietrich, Loison & Roupnel, 2012 : 227), pouvant être mobilisées sur le terrain pour rendre raison des phénomènes observables. Le privilège accordé, dans certains courants sociolinguistiques, à la relation ethnographique semble découler du postulat qu’une connaissance suffisante de la réalité implique une immersion empirique et qualitative sous la forme routinière de la présence du chercheur sur le terrain, où les interactions tissées avec les acteurs sociaux sont décisives pour les interprétations qui en seront faites.

Si les modalités de rencontre des témoins et de recueil de données sont relativement assez documentées dans les récits de recherche, le rôle de l’expérience[2] du chercheur dans la compréhension des phénomènes en jeu et cela, depuis l’expérience du terrain jusqu’au récit de recherche, demeure peu abordé. L’expérience qu’a le chercheur du terrain se réduit-elle à une description pure et simple des conditions contextuelles dans lesquelles il a été en contact avec les témoins  (Olivier de Sardan, 2003) ? L’expérience du chercheur peut-elle se résumer en sa rationalité scientifique, son expertise acquise au long de sa carrière de recherche ? Ou comporte-t-elle d’autres dimensions laissées scientifiquement en marge par le « scientifiquement correct » : affective, imaginative, subjective, etc. ? A l’épreuve du terrain, le chercheur en ressort-il affecté, transformé ? Quel(les) sens/représentations donne-t-on à/se fait-on de cette expérience ? Quelles appropriations opérons-nous, consciemment ou non, des altérités que nous rencontrons ? Si l’expérience relationnelle engage nos facultés sensibles notamment par l’observation/écoute, qu’en est-il alors des autres facultés, moins visibles (intuition, imaginaire, etc. ?). Comment celles-ci peuvent-elles être assumées dans l’écrit de recherche, ultérieur? Peut/doit-on disqualifier ou gommer tout cela, sans autre forme de procès, une fois entreprise l’étape d’écriture de la recherche ? L’écrit sociolinguistique se résume-t-il à une restitution neutre et évidente de la rencontre ethnographique ? Ou transcende-t-il la référence aux situations d’enquête pour être une manière de traduire sa compréhension des altérités rencontrées et donc sa « vision du monde » (Humboldt, 1974) ? Quelle est la part de soi qu’on s’autoriserait à raconter et celle qu’on s’interdit d’évoquer ? Et pourquoi ? Quelle est la part de fiction/réalité racontée dans le récit de recherche ?

À l’exception de quelques travaux (par exemple Blanchet, 2012 ; Calvet, Robillard & Blanchet, 2007 ; Robillard, 2008 ; 2016), qui font l’effort d’intégrer explicitement dans leurs réflexions certains enjeux épistémologiques et éthiques sous-jacents à l’expérience de terrain, la plupart des chercheurs, diversement situés (Calvet et Dumont (dir.), 1999 ; Gadet, 2000 ; Cappeau et Gadet, 2007 notamment), font comme si la rencontre avec autrui consistait dans un double mouvement d’une part de mise à l’écart du vécu du chercheur, et corrélativement d’autre part, d’un inventaire de garde-fous méthodologiques dont le respect strict garantirait le sérieux et plus largement la scientificité de la recherche. Cette façon de faire, très répandue en sociolinguistique, du moins francophone, semble faire l’impasse sur un certain nombre de points peu étudiés qui continuent d’obérer la compréhension des altérités sociolinguistiques.

Il semble que la focalisation sur les aspects méthodologiques et déontologiques relègue au second plan l’importance pour les chercheurs d’expliciter et d’assumer la part de singularité qui leur revient[3] dans la compréhension d’autrui. En effet, la relation du chercheur aux autres est souvent réduite, dans ce qu’en donnent à voir les récits de recherche, à cet espace de recueil d’observables (enquête de terrain) où le discours scientifique s’évertue à gommer les traces du « vécu de chercheur », par le renvoi, en notes infrapaginales, d’éléments qui seraient alors redevables d’un regard psychanalytique, ou, autre possibilité, par l’insistance sur les modalités d’extraction de la matérialité discursive avec la mise en avant d’une empirie garante en soi.

Ce numéro des Cahiers Internationaux de Sociolinguistique invite donc modestement à (ré)inscrire, en première ligne des réflexions des sociolinguistes, les questions d’expérience du chercheur, de vécu, d’usages et réception du qualitatif, d’écriture de la recherche, de compréhension des altérités, comme autant de problématiques dignes d’intérêt, dont le traitement ne peut éluder des questionnements épistémologiques et éthiques plus larges.

Trois axes, sans exclusive, sont susceptibles d’organiser les contributions attendues, pourvu qu’elles incluent une visée épistémologique :

Le « qualitatif » en matière de recherche

On peut s’interroger ici sur les multiples usages et réceptions du « qualitatif », sachant qu’il relève, selon une orientation phénoménologique/herméneutique, d’une certaine « manière d’être » (Pierozak, de Robillard, Razafimandimbimanana, Debono, 2013). Si, dans la doxa scientifique, on crédite la recherche qualitative de multiples avantages : « la souplesse » (Alami et alli., p.23), « les procédures sont plus suggérées qu’imposées, l’ordre des opérations souple, la créativité y a une place » (Paillé & Mucchielli, 2016 : 30), il n’en demeure pas moins que le sens sous-jacent au terme « qualitatif » y reste rivé à une épistémologie constructiviste qui le convertit souvent en « un tic de langage peu interrogé » (Lahire, 2007 : 97). En s’éloignant de certaines pratiques de recherche très orientées par le souci méthodologiste, on s’interrogera sur la manière dont on peut penser les usages variables du qualitatif vers des horizons interprétatifs qui soient guidés moins par les protocoles et les effets de la vision contextualiste/contextualisante (Castellotti, 2014 ; Debono & Pierozak, 2015 ; Blanchet, 2016 ; Castellotti, Debono & Pierozak, 2017) que par la mise en récit des expériences vécues, celles du chercheur et des témoins.

Le « comprendre » d’une recherche

A chaque fois que nous faisons l’expérience de comprendre autrui, nous sommes réciproquement susceptibles de nous (re)comprendre autrement chacun soi-même (Ricœur, 1990), de sorte que chaque rencontre, singulière, contingente, permet potentiellement de se réinterroger sur les limites du comprendre. D’où l’intérêt de penser et d’approfondir la piste selon laquelle nous sommes « empêtrés dans des histoires » (Schapp, 1992) et que donc l’accès au sens des autres est au moins et partiellement une affaire d’explicitation de la manière dont chacun pense être au monde avec les autres (Becetti, 2020). 

On tentera ici d’approcher des perspectives moins mainstream, qui accordent à l’histoire, au projet, au relationnel un rôle sinon primordial du moins capital pour considérer les phénomènes diversitaires, altéritaires, appropriatoires (Bretegnier, 2020, Castellotti, 2017, Huver, 2014), en mettant en jeu des témoins réciproques comme dans le récit de vie. De ce fait, on s’interrogera sur les manières de penser les entretiens compréhensifs, biographies langagières, récits de vie, etc.[4] où le chercheur serait a priori plus exposé, tout en lui permettant souvent de ne pas mettre en jeu sa propre histoire, sa singularité et son expérience relationnelle dans ce qu’elle a d’étranger, d’éprouvant, etc.

Il s’agira ainsi de développer en les explicitant les questions de compréhension d’altérités, souvent abordées en anthropologie (La Soudière, 1988) mais de manière moins visible ou soutenue dans nos champs, gagnant de ce fait à être travaillées. Si la sociolinguistique s’est régulièrement définie par rapport à des problématiques touchant le terrain de la réalité sociale, on se demande comment on en est arrivé à (cautionner le fait de) secondariser les questionnements ayant trait aux rapports du chercheur aux témoins au profit d’une focalisation sur les conditions de recueil du corpus. On tentera aussi de thématiser les raisons qui amènent un chercheur à s’intéresser à un cas d’étude précis. Souvent, le choix d’un sujet ou d’une direction de recherche ne se résume pas à des motifs purement intellectuels ; il peut aussi découler d’un travail de sédimentation socio-biographique et expérientielle (Heller & Moïse, 2009 ; Blanchet, 2009 ; Galligani, 2012 ; Veyne, 2014 ; de Robillard, 2017), celui « d’un monde social et d’un récit familial » (Fassin, 2020 : 22). On s’intéressera ainsi aux multiples héritages dont nous sommes porteurs, que nous les reconnaissions, assumions, oubliions ou niions, et qui permettent de traduire notre compréhension de la diversité en tant que « relation » (Feussi, 2014).

Écrire l’expérientiel d’une recherche

Puisque notre compréhension des altérités sociolinguistiques est in fine consignée dans un écrit publiable/éditable selon des normes académiques déterminées, on essaiera de réfléchir aux choix d’écriture de ces recherches qualitatives ainsi pensées (Razafimandimbimanana, Castellotti, éds, 2014). On pourra par exemple discuter des usages de la « citation » à la fois comme forme de légitimation du discours scientifique (de Certeau, 1976) et en tant que mode relationnel aux autres (Pierozak, 2016). Une attention particulière sera accordée aux stratégies d’écriture du moi (Gusdorf, 1991), à la fois sur le plan stylistique, énonciatif, polyphonique, etc., mises en œuvre en vue de revenir sur l’expérience vécue, les relations tissées avec les autres.

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Bibliographie

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[1] Voir par exemple Calvet (1999), reprenant Mao Tsé-Toung, et son bien connu « qui n’a pas fait d’enquête n’a pas le droit à la parole », bien qu’il n’y ait pas d’exclusive en la matière.

[2] L’expérience est entendue ici au sens de « cette épreuve nécessairement unique, irrépétable, en laquelle je suis moi-même en jeu et dont je ressors à chaque fois changé ; ce qui prime, ce n’est pas l’idée d’acquis, mais au contraire celle d’une mise à l’épreuve qui est en même temps transformation » (Romano, 1998 : 194).

[3] En revanche, selon Robillard (2014), « certains sociolinguistes assument le caractère dit « interprétatif » de leur travail, mais dans ce cas, ils devraient, pour être cohérents, mieux expliciter en quoi leur singularité leur permet ces interprétations, ce qui est un impératif éthique et politique de base, notamment lorsqu’on joue un rôle d’expert face à des institutions responsables de populations sur l’avenir desquelles peut peser l’expertise opérée » (Robillard, 2014 : 36).

[4] Entre autres formes, pratiques et démarches adoptées dans la recherche biographique. Pour davantage de détails, voir Delory-Momberger (2019).