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Les femmes américaines entre féminisation du politique et politisation de l’intime (Revue Textes & Contextes)

Les femmes américaines entre féminisation du politique et politisation de l’intime (Revue Textes & Contextes)

Appel à Contribution 

Revue Textes & Contextes, N° 15.2

Les femmes américaines entre féminisation du politique et politisation de l’intime

L’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis en 2017 et l’année suivante, l’élection de Jaïr Bolsonaro au Brésil, qui assument l’un et l’autre des discours ouvertement misogynes et anti-LGBTQI+ ont suscité d’innombrables commentaires. Ainsi, l’Amérique du nord et l’Amérique latine, souvent pensées comme des espaces politiques, culturels et économiques distincts, ont dernièrement fait l’objet de questionnements communs qu’il nous semble nécessaire d’explorer au-delà de l’arrivée au pouvoir de forces politiques réactionnaires. Ce numéro de la revue pluridisciplinaire Textes & Contextes se propose donc d’examiner la politisation des femmes américaines sous l’angle de la vie privée depuis le début du XXe siècle.

Les femmes n’ont jamais autant occupé de charges électives en Amérique que de nos jours. En Amérique latine, la décennie qui s’achève a été marquée par la féminisation des parlements et par l’élection à la tête de leurs pays respectifs de plusieurs femmes. En Amérique du Nord, la féminisation du monde politique progresse également. En effet, le 116e congrès des États-Unis, élu en 2018, compte une proportion inédite de femmes parmi lesquelles un nombre significatif de femmes aux profils économiques, sociaux et culturels diversifiés[1]. Quant au Canada, depuis l’élection de Justin Trudeau en 2015, il est dirigé par un gouvernement paritaire intégrant de nombreuses femmes issues des minorités également.

Si l’arrivée dans l'arène politique de femmes dont le capital social diffère des élites traditionnelles est récente, elle l’est moins dès lors que l’on s’intéresse à des formes de mobilisation qui échappent au jeu électoral. La participation de femmes de toutes origines aux grands événements politiques qui ont structuré l'histoire du continent (conflits coloniaux, indépendances, guerre de sécession) est attestée historiquement et démontre leur engagement dans les processus d'élaboration des projets nationaux. Or l’accès à la sphère publique n’est pas neutre et n’échappe pas aux normes de genre : la construction de l’Etat moderne et les théories du contrat social ont exclu les femmes du politique pour les reléguer à la sphère privée[2]. La seule manière pour elles d’accéder à la sphère publique, et plus encore à l’espace politique, était d’assumer un rôle fondé sur une construction univoque de l’identité féminine autour de la maternité[3] et de faire allégeance à des normes masculines tant dans leur vie privée que dans leurs pratiques politiques. Alors que toutes formes de relations interpersonnelles présentent des enjeux de pouvoir, depuis les années 1960, les mouvements féministes proclament que le « personnel est politique ». Elles ont ainsi pointé du doigt les innombrables inégalités induites par la séparation des sphères publiques et privées et par leur hiérarchisation[4]. L’existence même d’un espace privé est remise en question puisque celui-ci n’échappe pas au contrôle politique qui impose, même dans l’intimité, des normes et des identités de genre aux individus.

Avec des chronologies propres à chaque pays, des organisations de femmes s’unissant pour revendiquer de nouveaux droits sont apparues tout au long du XXème siècle. Les premières regroupaient des femmes appartenant, la plupart du temps, aux élites blanches, mais, peu à peu, d'autres discours sont parvenus à s'imposer dans le champ des féminismes. Le black feminism apparait aux États-Unis à la fin des années 1960 en réaction au sexisme au sein des mouvements associés au Black Power et aux lacunes d’un mouvement féministe alors majoritairement blanc qui laissait de côté les Africaines-Américaines. Il ouvre la voie au développement de réflexions autour du concept d’intersectionnalité qui trouvent aujourd’hui leur prolongement d’une part, dans un courant théorique comme le féminisme décolonial latino-américains porté par les écrits de Rita Segato, María Lugones ou encore Ochy Curiel et d’autre part, dans des applications concrètes, comme le feminismo comunitario bolivien ou le mouvement des femmes zapatistes au Mexique[5].

Ces derniers temps, on assiste, sur le continent américain, à une résurgence de mouvements sociaux féminins de grande ampleur dénonçant les violences fondées sur le genre ainsi que la difficulté, pour les victimes, de parler et d’être entendues en raison des normes culturelles, sociales et économiques qui maintiennent les femmes dans une position d’infériorité et alimentent ainsi l’impunité et la reproduction de ces violences. Depuis 2015, plusieurs pays en Amérique latine ont connu une vague de mobilisation sans précédent des femmes contre les violences sexuelles et domestiques et pour la conquête du droit à l’avortement. Né en Argentine à la suite d’un féminicide, le mouvement #Niunamenos a rapidement essaimé en Bolivie, au Brésil, en Colombie, au Chili, en Équateur, au Mexique, au Paraguay, au Pérou, en Uruguay et au Venezuela où les femmes et les minorités sexuelles se sont dressées pour dénoncer les multiples formes de violences qui leur étaient infligées et l’indifférence des pouvoirs publics[6]. Depuis #Vivasnosqueremos et #NoEstamosSolas sont aussi apparus. Initié aux Etats-Unis en 2017, #MeToo a donné une voix à celles qui ont subi harcèlement, agressions sexuelles et viols. Tous ces mouvements se caractérisent par leur volonté de penser comme une expérience collective les différentes violences subies de manière individuelle pour mettre en lumière les entrelacs de la culture patriarcale et la dimension systémique de l’oppression exercée à l’encontre des femmes et des minorités sexuelles. Ils ont acquis une dimension internationale grâce aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) qui ont facilité l’émergence de réseaux transnationaux de solidarités et leur ont donné une visibilité.

Si la relation entre intime et identités politiques se donne à voir dans les slogans et les discours militants, elle peut également se lire dans des sources moins exposées ou négligées sur la base de critères genrés[7], c’est-à-dire considérées comme moins importantes politiquement ou encore moins fondées scientifiquement parce que rapportées au « féminin ». Du journal intime à l’autobiographie en passant par la correspondance et les publications sur les réseaux sociaux, de nombreux ego-documents revêtent une dimension politique dans leur évocation de l’intimité et des conflits entre identités vécues et normes de genre imposées. Ce numéro 15.2 de la revue Textes & Contextes à paraître en novembre 2020, souhaite donc mobiliser des recherches variées appartenant au champ des sciences humaines et sociales ou des lettres qui explorent les liens et les heurts entre intimités et identités politiques ainsi que l’appropriation de ces deux concepts par les femmes latino-américaines et/ou nord-américaines depuis le début du XXe siècle.

Les résumés des propositions d’articles compteront entre 300 et 500 mots et seront accompagnés d’un titre provisoire et de 5 à 6 mots-clés ainsi que d’une courte notice biographique. Il devront parvenir avant le 15 septembre 2019 aux coordinateurs de ce numéro, Christen Bryson, Elodie Gamache, Olivier Maheo et Anne-Claire Sanz-Gavillon, à cette adresse : femmesameriques@gmail.com

Les auteur.es seront notifié.e.s de l’acceptation ou du refus de leur proposition au plus tard le 30 octobre 2019. Il est à noter que l’acceptation lors de cette première phase de sélection n’entrainera pas automatiquement la publication de l’article.

Les articles rédigés en français, anglais ou espagnol (de 10000 mots maximum) devront être envoyés à la même adresse avant le 15 février, pour que ceux-ci soient soumis à une double relecture d’experts dont le résultat conditionnera la publication finale, avec ou sans modifications préalables.

Les normes de mise en page et de structuration du texte sont consultables à l’adresse suivante : https://preo.u-bourgogne.fr/textesetcontextes/index.php?id=1719

 

 

Mujeres americanas entre feminización de lo político y politización de lo íntimo

La llegada al poder de Donald Trump en Estados Unidos en 2017 y, al año siguiente, la elección de Jaïr Bolsonaro en Brasil, dos figuras que asumen un discurso abiertamente misógino y anti-LGTBQI+, han suscitado incontables comentarios. América del Sur y América del Norte a menudo conceptualizadas como espacios políticos, culturales y económicos distintos, se han convertido últimamente en objeto de cuestionamientos comunes que nos parece necesario explorar más allá del tema de la llegada al poder de fuerzas políticas reaccionarias. Este número de la revista francesa pluridisciplinar Textes & Contextes pretende de este modo examinar la politización de las mujeres de las Américas bajo la perspectiva de la vida privada desde los inicios del siglo XX.

Nunca antes tantas mujeres habían ocupado cargos electivos como en la época actual. En América latina, la década que termina ha estado marcada por la feminización de los parlamentos y por la elección de varias mujeres a la presidencia de sus respectivos países. En América del Norte, la feminización del mundo político también ha progresado: el 116º congreso de los Estados Unidos, elegido en 2018, cuenta con una proporción inédita de mujeres, entre las cuales, un número significativo con perfiles económicos, sociales y culturales diversos[8]: Asimismo, en Canadá, desde la elección de Justin Trudeau en 2015, existe un gobierno paritario que integra también numerosas mujeres que proceden de diferentes minorías.

El acceso a la arena política de mujeres cuyo capital social difiere de las elites tradicionales es un fenómeno reciente. Sin embargo, existe en América una larga trayectoria de movilizaciones femeninas fuera del juego político electoral. La participación de las mujeres de todos los sectores sociales a los grandes acontecimientos políticos que han estructurado la historia del continente (conflictos coloniales, independencias, guerra de secesión) queda históricamente demostrada y evidencia su compromiso con los procesos de elaboración de los proyectos nacionales. No obstante, el acceso a la esfera pública no es neutral y no está exento de las normas de género: la construcción del Estado moderno y las teorías del contrato social han excluido tradicionalmente a las mujeres del poder relegándolas a la esfera privada[9]. La única manera para las mujeres de acceder a la esfera pública, y más aún al espacio político, fue, en un primer momento, asumiendo un papel basado en una construcción unívoca de la identidad femenina en torno a la maternidad y acatando las normas masculinas tanto en la vida privada como en la política[10]. Puesto que todas las relaciones interpersonales conllevan relaciones de poder, desde los años 60, los movimientos feministas proclaman que «lo personal es político» y apuntan las innumerables desigualdades inducidas por la separación de las esferas públicas y privadas y por su jerarquización[11]. El concepto de espacio privado es también cuestionado pues no escapa al control político que, incluso en la intimidad, impone normas e identidades de género a los individuos.

Siguiendo una cronología propia en cada país, surgieron, a lo largo del siglo XX, organizaciones de mujeres que se unieron para reivindicar nuevos derechos. Las primeras agrupaban mujeres que procedían, en su mayoría, de las elites blancas, pero, poco a poco, discursos alternativos han logrado imponerse en el campo de los feminismos. Irrumpió el black feminism en Estados Unidos a finales de los 60 mientras el Black Power se afirmaba, para denunciar que las mujeres blancas, por su posición social y su bagaje cultural, obviaban, en sus planteamientos, toda una serie de problemáticas. Esta voz crítica ha abierto el paso al desarrollo de reflexiones que han cristalizado en el concepto de interseccionalidad a raíz del cual han surgido, por una parte, nuevas corrientes teóricas como el feminismo decolonial sustentado por los escritos de Rita Segato, María Lugones u Ochy Curiel y, por otra parte, aplicaciones concretas como el feminismo comunitario conceptualizado en Bolivia o el movimiento de las mujeres zapatistas en México.

Desde hace poco asistimos al resurgimiento, en el continente americano, de movimientos sociales femeninos multitudinarios que denuncian las violencias de género, y la dificultad, para las víctimas, de hablarlas y de ser escuchadas, ya que las normas culturales, sociales y económicas mantienen a las mujeres en una posición de inferioridad y alimentan así la impunidad y la reproducción de esas violencias. Desde 2015, una ola de movilizaciones sin precedentes de las mujeres en contra de las violencias sexuales y domésticas y por la conquista del derecho al aborto sacude varios países de América latina. Nacido en Argentina después de la denuncia de un nuevo feminicidio, el movimiento #NiUnaMenos se ha extendido hacia Bolivia, Brasil, Colombia, Chile, Ecuador, México, Paraguay, Perú, Uruguay y Venezuela donde las mujeres y las minorías sexuales se han levantado para denunciar las múltiples formas de violencia a las cuales están sometidas y la indiferencia de la sociedad. Esta primera campaña ha estado seguida por dos más: #VivasNosQueremos y #NoEstamosSolas. Con #MeToo, que surge en Estados Unidos en 2017, las que han sufrido de acoso sexual, agresiones sexuales o violaciones sexuales han empezado a alzar la voz. Estos movimientos se caracterizan por una voluntad de pensar como una experiencia colectiva las distintas violencias sufridas de manera individual para desvelar los entramados de la cultura patriarcal y la dimensión sistémica de la opresión ejercida contra las mujeres y las minorías sexuales. Han adquirido una dimensión internacional gracias a las Nuevas Tecnologías de Comunicación e Informaciones (NTIC) que han facilitado la creación redes transnacionales de solidaridad y les han proporcionado una mayor visibilidad.

Si la relación de lo íntimo con las identidades políticas se reivindica en los lemas y los discursos militantes, también se puede encontrar en fuentes menos expuestas o ignoradas en base a criterios de género[12], es decir fuentes consideradas como menos importantes políticamente o menos fundadas científicamente porque han sido históricamente vinculadas a lo “femenino”. Sin embargo, del diario íntimo a la autobiografía pasando por la correspondencia o las publicaciones en las redes sociales, numerosos ego-documentos incorporan una dimensión política en su evocación de la intimidad y de los conflictos entre identidades vividas y normas de género impuestas. Este número 15.2 de la revista Textes & Contextes que se publicará en noviembre de 2020 pretende pues reunir investigaciones variadas en el campo de las ciencias humanas y sociales que exploren las conexiones y las fricciones entre intimidades e identidades políticas y la apropiación de ambos conceptos por las mujeres latinoamericanas y/o norteamericanas desde el inicio del siglo XX.

Las propuestas de artículo, de 300 a 500 palabras, deberán contar con un título provisional, 5 o 6 palabras claves y una corta nota biográfica del autor o la autora. Se remitirán antes del 15 de septiembre a los coordinadores de este número, Christen Bryson, Elodie Gamache, Olivier Maheo y Anne-Claire Sanz-Gavillon a través de la dirección siguiente: femmesameriques@gmail.com

El 30 de octubre de 2019 se comunicará a lxs autorxs la aceptación o no de sus propuestas. La aceptación en esta primera fase no supone la publicación automática del artículo, únicamente su paso a la segunda fase de evaluación.

Los artículos redactados en francés, en inglés o en español, contarán con un máximo de 10.000 palabras y se entregarán, a más tardar, el 15 de febrero de 2020. Cada texto será entonces evaluado de forma anónima por dos expertxs encargadxs de realizar un informe detallado que condicionará la aceptación definitiva del texto para su publicación, sin o con modificaciones previas.

Las normas de presentación del texto se pueden consultar en la siguiente página: https://preo.u-bourgogne.fr/textesetcontextes/index.php?id=1719

 

 

Women of the Americas: The Feminization of Politics and the Politization of the Intimate

The ascendance of Donald Trump to the American presidency in 2017 and the election of Jaïr Bolsonaro in Brasil the following year have provoked a considerable amount of scrutiny, in part because both of these men overtly employ a discourse that is at the same time misogynistic and anti-LGBTIQ+. Where North and South America have often been thought of as politically, culturally, and economically distinct spaces, they have recently been seen as reflecting the same reactionary politics. This issue of the French, multi-disciplinary journal Textes & Contextes hopes to push this thinking further in looking at the politicization of women during the twentieth century, in particular how the private sphere has been mobilized by women to give them greater access to the public and political spheres.

Women have never been as present in elected office as they are now. In several Latin American countries, the last decade has been marked by the feminization of the various national congresses and has witnessed the election of several women to the highest offices in their respective countries. In North America, the feminization of the political world has likewise progressed: the 116th Congress of the United States, elected in 2018, counts more women in its ranks than ever before, a significant number of whom come from economically, socially, and culturally diverse backgrounds.[13] In Canada, since the election of Justin Trudeau in 2015, he has set an example to the rest of the world by working with a gender-balanced cabinet, including many minority women.

Women’s social capital differs from that of traditional elites: wielding their political power has been defined less by their relatively recent arrival to political office and more by their ability to mobilize around issues that have not always been integral to the larger electoral issues of the nation. The participation of women of every origin in large political events that have structured history on the continents (colonial conflicts, wars for independence, civil wars) is documented historically and speaks to women’s engagement in the elaboration of their respective countries national projects. Yet, access to the public sphere has not been neutral as gender norms have exerted tremendous pressure on the construction of the modern state, and social contract theories have excluded women from politics and relegated them to the private sphere.[14] The most common way for women to access the public sphere, and the political sphere even more so, has been to assume a role based on a categorical construction of feminine identity grounded in maternity[15] and giving credence to masculine norms in their private lives and political practices. In the 1960s, the feminist movements proclaimed “The personal is political,” pointing out the numerous inherent inequalities that sprung from the separation of the public and private spheres and their hierarchization.[16] Since then, every form of interpersonal relationships has come under examination as a site in which gender power dynamics are at play. The very existence of a private sphere has been questioned because even this most intimate realm has not escaped meddling politics that have sought to control intimacy and more generally impose gender identity norms on individuals.

Throughout the twentieth century, then, we can see women’s organizations unifying to revendicate new rights, albeit on different timelines depending on the country and the issue. By and large, the most visible groups of women have tended to be those led by middle-, upper-middle-, and upper-class, white women and have expressed their corresponding worldviews. Little by little, however, other discourses have asserted themselves in the varying feminist fields. Black feminism appeared in the United States at the end of the 1960s in reaction to sexism within groups associated with the Black Power movement and as a consequence of an absence in the feminist movement, which was mostly white, to take African-American women’s concerns into account. This opened up thinking to the concept of intersectionality in the 1980s. Today, it is precisely this line of thought that feeds into, on the one hand, the feminist, decolonial, Latin-American thinking advanced by theoreticians such as Rita Segato, María Lugones, and Ochy Curiel and, on the other hand, the concrete practices seen in Bolivian feminismo comunitario and the movement of Zapatista women in Mexico.[17]  

In the last few years, the American continents have witnessed a tremendous groundswell in social feminist movements denouncing gender-based violence as well as the difficulty for the victims to speak out and be heard because of cultural, social, and economic norms that maintain women in a subordinate position and feed into the impunity and the reproduction of this violence. Since 2015, many Latin and South American nations have experienced an unprecedented wave of activism as women have mobilized against sexual and domestic violence and for abortion rights. Born in Argentina after the murder of a woman, #Niunamenos spread rapidly to Bolivia, Brazil, Colombia, Chile, Ecuador, Mexico, Paraguay, Peru, Uruguay, and Venezuela where women and sexual minorities rose to denounce femicide and the multiple forms of violence inflicted on women and sexual minorities as well as public indifference to these problems.[18] Since, we have seen #Vivasnosqueremos and #NoEstamosSolos emerge as well. Initiated in the United States in 2017, #MeToo gave voice to women who had experienced sexual harassment, sexual assault, and rape. All of these movements have been characterized by their desire to think about the collective experience which results from the individual experience of different forms of violence in order to bring attention to the ways in which patriarchal culture is interwoven with the structural oppression of women and sexual minorities. Additionally, this activism has taken on international dimensions via New Information and Communication Technologies, which have facilitated the emergence of transnational networks of solidarity and given these issues visibility.

If the relationship between the intimate and identity politics can be seen in the slogans and discourse of activists, it can also be read in sources that have been given less attention or neglected all together[19] because of their gendered nature; these sources are considered less important politically or less scientifically-based because they speak of the “feminine.” From diaries to autobiographies, from letters to posts on social media, the numerous ego-documents available take on a political dimension in their evocation of intimacy and the conflicts they attest to between lived identities and imposed gender norms. This issue of Textes & Contextes (15.2) scheduled to appear in November 2020, thus, hopes to mobilize a variety of social science scholarship and/or research from the humanities looking to explore the comparisons and contrasts between intimacy/intimacies and identity politics and the appropriation of these two concepts by Latin-American women and/or North American women since the beginning of the twentieth century.

Abstracts of 300 to 500 words in French, English, or Spanish must be sent by September 15, 2019 to the guest editors, Christen Bryson, Elodie Gamache, Olivier Maheo et Anne-Claire Sanz-Gavillon, at the following address: femmesameriques@gmail.com

The abstract should include the article’s provisional title and 5 to 6 key words as well as a short biographic presentation of the author.

Proposals will be selected, and their authors notified no later than October 30, 2019.

Completed articles, not exceeding 10,000 words, must be received by February 15, 2020 for peer review.

Submissions must follow the in-house style guide: https://preo.u-bourgogne.fr/textesetcontextes/index.php?id=1719

 

 

[1] The New York Times et Quartz notent que les identités de ces « toutes premières candidates » sont souvent variées et peuvent se chevaucher : une d’origine somalienne et une autre d’origine palestinienne sont toutes deux les premières élues ayant ces origines ethniques mais elles sont aussi les premières musulmanes élues au Congrès national ; de la même manière, parmi les deux premières Amérindiennes qui ont été élues, l’une est la première représentante de son État ouvertement homosexuelle ; l’élection de 2018 est aussi celle de la victoire des plus jeunes femmes de l’histoire des Etats-Unis gagnant un siège au Congrès. Herman, Elizabeth and Celeste Sloman, “Redefining Representation: The Women of the 116th Congress.” The New York Times, 14 Jan. 2019. https://www.nytimes.com/interactive/2019/01/14/us/politics/women-of-the-116th-congress.html;
Timmons Heather, “History was made during the midterms as the US elected a number of ‘firsts.’” Quartz, 7 Nov. 2018. https://qz.com/1453553/election-history-made-with-first-gay-governor-muslim-congresswomen/.

[2] Pateman Carole, Le contrat sexuel, traduit par Charlotte Nordmann, Paris : La Découverte, Institut Emilie du Châtelet, 2010.

[3] Molyneux Maxine, “Mobilization without Emancipation. Women's Interests, the State, and Revolution in Nicaragua.” Feminist Studies, 1985, Vol. 11, nº. 2, pp. 227-254.

[4] Shulamith Firestone et Anne Koedt, Notes from the Second Year: Women’s Liberation, New York: Radical Feminist, 1970.

[5] A propos du féminisme décolonial latino-américain voir notamment Segato Rita, “La norma y el sexo. Frente estatal, patriarcado, desposesión, colonialidad”, in Karina Bidaseca. Genealogías críticas de la colonialidad en América Latina, África, Oriente, Buenos Aires, CLACSO. 2016; Lugones María, "Toward a Decolonial Feminism." Hypatia, 2010, vol.25 nº4, p.742-759; Curiel Ochy et Galindo María, Descolonización y despatriarcalización de y desde los feminismos de Abya Yala, ACSUR- Las Segovias, 2015.

[6] Boesten Jelke, “Ni una menos Stares Down Conservative Reaction/ Ni una menos enfrenta una reacción conservadora.” NACLA. 8 May 2018. https://nacla.org/news/2018/07/03/ni-una-menos-stares-down-conservative-reaction-ni-una-menos-enfrenta-una-reacci%C3%B3n.

[7] Sur la question des identités politiques, concept d’origine anglo-saxonne, qui désigne l’identité sociale de groupes formés autour de revendications qui les définissent, voir par exemple Michel Johann, Mémoires et histoires: des identités personnelles aux politiques de reconnaissance, Presses universitaires de Rennes, 2005. Par ailleurs, quant aux sources virtuelles négligées voir :  Pastinelli Madeleine, « Pour en finir avec l’ethnographie du virtuel ! Des enjeux méthodologiques de l’enquête de terrain en ligne », Anthropologie et Sociétés, 2011, vol. 35, no 1-2, p. 35-52.

[8] The New York Times y Quartz han notado que las identidades de esas «primeras candidatas» son variadas y se entremezclan: una mujer de origen somalí y otra de origen palestino son las dos primeras electas de esos orígenes, sino que también son las primeras mujeres musulmanes electas en el Congreso nacional. Lo mismo ocurre con las dos primeras candidatas nativas que han sido electas, una de ella es la primera representante de su Estado que afirma su homosexualidad. Finalmente, la elección del 2018 es también la victoria de las mujeres las más jóvenes de la historia del Congreso. Herman Elizabeth and Celeste Sloman, “Redefining Representation: The Women of the 116th Congress”, The New York Times, 14 Jan. 2019. https://www.nytimes.com/interactive/2019/01/14/us/politics/women-of-the-116th-congress.html;
Timmons Heather, “History was made during the midterms as the US elected a number of ‘firsts.’” Quartz, 7 Nov. 2018. https://qz.com/1453553/election-history-made-with-first-gay-governor-muslim-congresswomen/.

[9] Pateman Carole, Le contrat sexuel, traduit par Charlotte Nordmann, Paris: La Découverte, Institut Emilie du Châtelet, 2010.

[10] Molyneux Maxine, “Mobilization without emancipation. Women's Interests, the State, and Revolution in Nicaragua”, Feminist Studies, 1985, Vol. 11, nº. 2, pp. 227-254.

[11] Shulamith Firestone et Anne Koedt, Notes from the Second Year: Womens Liberation, New York: Radical Feminist, 1970.

[12] Pastinelli Madeleine, « Pour en finir avec l’ethnographie du virtuel ! Des enjeux méthodologiques de l’enquête de terrain en ligne », Anthropologie et Sociétés, 2011, vol. 35, no 1-2, p. 35-52.

[13] The New York Times and Quartz note that the identities of these “first-ever candidates” were often diverse and could be overlapping: a Somali-American and a Palestinian-American were firsts in terms of their ethnic identities, but both also represent the first women of the Muslim faith to be elected to national office; two Native American women, one of whom is the first openly gay congressional representative from her state; the 2018 election also saw the youngest women in the nation’s history elected to office. Herman, Elizabeth and Celeste Sloman. “Redefining Representation: The Women of the 116th Congress.” The New York Times, 14 Jan. 2019. https://www.nytimes.com/interactive/2019/01/14/us/politics/women-of-the-116th-congress.html; Timmons, Heather. “History was made during the midterms as the US elected a number of ‘firsts.’” Quartz, 7 Nov. 2018. https://qz.com/1453553/election-history-made-with-first-gay-governor-muslim-congresswomen/

[14] Pateman, Carole. The Sexual Contract. Cambridge: Polity Press, 1988..

[15] Molyneux, Maxine. “Mobilization without Emancipation. Women's Interests, the State, and Revolution in Nicaragua”. Feminist Studies, 1985, Vol. 11, nº. 2, pp. 227-254.

[16] Shulamith Firestone et Anne Koedt, Notes from the Second Year: Women’s Liberation, New York: Radical Feminist, 1970.

[17] See for example Segato, Rita. “La norma y el sexo. Frente estatal, patriarcado, desposesión, colonialidad”, in Karina Bidaseca. Genealogías críticas de la colonialidad en América Latina, África, Oriente, Buenos Aires, CLACSO. 2016; Lugones, María. "Toward a decolonial feminism." Hypatia, 2010, vol.25 nº4, p.742-759; Curiel, Ochy and Maria Galindo. Descolonización y despatriarcalización de y desde los feminismos de Abya Yala, ACSUR- Las Segovias, 2015.

[18] Boesten, Jelke. “Ni una menos Stares Down Conservative Reaction/ Ni una menos enfrenta una reacción conservadora.” NACLA. 8 May 2018. https://nacla.org/news/2018/07/03/ni-una-menos-stares-down-conservative-reaction-ni-una-menos-enfrenta-una-reacci%C3%B3n.

[19] Pastinelli, Madeleine. « Pour en finir avec l’ethnographie du virtuel ! Des enjeux méthodologiques de l’enquête de terrain en ligne », Anthropologie et Sociétés, 2011, vol. 35, no 1-2, p. 35-52.