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Hors des centres : bandes dessinées et comics au Canada

Hors des centres : bandes dessinées et comics au Canada

Publié le par Marc Escola (Source : Catherine Parayre)

Appel à textes

Hors des centres : bandes dessinées et comics au Canada

 

Créer, publier, lire des bandes dessinées ou des comics, cela a longtemps été des activités marginales tant pour la haute culture que la culture industrielle qui a trouvé des canaux plus immédiatement profitables. Il en fut de même au Canada, plus particulièrement anglophone. Cependant, même dans ces marges s’est développé un champ de production dans lequel s’est formé un centre, voire des centres, dans l’économie du champ national. Ainsi, depuis au moins trente ans, Montréal occupe dans le domaine une position centrale tant pour la BD francophone que pour les comics et romans graphiques/« graphic novels » (avec Drawn & Quarterly), et ce tant au Québec que dans le reste du Canada. Toronto, centre dans le domaine de l’édition, l’est moins dans le champ des récits dessinés. Mais si cette ville a pu, par la notoriété de sa presse, agir comme un centre, c’est aussi bien relatif compte tenu du poids culturel de États-Unis dans le champ des comics et dans celui voisin de la production culturelle de l’illustration de presse.

Dans ce numéro de Voix plurielles, nous voulons explorer les mondes de la bande dessinée et des comics en prenant en compte qu’il y a eu évolution parallèle selon les langues et les zones culturelles hors des espaces qui ont occupé ou occupent une position centrale au Canada. Nous invitons particulièrement, mais non exclusivement, des contributions sur les questions suivantes :

Comment les créateurs-créatrices naviguent-ils hors centre dans le champ de production de la bande dessinée au Canada ?

Quels sont les artistes de la bande dessinée peu ou mal connus travaillant ou ayant travaillé hors centre qui produisent dans les régions et provinces canadiennes ?

Dans le cas d’artistes qui publient aux États-Unis et qui vivent ou ont grandi au Canada, quelles sont les connexions (textuelles, visuelles, institutionnelles) entre l’environnement vécu et leurs œuvres (par exemple John Byrne, Todd McFarlane et Fiona Staples en Alberta ou Lynn Johnston au Manitoba et dans le nord de l’Ontario) ?

Quel est l’impact des instances canadiennes de légitimation (festivals, prix, etc.) hors centre ?

Quelle place les productions culturelles autochtones peuvent-elles se tailler dans ce monde dominé par les deux langues officielles ?

Dans le cas de la bande dessinée, quelle place la production francophone peut-elle se faire hors-Québec, et comment (traduction, cours de langue française, bibliothèque, etc.) ?

Hors du circuit de la grande presse torontoise ou d’une maison d’édition comme Drawn & Quarterly de Montréal, quelle place les comics et les « graphic novels » se forgent-ils ?

Toronto est un centre culturel puissant mais dans le domaine du monde des comics et BD, sauf pour le TCAF, relativement faible. Quelles en sont les causes ? La partie franco-ontarienne se distingue-t-elle de la partie anglophone dans sa relation (production, réception, festivals, etc. ?) avec le monde des comics/BD ?

Les journaux régionaux comme Edmonton Journal (Alberta) ou Le Voyageur (Ontario francophone) ou d’autres, ont-ils donné de l’espace à des créateurs locaux ? Lesquels ? Quand ? Pourquoi ?

Vancouver est une ville énorme et culturellement dynamique. A-t-elle produit des BD et comics autres que le récent USNA des « USNA publications Inc. » (2012) ? Quel rôle joue Vancouver dans les BD et comics canadiens ?

La Saskatchewan est la province d’abord connue en BD pour Surviving Saskatoon de David Collier. Quels sont les autres créateurs/créatrices originaires ou parlant de cette province ?

Le Manitoba est connu en BD pour l’un des héros canadiens les plus dessinés, Louis Riel. Y a-t-il d’autres héros et héroïnes manitobains dessiné.e.s ou à dessiner ?

Conundrum, situé autrefois au Québec, s’est installé à Halifax en 2012 (Nouvelle-Écosse). Pourquoi ce déplacement ? Écrire l’histoire et la sociologie de cette maison d’édition ne serait-il pas intéressant ?

Le Nouveau-Brunswick avec moins d’un million d’habitants a produit plusieurs BD/comics récemment comme Brian Toffu dans Terreur en Acadie de Bertrand Dugas (2013), L’espion de trop de Voro et F. Antoine (Glénat, 2019), et le webcomics « Ménage à 3 » de Gisèle Lagacé. Comment expliquer ce phénomène ?

*

Dans ce numéro nous cherchons des textes sur ces sujets et sur les nombreux autres dont nous, les co-éditeurs, ne sommes pas encore conscients. Les approches diverses sont les bienvenues : des études ethnographiques de fans et visiteurs de festivals aux études « textuelles » en passant par des entretiens avec des artistes du monde de la BD et des comics et des recherches quantitatives des publications d’éditeurs. Les articles en anglais sont acceptés et seront traduits en français pour la publication par l’équipe éditoriale.

Envoyez-nous une proposition de 300 mots, incluant une bibliographie de base, et avec votre bio-bibliographie de 100 mots, à :

Chris Reyns-Chikuma (reynschi@ualberta.ca),

Jocelyn Sakal Froese (jfroese@wlu.ca),

Jean Sébastien (jsebastien@cmaisonneuve.qc.ca)

Avant : le 15 décembre 2021

Réponse : mi-janvier 2022

Article complet : fin avril 2022

Révisions durant l’été 2022

Publication : fin 2022.