Actualité
Appels à contributions
Au-delà des deux solitudes dans le monde canadien des BD/Comics (Revue Canadienne de Littérature Comparée)

Au-delà des deux solitudes dans le monde canadien des BD/Comics (Revue Canadienne de Littérature Comparée)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Sylvain Rheault)

Appel à textes

Au-delà des deux solitudes dans le monde canadien des BD/Comics

 

En 1945, Hugh MacLennan, romancier et professeur à l’Université McGill, publie à Toronto son deuxième roman intitulé Two Solitudes. Ce livre remporte un énorme succès et l’expression «2 solitudes » prend rapidement racine dans l’imaginaire canadien pour exprimer l’absence perçue de communication entre les deux principales communautés linguistiques, francophone et anglophone. Ainsi, les productions culturelles en français ne seraient que rarement consommées par des anglophones ou influencées par la culture de ceux-ci, et réciproquement. Souvent critiqués, cette expression ne tient évidemment pas compte des cultures autochtones, richeset diverses, qui ont également contribué à la culture canadienne.

Les bandes dessinées canadiennes, qu’elles soient de culture autochtone, francophone ou anglophone, ne font pas exception et semblent évoluer de façon parallèle sans chercher à tisser de liens. Historiquement, la BD anglophone s’inspirait des productions anglo-saxonnes et la BD francophone, des bandes dessinées franco-belges. Si plusieurs essais traitent de l’histoire de la bande dessinée au Canada, à de rares exceptions, aucun ne tient compte de ces trois traditions. Or, si de nombreuses publications académiques et non-académiques ont été publiées sur cet isolement culturel dans des domaines comme la littérature et le cinéma, de manière surprenante, rien n’a encore été écrit surle sujet de la bande dessinée.

Nous cherchons des propositions qui analysent des exemples de dialogue(ou absence de dialogue) entre ces diverses “solitudes” (autochtone, francophone, anglophone) , que ce soit sur le contenu ou laforme, entre deux ou trois oeuvres. Mais nous souhaiterions aussi des propositions étudiant les autres aspects du paysage culturel canadien propre à la BD/Comics, comme les initiatives et rôles des librairies,bibliothèques, fans, éditeurs, organisateurs de festival, des comités de prix, ... La liste des problématiques suivantes n’est pas exhaustive.

- Étude d’une BD ou un comics spécifique qui traite des problèmes bi-ou multi-culturels à travers son contenu ou/et sa forme.
- Comparaison d’un comics et d’une BD et de leur influence mutuelle.
- Analyse de mouvements ou de genres exceptionnels ou les échanges sont plus évidents comme le genre des superhéros (e.g., Capitaine Kébec) ou laBD alternative (e.g., Doucet).
- Analyse des stratégies des éditeurs sur l’accueilde l’autre tradition bédéique.
- Étude des festivals et leur politique d’accueil (ou leur absence) des autres traditions linguistiques ou culturelles à travers leurs prix et récompenses, leurs répartitions des espaces, invitations d’auteur.e.s, ...
- Étude des prix et récompenses pour les bandes dessinées et les romans graphiques au Canada.
- Étude des prix pour les BD canadiennes en dehors du Canada et la façon dont elles sont présentées comme canadiennes lors de ces prix
- Analyse de la place que les artistes canadiens ont dans d’autres traditions/cultures (e,g., Tamaki au Japon [voir J. Berndt])
- Analyse de comics/BD par un.e artiste autochtone et la manière de mettre en évidence ou pas le (non) dialogue entre les communautés linguistiques et culturelles (e.g., l’œuvre de Obom et les autochtones)
- Étude des BD autochtones dans une des langues autochtones et leurs traductions réelles ou à faire.
- Étude des cours sur les comics/BD au Canada et leur inclusion (ou pas) des autres traditions linguistiques et culturelles (voir J-P.Thomas’ “BD in Toronto”, 2016)
- Étude des cours sur les comics/BD en-dehors du Canada et leur inclusion des autres traditions canadiennes de comics et de BD

*

Veuillez nous envoyer un résumé de 300-400 mots en français ou en anglais avec quelques références bibliographiques ainsi qu’une courte bio-bibliographie de 100 mots :

S. Lemay (Sylvain.Lemay@uqo.ca)
C. Reyns-Chikuma (reynschi@ualberta.ca)
Sylvain Rheault (sylvain.rheault@uregina.ca)

Réception des propositions avant le 30 décembre 2020; réponses garanties pour le 22 Janvier 2021; proposition complète entre 6000 et 8000 mots due pour le 21 mai, 2021; publication prévue en 2022 dans la Revue Canadienne de Littérature Comparée (RCLC/CRCL Revue canadienne de littérature comparée), une revue internationale évaluée par les pairs.