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Cinquantenaire de la mort de François Mauriac (Paris Sorbonne)

Cinquantenaire de la mort de François Mauriac (Paris Sorbonne)

Publié le par Marc Escola (Source : Caroline Casseville)

34e COLLOQUE INTERNATIONAL MAURIAC

Cinquantenaire de la mort de François Mauriac

8-9 octobre 2020

Sorbonne Université - Paris

« Survivre ne dépend pas de nous, ce n’est pas notre affaire. Etre un vivant parmi les vivants, voilà ce qui nous concerne »[1]

 

Ce colloque est organisé par l’Université Bordeaux Montaigne (Centre Mauriac/TELEM), la Sorbonne Université (CELLF et Ecole doctorale) et la Société Internationale des études mauriaciennes (SIEM) en partenariat avec le Centre François Mauriac de Malagar (Région Nouvelle-Aquitaine).

Inscrire François Mauriac dans le temps d’une commémoration, celui du cinquantième anniversaire de sa mort, épouse le mouvement profond de l’ensemble d’une œuvre qui semble répondre constamment à la nécessité du souvenir et au devoir de mémoire personnel et collectif. Cette nécessité d’une remémoration, qui a partie liée au geste de re-création de l’auteur et que portent explicitement certains titres (Mémoires intérieurs, Mémoires politiques, …), est à la source de l’écriture de la fiction, ancrée dans un espace-temps immémorial, tandis que le désir de fixer l’événement au jour le jour apparaît comme l’un des ressorts de l’écriture de l’écrivain-journaliste. Aussi, la question de la mémoire est-elle fondamentale pour Mauriac, quel que soit le genre auquel il s’adonne : roman, poésie, théâtre, essais, correspondance, journalisme…

Dès lors, s’interroger sur l’ensemble des processus qui génèrent, actualisent et prolongent l’acte du souvenir et la mémoire agissante face à la menace de l’engloutissement par l’oubli permet de mettre en lumière l’éthique et l’esthétique de Mauriac au cœur de sa quête ontologique. Plus largement encore, le discours qui s’élabore en plein ou en creux, à partir du temps vécu et face au temps long de l’histoire, manifeste de la part de Mauriac une forme d’engagement au monde qui fonde l’essence de sa vision temporelle et intemporelle de l’homme. Des souvenirs retrouvés à une mémoire réinventée, de quoi se souvient-on et comment ? Pourquoi et pour qui se souvenir ? A partir de quels matériaux s’élabore et se transmet une pratique de la mémoire que reflète la poétique de l’œuvre ? Et en contrepoint, quels oublis, quelles lacunes, quels silences disent la fragilité de la posture de l’écrivain face à l’absence, au vide et à la mort ?

Consacrer le 34e colloque international Mauriac à la mémoire de l’écrivain prend tout son sens, d’autant plus que Mauriac est lui-même très sensible à la célébration d’anniversaires les plus divers et qui dessinent une chronologie implicite, presque invisible de tous les événements personnels et professionnels qui font date et jalonnent son existence. Ces moments symboliques, surprenants par leur variété, sont autant d’épiphénomènes qui ponctuent sa vie et son parcours et donnent à l’écrivain le prétexte et l’occasion d’effectuer des bilans sur les autres et sur lui-même tout en se projetant dans l’avenir.

C’est animé de ce même esprit et dans le prolongement d’un questionnement sur le rapport au temps et sur la durée de l’œuvre que le colloque se propose de réfléchir à l’ensemble des traces, empreintes, souvenirs, que Mauriac a laissé de son vivant et après sa mort. Que reste-t-il de l’œuvre de Mauriac cinquante ans après sa disparition ? Comment et sous quelle forme l’image de Mauriac se prolonge-t-elle dans la mémoire collective ? Comment sa présence peut-elle encore être attestée dans un monde qui semble de plus en plus s’éloigner de celui que l’écrivain a connu ? A quel type de processus obéit la construction du souvenir d’un écrivain dans l’imaginaire du public ? Quels sont les écrits de Mauriac qui rencontrent la plus large audience ? Quels sont les critères qui marquent la ressemblance ou la différence entre son public d’hier et son lectorat d’aujourd’hui ? Comment lit-on François Mauriac et que lit-on de lui aujourd’hui en France et à l’étranger ? Existe-t-il un héritage mauriacien dans les auteurs d’aujourd’hui ? Où commence et où s’arrête la modernité de François Mauriac ?

Enfin, alors que les travaux universitaires consacrés à François Mauriac n’ont pas cessé de se poursuivre et de se développer depuis les années 1970, comment la recherche participe-t-elle, au renouvellement de la compréhension de l’auteur et de son œuvre ? En quoi le regard porté sur Mauriac dans une perspective pluridisciplinaire permet-il d’actualiser le sens de l’œuvre ?

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Le résumé détaillé de la proposition de communication (environ 300 mots ou 1 500 signes), accompagné d’un titre et d’une courte biobibliographie, devra être adressé au plus tard le 15 mars 2020 à l’adresse électronique suivante :

caroline.casseville@u-bordeaux-montaigne.fr.

Propositions à envoyer sous forme individuelle ou sous forme de panels thématiques (jusqu’à 3 intervenants).

Les textes des communications acceptés seront à remettre avant le colloque, pour le 31 septembre 2020.

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Comité scientifique

- Didier ALEXANDRE (Sorbonne Université)

- Václava BAKEŠOVÁ (Université Masaryk, Brno, République Tchèque - SIEM)

- Marie-Hélène BOBLET (Université de Caen - SIEM)

- Caroline CASSEVILLE (Université Bordeaux Montaigne - SIEM)

- Philippe DAZET-BRUN (Institut Catholique de Toulouse - SIEM)

- Yann DELBREL (Université de Bordeaux - SIEM)

- François DE SAINT-CHERON (Sorbonne Université)

- Jeanyves GUÉRIN (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

- Jean-Louis JEANNELLE (Sorbonne Université)

- Jacques MONFÉRIER (Université Bordeaux Montaigne - SIEM)

- Pier Luigi PINELLIi (Université de Gênes, Italie - SIEM)

- Jean TOUZOT (Sorbonne Université - SIEM)

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Comité d’organisation

- Jean-Claude RAGOT (Université Bordeaux Montaigne - SIEM)

- Mykyta STESHENKO (Sorbonne Université - SIEM)

- Sabine HAMMOND (ENS-Paris Sciences et Lettres)

- Caroline CASSEVILLE (Université Bordeaux Montaigne - SIEM)

 

 

[1] François Mauriac, « La Chance de survivre », Le Figaro littéraire, 11 octobre 1958.