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André Malraux et l´Espagne

André Malraux et l´Espagne

Publié le par Bérenger Boulay (Source : César Gutiérrez.)

Revue Estudios Humanísticos : Filología

André Malraux et l´Espagne 


André Malraux a toujours eu une détermination personnelle, constante et instinctive avec l´Histoire. Il n'a jamais manqué aucun des rendez-vous avec les événements historiques de son temps. Pendant les cinquante années où Malraux, côtoie son siècle, on le trouve toujours présent aux endroits où la comparaison des mondes, des cultures, pouvait lui faire découvrir et comprendre sa quête. De la révolution chinoise à la révolution espagnole, de la montée des fascismes à la délivrance de Strasbourg, « (…) témoin du XXème siècle, Malraux a toujours été familier de l´heure où s´écrit l´Histoire, l´heure entre chien et loup où se décident les batailles, où se meuvent les grands hommes »

Il a porté comme un chevalier preux des temps modernes, toutes les armures, uniformes et casquettes qui révèlent notre siècle ; le casque colonial en Extrême-Orient, la combinaison d´aviateur en Espagne, la peau de mouton dans les maquis de la Corrèze, les cinq galons de Colonel en Alsace, l´habit de Ministre dans les gouvernements du Général de Gaulle.

 

Aujourd'hui, avec plus de soixante quinze ans de recul, la Revue : Estudios Humanísticos : Filología, ouvre ses pages à toute proposition d´article ayant pour thème, tout ce qui fait référence à la combinaison d´aviateur en Espagne, c´est-à-dire, la figure de « André Malraux en Espagne », L´Espagne étant un des grands chapitres de la vie de Malraux.

 

Le 12 Juillet Calvo Sotelo est assassiné. Le 18, à 4 heures du matin, la Guerre Civile éclatait.

Ce même jour les troupes du Maroc espagnol et des garnisons en Espagne se soulevaient. Franco en prenait la tête.

 

Dès lors, A. Malraux, ce visionnaire averti, cet illustre combattant, ce té­moin privilégié de son époque, l´homme qui a le mieux épousé son siècle, va se jeter à corps perdu dans le combat de la République traquée par le Fascisme.

Le voyage de Malraux à Madrid en juillet 1936, le deuxième jour de la guerre civile, illustre toute sa valeur humaine.

Si Malraux s´engage si vite, c´est que, depuis longtemps, Malraux fait partie de toutes les tribunes où l´on analyse le sort de l´Espagne, C´est là, qu´il « (…) connaissais depuis des mois, la plupart des chefs de la gauche, notamment Largo Caballero », qu´il « (…) venait voir comment les aider », et qu´à Madrid, il a pu assister, pour la première fois, à la naissance d'une révolution différente, car le peuple espagnol s´était soulevé pour défendre son gouvernement légitime, contre l´armée nationale rebelle.

En combattant avec les Républicains et les Communistes, il défendait les valeurs qu´il tenait, pour universelles.

La contribution personnelle de Malraux en Espagne, se déroule en quatre temps :

 

1. Malraux, combattant.

Si au tout début, Malraux était arrivé afin de «  recueillir quelques impressions pour la presse et pour le livre qu´il pensait écrire », qu´il n´était pas en Espagne à titre personnel, mais qu´il apportait «  au gouvernement de la République le salut chaleureux du front Populaire en France, et au noble peuple espagnol et à son héroïque prolétariat, l´étreinte fraternelle et les félicitations de toute la France populaire, démocratique et prolétaire », peu à peu, il se rend compte que son aide doit être plus personnelle, étant donné l´aide Allemande et Italienne à Franco, et la non-intervention du Gouvernement de Léon Blum pour la République Espagnole. Il avait une conviction aguerrie que la révolte n´aurait pas duré une semaine si la République avait pu, dès le début, armer ses troupes d´une façon convenable.

Malraux n´allait pas se contenter d´être un simple témoin; il voulait servir la cause espagnole par l´action. Malraux vint, non pas, en ambassadeur de paix, mais en guerrier. Pen­dant presque trois ans, il mit tous ces talents au service de la République.

Avec les cinquante à soixante avions que Pierre Cot, assisté de Malraux, Jean Moulin, et Jules Mach, envoyés en Espagne, et entre les 120 et 140 pilotes, « mercenaires », de grande qualité et de toutes nationalités qu´il avait pu recruter, il va créer et diriger l´Escadrille « España » qui deviendra « L´Escadrille A. Malraux ».

Avec cette armada il va participer à la guerre aérienne, surtout à Medellín, Teruel et Málaga.

2. Malraux, écrivain.

Du point de vue littéraire, l'importance de ce séjour de Malraux en Espagne vient en grande partie du fait que ce qu'il vit, fut capté, pour toujours, dans son grand roman, L'Espoir, publié le 18 Décembre 1937, aux Éditions Gallimard.

Du premier chapitre, où il essai de savoir exactement, quelles villes, quelles gares ont été prises par les rebelles fascistes, où restées aux mains du gouvernement Républicain, ce qui donne un ton d'histoire authentique et vécue, jusqu´au dernier chapitre où l´espoir renaît, avec la prise de Brihuega, par les troupes de la République, Malraux : «  (…) écrit le roman tragique d´un combat et les problèmes que pose ce combat, les choix décisifs face à la mort et aux nécessités de l´action d´hommes qui veulent rester libres et vivre conformément à ce qu´ils pensent (…)

 

3. Malraux conférencier. Le Voyage à New-York.

Le 24 Février 1937, Malraux arrive à New-York pour une série de conférences afin, de « plaider la cause » espagnole, encourager les Américains à apporter une aide humanitaire et financière à la cause Républicaine et mobiliser l´opinion publique Américaine, contre l´embargo, voté le 6 Janvier 1937, par le Congrès Américain. Pour cela, il fallait combattre l´image de la guerre civile répandue par la propagande franquiste, comme étant une croisade contre le Communisme.

4. Malraux et le cinéma.

Une autre des facettes de l´aide à la République, prend la tournure du cinéma, en proposant une adaptation cinématographique de son roman, L´Espoir.

C´est à New-York que l´idée lui est venue qu´un film pourrait être la prolongation idéale de sa tournée de conférences et toucher un public bien plus large.

S´il réalisait son film : « (…) il aurait à sa disposition un réseau d´exploitation comptant mille huit cents salles de mille places chacune, ce qui, à raison de deux séances par jour, toucheraient quotidiennement trois millions six cent mille spectateurs dans tout le pays »

Le 20 Juillet 1938, Malraux débute le tournage de son film, « Sierra de Teruel », qui obtiendra le Prix Louis Delluc en Décembre 1945.

C´est ainsi que Malraux met en marche une adaptation singulière de son roman L´Espoir intitulé Sierra de Teruel.

 

Nous proposons les axes d´approche suivants.

- Malraux combattant : Malraux revêt sa combinaison d´aviateur et fonde l´Escadrille « España ». (L´embargo contre l´Espagne. Rôle de A. Malraux en Espagne. Malraux recruteur. (Recruteur d´hommes, de mercenaires). Glorieux combattant de la lutte an­tifasciste ou imposteur? Rôle de l´aviation en Espagne).

- Analyse du roman, « L´Espoir » (Étude des nombreux personnages dans le roman, les porte-parole de l´auteur. Comparaison entre les faits historiques et le roman. Transpositions de faits historiques dans le roman).

 

- Analyse de l´adaptation au cinéma : « Sierra de Teruel ». (Découpage plan par plan. Découpage séquentiel. Découpage synoptique).

 

- Analyse comparative entre le roman et son adaptation au cinéma. (Plan détaille du roman. Tableau comparatif des convergences et divergences du film et du roman. Commentaires comparatifs).

BIBLIOGRAPHIE.

Gaston Bonheur, in Pierre Galante, Quel roman que sa vie, Plon, Paris, 1971.

 

Via Malraux, Écrits de Walter Langlois, The Malraux Society, Canada, 1986.

 

François Trécourt, in André Malraux, Espoir, Sierra de Teruel, Folio, Gallimard, Paris, 1996.

 

André Malraux, Cahier dirigé par Michel Cazenave, Éditions de l´Herne, Paris, 1982.

 

La revue “Estudios humanísticos: Filología”, de l´Université de León, consacrera le numéro annuel, nº 33, à André Malraux (1er Novembre 1901 - 23 novembre 1976).

Les propositions d´articles, rédigées en français ou en espagnol, au format Word de 400-500 mots au plus, en document joint, comprenant un titre, mentionnant nom et prénom de l´auteur et l´unité de rattachement, peuvent être, dès à présent, adressées au comité de rédaction de la revue, aux adresses suivantes : fcgutv@unileon.es galvo@unileon.es

 

Les propositions sont à envoyer avant le 30 JUIN 2011.

Après acceptation de la proposition, doublement évaluée par le comité de lecture, les articles (15 pages) seront attendus pour le 15 DÉCEMBRE.

 

La publication des articles est prévue pour le premier trimestre 2012.

Calendrier.

Date limite d´envoi des propositions : 30 JUIN.

Avis d´acceptation de la proposition : 15 JUILLET.

Date limite de réception des articles : 15 DÉCEMBRE.

Sortie du numéro imprimé : Premier Trimestre 2012.

 

Pour toute correspondance : fcgutv@nileon.es galvo@unileon.es

L´équipe de la Revue « Estudios Humanísticos : Filología”, vous remercie de votre collaboration.