Actualité
Appels à contributions
Langues, écritures et espaces discursifs :pratiques langagières et inscriptions murales (Paradigmes, vol. IV, n° 3, sept. 2021)

Langues, écritures et espaces discursifs :pratiques langagières et inscriptions murales (Paradigmes, vol. IV, n° 3, sept. 2021)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Revue Paradigmes)

Appel a contribution pour Paradigmes, vol. IV, n° 3 – septembre 2021

Numéro coordonné par :
le Dr Mustapha GUENAOU (Université de Mostaganem, Algérie),
Mlle Fatima GUENAOU (Université Oran 2, Algérie)
et le Pr. Foudil DAHOU (Université de Ouargla, Algérie)

Date limite : 15 août 2021

 

Langues, écritures et espaces discursifs :

pratiques langagières et inscriptions murales

Le thème des inscriptions murales est très peu abordé par les équipes de recherche (Ouaras, 2012), qu’elles soient indépendantes ou menées par des centres en titre. C’est pourquoi, il nous semble opportun de faire valoir cette pratique très ancienne dans le temps et dans l’espace où se côtoient sans exclusive graffiti et révolution murale. Ces « pratiques » étant (à première vue) moins développé en Algérie, il serait intéressant scientifiquement d’en explorer le terrain.

Avec le mouvement algérien du Hirak, les espaces publics sont devenus des espaces discursifs. Les murs nous parlent (Hamdi, 2014) dans une langue ou une autre que nous connaissons : les inscriptions murales (Ouaras, 2012) sont indifféremment en langues arabe, française et tamazight (berbère).   
Ces inscriptions murales (Bertonccini, 2001) interpellent le passant, curieux et / ou passionné de la lecture des écritures sur les murs devenus des espaces d’expression de jeunes et de moins jeunes (Agier, 2015).

Bien que silencieuses, ces inscriptions nous parlent, nous provoquent et nous interpellent, selon la langue d’usage, la forme d’expression (M. Chakhtoura, 2005) et le contenu du message. Elles ont évolué assez rapidement en forme d’expression privilégiée d’une catégorie sociale, sans aucune discrimination de genre, ni d’âge ou de couche socioculturelle.

Par leurs fonctions multiples, ces inscriptions (Hamdi, 2014) deviennent peu à peu un phénomène social avant de se transformer en véritable phénomène sociétal – une culture émergente chez les jeunes, qu’ils soient citadins (villes et médina), semi-ruraux (hawz) et/ ou ruraux (villages et agglomérations de campagne) (Bulot, 1999). Leurs contenus d’actualité sont doublement évocateurs et provocateurs.

Cette question de société nous interroge sur notre capacité de comprendre la portée réelle d’une telle littérature murale (Bulot, 1999.) et populaire où l’instruction, l’éducation et la culture entrent en compétition. Elle compose un extraordinaire media de communication. En effet, la communication par les inscriptions murales et son instrumentalisation dérangent l’ordre social qui marque une pause et questionne leurs auteurs énigmatiques ; tentent de saisir au mieux leur message et de déterminer son impact et son influence – tant directs qu’indirects.

Plusieurs champs des cadres sociaux (Halbwachs : 1925) sont évoqués par les inscriptions murales où l’usage d’un vocabulaire reste l’apanage d’une catégorie de jeunes. Ils touchent plus le sociétal que le culturel ou autre. La pertinence du thème : pouvoir mettre en avant des caractéristiques de la société algérienne dépeinte, dans son actualité, au moyen d’inscriptions murales transformées désormais en espaces discursifs.

Se pose alors irrémédiablement la question de la classification (vieux réflexe d’universitaire) de ces différentes inscriptions murales (Ouaras, 2012) selon leur objet, leur contenu et leur destinataire. L’usage de la langue parlée ou le dialecte trouve sa place liant autrement l’auteur au destinataire du message codé par le biais d’un support public devenu (malgré lui) espace discursif de prédilection.

Explicitement, les sujets sont remarquablement abondants : ces inscriptions murales expriment des sentiments, manifestent de la volonté ; revendiquent avec assurance et dénoncent en toute quiétude, etc. (Agier, 2015). Nous insistons sur la question faisant valoir la nécessaire implication de la recherche scientifique dans un phénomène d’une telle ampleur qui pourra être étudié par les sciences sociales et humaines, les sciences du langage, la littérature, la linguistique (et sociolinguistique urbaine), les pratiques langagières et l’analyse du discours, etc.

Ce nouveau numéro thématique de la revue Paradigmes vise des objectifs comme :

L’observation des inscriptions murales ;

L’analyse des pratiques langagières ;

L’appréhension de toute inscription dans des cadres sociaux ;

La mise en rapport des individus par un espace public discursif ;

La mise en avant de l’espace public (zenqa) à travers les murs de l’intramuros, et de l’extramuros ;

L’analyse du processus d’énonciation à portée discursive ;

La compréhension de la mise en forme des textes et/ou contenu de l’inscription murale ;

La définition de l’espace d’expression sociale, politique et sociétale.

À ce titre, nous pouvons déjà parler de marquages muraux et d’expression discursive. À cet effet, les axes restent non exhaustifs pour des raisons purement scientifiques et surtout pour donner l’occasion aux enseignants-chercheurs et chercheurs scientifiques de suggérer librement d’autres points de vue afin de pouvoir enrichir cette contribution pluridisciplinaire relative aux inscriptions murales.

Les axes

L’inscription murale, un phénomène socio-sociétal.

Les formes diverses des inscriptions murales.

La littérature murale des inscriptions sur les supports publics.

L’analyse du contenu des messages.

Le support mural en tant qu’espace public.

L’explication et la portée des pratiques langagières.

Les sciences et les inscriptions murales.

La mobilisation des disciplines scientifiques pour la compréhension des inscriptions murales.

La nature du rapport espace public/ individus.

La place et les fonctions des inscriptions murales.

*

Bibliographie indicative

Agier, M. (2015). Anthropologie de la ville. Paris : PUF.

Bertonccini, P. (2001). L’art du graffiti en Corse. Accajio : La marge.

Bulot, T. (1999). Langue urbaine et identité. Paris : L’harmattan.

Chakhtoura M. (2005). La guerre des graffiti. Liban (1975-1977). Beyrouth : Ed. Dar Ennahar.

Hamdi, N. (2014). La mise en mots à travers les graffitis et les slogans muraux dans la ville de Tizi Ouzou. Mémoire de Magister en science du langage. Université Mouloud Mameri. Tizi Ouzou.

Ouaras K. (2012). Les graffiti de la ville d’Alger : entre langues, signes et discours (approche ethno-sociolinguistique). Thèse de doctorat. Oran.

N.B. - Parallèlement au dossier thématique, la rubrique Varia est également ouverte aux auteurs qui veulent soumettre des articles hors dossier.

*

Cet appel à contribution s’adresse à tous les universitaires, quel que soit leur grade, ainsi qu’aux doctorants et post-doctorants qui souhaitent émettre leurs opinions et rendre compte de leurs expériences personnelles.

Les auteurs sont invités à soumettre en format Word leurs propositions d’articles via la plateforme ASJP suivant le lien : https://www.asjp.cerist.dz/en/PresentationRevue/646         
 

Pour ce faire, les auteurs cliqueront sur la rubrique « Soumission d’article » – à droite de l’espace réservé à la revue par la plateforme ASJP.

Si l’auteur-correspondant dispose d’un compte « Nom d’utilisateur et Mot de passe » pour la revue Paradigmes, aller à « Connexion ».

Si l’auteur-correspondant a besoin d’un « Nom d’utilisateur » et d’un « Mot de passe », aller à « Inscription ».

N.B. : L’inscription et la connexion sont nécessaires pour soumettre un article en ligne et pour vérifier l’état de sa soumission jusqu’à publication finale.

Pour tous renseignements complémentaires s’adresser à : revueparadigmes@gmail.com

*

Dates importantes :

Lancement de l’appel à contribution : 22 mai 2021

Dernier délai pour la réception des articles : 15 août 2021

Réponse aux auteurs : à partir du 20 août 2021

Publication et mise en ligne : septembre-octobre 2021.