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Vingt ans de bande dessinée québécoise au XXIe siècle, affirmation et résurgences (revue @nalyses)

Vingt ans de bande dessinée québécoise au XXIe siècle, affirmation et résurgences (revue @nalyses)

Publié le par Marc Escola (Source : Maël Rannou)

@nalyses, revue des littératures franco-canadiennes et québécoise, est publiée par le Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) de l’Université d'Ottawa. Disponible en libre accès sur érudit et évaluée par les pairs, elle consacre un numéro à la bande dessinée québécoise contemporaine.

PRÉSENTATION ET AXES DE RECHERCHES

La bande dessinée québécoise a connu plusieurs phases de (re)naissances : une première affirmation au début des années 1970 avec ce qui sera appelé le « printemps de la bande dessinée québécoise » (CARPENTIER, 1975. LEMAY, 2016), le succès du magazine Croc (1979-1995), qui voit émerger des auteurs majeurs comme Réal Godbout ou Jean-Paul Eid (LEDUC et VIAU, 2013), puis l’apparition dans les années 1980 d’une scène alternative réellement influente avec Julie Doucet, Obom ou Henriette Valium (RANNOU, 2022-1). Vivre de la bande dessinée au Québec reste cependant exceptionnel. Durant les années 1990 arrive une nouvelle génération d’auteurs, comme Guy Delisle ou Siris, et d’éditeurs, notamment La Pastèque en 1998 (COLLECTIF, 2014), mais la scène québécoise reste difficile et principalement tournée vers l’Europe ou l’édition alternative.
Après le Printemps des années 1970 le XXIe siècle apparaît donc comme un véritable été de la BD québécoise, qui mérite d’être étudié après plus de vingt ans d’exercice. De nombreux angles d’attaques sont possibles pour étudier cette explosion de la BDQ à cette période et, fait notable, sa tenue dans le temps :

  • Lancement des éditions Mécanique générale par Jimmy Beaulieu en 2001, un auteur qui occupera une place centrale en publiant toute une nouvelle génération, et ce à plusieurs reprises en créant également Colosse plus d’une décennie plus tard ;

  • Place des réseaux de communication et du web, avec notamment une forte génération de blogueurs (Iris, Zviane, Luc Bossé…) désormais professionnels reconnus ;

  • Rôle de l’école multidisciplinaire de l’image de Gatineau, qui crée en 2003 la première formation universitaire francophone en BD en Amérique du Nord, dont plusieurs élèves sont aujourd’hui des professionnels ;

  • Émergence particulièrement nette d’autrices (Julie Delporte, Iris, Zviane, Cathon, Mirion Malle, Sophie Bédard, Boum, etc.) et ce que cela peut potentiellement dire ;

  • Fort dynamisme éditorial, avec la création de nombreuses structures, comme Pow Pow, Planches, Front froid, Lounak, La Mauvaise tête… (RANNOU, 2022-2) ;

  • Place de nombreux festival défendant en parallèle d’une ouverture mondiale la BD québécoise (Bédélys Québec et Bédélys Fanzine, Festival de Québec…), et réception de prix internationaux par plusieurs auteurs québécois (Prix du public au FIBD pour Paul à Québec de Rabagliati, sélection d’Apnée de Zviane aux Shuster Award, Fauve d’or pour Delisle au FIBD 2012 et Grand prix pour Julie Doucet en 2021) ;

  • Désir de la génération d’éditeurs et auteurs des années 2000 de valoriser le patrimoine, parfois très récent, de la BDQ : La Pastèque avec Siris, Cloutier ou Godbout & Fournier, Moelle Graphik et Mécanique générale avec Albert Chartier, le Festival de BD de Québec avec le prix Albert Chartier valorisant les carrières d’auteurs de BDQ, etc.

  • Succès d’auteurs québécois sur la scène grand public francophone, comme Delaf et Dubuc avec Les Nombrils (Dupuis), Colpron et Boivert avec Mort et déterré (Dupuis) ou dans un autre genre Jean-Sébastien Bérubé avec ses albums chez Futuropolis ;

  • Questionnement parfois contradictoire du succès de Magasin général, de Tripp et Loisel, qui joue pleinement sur l’aspect folklorique du Québec (GIAUFFRET, 2011) ;

  • L’Agent Jean d’Alex A., est un succès massif au Québec, où les différents tomes occupent tous une place dans le TOP 50 de ventes, mais il reste peu connu en Europe où sa diffusion débute.

Ces exemples, partiels, ne sont là que pour démontrer la diversité et la richesse des axes d’étude possibles. Ils ne sont que des pistes pour les chercheurs et chercheuses qui peuvent proposer tout sujet leur semblant pertinent au sein de l’axe développé, qui est d’abord géographique et temporel. Après plus de 20 ans, il est temps d’observer avec recul ce champ qui marque l’histoire culturelle de la création québécoise contemporaine.

Bibliographie

CARPENTIER, André (dir). 1975. « La bande dessinée kébékoise ». La Barre du jour, n° 46-47-48-49.
COLLECTIF. 2014. La Pastèque - 15 ans d’édition. La Pastèque.
GIAUFRET, Anna. 2011., « La BD québécoise : Magasin Général, la langue entre imaginaire et représentation » La BD francophone, Publifarum, n° 14, 2011, en ligne : http://www.farum.it/publifarum/ezine_pdf.php?id=184
GIAUFRET, Anna. 2021. Montréal dans les bulles : représentations de l’espace urbain et du français parlé montréalais dans la bande dessinée. Presses de l’Université Laval, coll. « Les voies du français ».
GIGUÈRE, Michel. 2022. Paul, entretiens et commentaires. La Pastèque.
LEDUC, Jean Dominic et VIAU, Michel. 2013. Les Années Croc. Québec/Amérique.
LEMAY, Sylvain. 2016. Du Chiendent dans le Printemps, une saison dans la bande dessinée québécoise. Mém9ire.
RANNOU, Maël. 2022. « Bande dessinée québécoise : historiographie d’un champ sous double influence », Sociétés & Représentations n° 53.
RANNOU, Maël. 2022. « Pow Pow, portrait d’un éditeur quadricéphale », Revue français d’histoire du livre n°.
VIAU, Michel. 2021. BDQ : Histoire de la bande dessinée au Québec T1 : Les pionniers de la bulle : des origines à 1968. Station T.
VIAU, Michel. 2022. BDQ : Histoire de la bande dessinée au Québec T2 : Le printemps de la bande dessinée québécoise : de 1968 à 1979. Station T.

​MODALITÉS DE SOUMISSIONS

Les propositions de contributions en français (comprenant un résumé de 250 à 500 mots espaces compris, avec un titre provisoire, une courte bibliographie sur le sujet, et une courte biographie) sont à envoyer à Maël Rannou maelrannou@lilo.org avant le 10 décembre 2022.

Réponse des éditeurs aux auteurs des propositions vers le 15 janvier 2023.

Date de remise des articles complets (18 à 25 pages, à double interligne) aux éditeurs : 15 août 2023

Date de mise en ligne du numéro : Printemps-été 2024

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