Essai
Nouvelle parution
Adrien Le Bihan, James Joyce travesti par trois clercs parisiens

Adrien Le Bihan, James Joyce travesti par trois clercs parisiens

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Cherche-bruit)

Référence bibliographique : Adrien Le Bihan, James Joyce travesti par trois clercs parisiens essai, Cherche-bruit, Espelette décembre 2011, 128 p., 12€. EAN13 : 9782953757118.

Récemment réédités, des écrits de Louis Gillet, ancien chroniqueur de la Revue des Deux Mondes, le montrent attentif à certains aspects de l'oeuvre de Joyce, ce qui leur vaut la sympathie de ce périodique, ainsi que de Philippe Sollers, et les fermes objections d’Adrien Le Bihan.

Celui-ci débrouille les rapports ambigus de Gillet avec Joyce depuis la parution d’Ulysse; démontre comment et pourquoi Gillet minimise aussi bien la rupture de Joyce avec l'Eglise que le renoncement à la danse de sa fille Lucia; dénonce les voisinages malsains qu’en décembre 1940 il lui imposa dans sa revue; souligne la parenté entre son violent rejet de Bloom et son voeu sous l’Occupation, bientôt exaucé, que soit détruit le fameux quartier bordant le Vieux-Port de Marseille.

James Joyce travesti montre aussi qu'à partir d’un modeste éloge de Work in Progress par un collaborateur de l’Osservatore Romano, dont l'article exhumé est analysé dans son contexte, Joyce manigança un canular le métamorphosant en novateur bien vu du Vatican, et que, grâce à Gillet, ce canular fait aujourd'hui en France de bien complaisantes victimes.

L'ouvrage ne comporte pas de sommaire. Très documenté, il attire l'attention sur les travaux en anglais de Willis McNelly, de Gerri Kimber et de Carol Loeb Shloss, et sur divers articles de la revue transition, d'Eugene Jolas. Il éclaire les textes de Gillet sur Joyce en les rapprochant de ses écrits politiques des années trente.