Essai
Nouvelle parution
A-M. Thiesse, La fabrique de l’écrivain national. Entre littérature et politique

A-M. Thiesse, La fabrique de l’écrivain national. Entre littérature et politique

Publié le par Aurelien Maignant

Compte rendu publié dans Acta fabula (décembre 2019, vol. 20, n° 10):

Joao Da Rocha, "L’écrivain national et ses doubles"

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Anne-Marie Thiesse, 

La fabrique de l’écrivain national. Entre littérature et politique

Gallimard

448 p.

26,00 €

ISBN : 9782072789960

 

PRÉSENTATION

Qu’est-ce qu’un écrivain national? Créateur individuel et représentant reconnu d’une identité collective, il est l’incarnation d’une image de la nation par son œuvre et par sa personne entre littérature et politique. Anne-Marie Thiesse est partie à la recherche de cette figure éminente, évidente, et de définition pourtant incertaine. Entre Sartre, Malraux et Camus, quel est l’écrivain national? 

«Nation littéraire» entre toutes, la France est sans doute celle qui a développé le rapport le plus étroit entre le littéraire et le national. Mais dans tous les pays, depuis les mouvements révolutionnaires européens du XIXe siècle jusqu’aux mouvements d’émancipation anticolonialistes, la littérature s’est vu reconnaître un rôle de premier plan dans les affrontements idéologiques. Mobilisés dans les guerres et les luttes de résistance comme éveilleurs et formateurs de la conscience nationale, les écrivains sont en période de paix l’objet d’un culte qu’entretiennent les musées, les ventes de manuscrits, les monuments funéraires et autres institutions culturelles. La reconnaissance internationale par le prix Nobel notamment est une forme de consécration de l’écrivain national. 

Aujourd’hui, la mondialisation et les pratiques nouvelles de la numérisation vont-elles abolir cette figure familière de la tradition nationale ou plutôt la métamorphoser ?

Feuilleter l'ouvrage…

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Le sacre démocratique de l’écrivain", par Gisèle Sapiro (en ligne le 3 décembre 2019)

Contestée à l’ère de la globalisation, la figure de l’écrivain national a été consubstantielle de l’émergence de la littérature moderne. Anne-Marie Thiesse reconstitue avec maestria les conditions de l’avènement de cette « institution » par laquelle l’Europe a affirmé son hégémonie sur la littérature mondiale, et analyse les types d’instrumentalisation politique dont elle a fait l’objet.