
Colloque : "Du nomadisme dans les arts visuels : Vers une poïetique du déplacement" (Monastir, Tunisie)
Du nomadisme dans les arts visuels : vers une poïetique du déplacement
Association méditerranéenne des Arts Contemporains de Monastir
Monastir, Tunisie
4-6 décembre 2020
PRÉSENTATION
La plasticité du déplacement et du nomadisme intervient à plusieurs niveaux dans les pratiques artistiques contemporaines et montre à quel point notre perception de l’œuvre visuelle dépend en majeure partie de ce dynamisme fondateur de concepts nouveaux. Ce processus de mobilité, qui peut toucher à l’ensemble des processus créateurs de l’œuvre en cours, risque, par sa nature paradoxale, de prendre d’autres formes impondérables et immatérielles. En effet, la poïétique du nomadisme qui se nuance par rapport à la phénoménologie du déplacement ne se diffuse pas uniquement à travers la mobilité physique de son objet. Car cette poïétique du nomadisme peut nous faire revivre autrement les formes dérobées du déplacement comme dans un champ d’expérimentation performative, vidéographique, ou voire même à travers un récit de voyage étrange etinsolite marquant les prémisses de ses lieux réels ou fictifs inexplorés. Et c’est à travers les espaces réels ou virtuels, leurs formes ouvertes sur l’imprévisible, leurs textures et les lignes ramifiéesde leurs géographiesque se trament des typologies incommensurables du déplacement comme processus créateur. Dans le monde des arts et des lettres, les exemples sont multiples illustrant cette notion de nomadisme dont les contours s’ouvrent incessamment sur de nouvelles zones frontalières où la pratique artistique contemporaine ne cesse de repousser les limites et qu’elle ne cesse de nous faire découvrir d’autres possibilités insolites voire même étrangères. Cette pensée touche plusieurs formes artistiques contemporaines qu’elles soient interdisciplinaires, en rapport avec les nouvelles technologies ou d’autres moyens artistiques s’appuyant sur des modalités prises et comprises longtemps comme traditionalistes. Rien d’étonnant à voir des créateurs empruntant cette mobilité communicationnelle à travers leurs œuvres dans le contexte de réduction des distances grâce à l’évolution technologique et aussi à la démocratisation des institutions culturelles et artistiques. Les pensées nomades traitent dans leurs différents contextes hétéroclites ou iconoclastes plusieurs concepts liés aux particularités des expériences et des expérimentations artistiques actuelles telles que le déplacement, l’affranchissement, la transition, la territorialisation et la déterritorialisation…etc.
Aujourd’hui, denouvelles tournures de la question du déplacement sont remarquables et dignes d’être explorées à cause de cette période de blocagemondial et de confinement dû à la pandémie Covid-19 qui a affecté des peuples entiers. Cette contrainte a certainement permis de reconsidérer les distances et de questionner les concepts de déplacement et de non-déplacement à travers notre quotidien et de cogiter les variables de la pratique artistique actuelle et son rapport avec le monde extérieur.
Comment donc peut-on comprendre et appréhender la question du nomadisme dans l’art en général et dans les arts visuels en particulier ? Et comment chaque expérience de déplacement participe-t-elle à tracer une typologie de mobilité appropriée à son auteur ? Quels sont les processus, les mécanismes et les cartographies de ce déplacement créatif ?
Le nomadisme est-il un choix, une contrainte qu’on subitavec le temps et dans l’espace ou bien un caractère émanant de la nature profonde des œuvres et des sphères de la praxis artistique même ?
Comment la poïétique du déplacement participe-elle à travers l’œuvre en cours à un processus de révolte et à une esthétique de transgression et d’affranchissement faisant face aux systèmes d’encloitrement et d’emprisonnement ?
Le nomadisme et le déplacement, qui sont supposéspartir d’un état de non stabilité, ne seraient-ils pas paradoxalement une confrontation du lieu et un élan de l’interspatialitédans l’œuvre nomadique ? Et l’étant, comment cette instabilité permettrait-elle paradoxalement, d’ancrer l’œuvre dans un espace multiple ?
Comment pourrait-on justifier ontologiquement ce type de nomadisme dans la praxis artistique ?
AGENDA
31 aout 2020 : dernier délai pour envoyer les propositions de communication (intitulé et résumé (300 mots/Format WORD) + CV sommaire). A l’adresse email : contemporary.bchir.art@gmail.com
05 septembre 2020 : dépouillement et sélection des communications par le comité scientifique.
05 octobre 2020 : dernier délai pour envoyer le texte complet de la communication.
En cas d’empêchement, les intervenants étrangers peuvent assurer leur communication à distance et en coordination avec le comité du colloque.
ORGANISATION
Organisé par Mohamed Sami BCHIR - Maître assistant en sciences et techniques des arts - Institut Supérieur des Beaux-Arts de Sousse - Université de Sousse
Comité scientifique :
Hafedh Djedidi : Pr. de l’Enseignement supérieur: études théâtrales et arts du spectacle, Univ. de Sousse.
Sana Jemmali Ammari : Pr. de l’Enseignement supérieur en arts plastiques, Univ. de Sousse.
Adel Ben Youssef : Pr. de l’Enseignement supérieur en histoire contemporaine, Univ. de Sousse.
Khaled Abida : MA. en arts plastiques, Univ. de Sousse.