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Le combat des revues. Écritures collectives et discours alternatifs (Lille)

Le combat des revues. Écritures collectives et discours alternatifs (Lille)

Publié le par Marc Escola (Source : Sciences Po Lille)

« Une revue n’est vivante que si elle mécontente chaque fois un bon cinquième de ses abonnés », écrivait Charles Péguy dans les Cahiers de la Quinzaine, qu’il avait créés en 1900. La revue – nous entendons par là les revues que l’on nommera par commodité « généralistes », à savoir qui ne sont pas réservées à un lectorat universitaire mais ont vocation à prendre place dans le débat public – est un lieu d’élaboration de discours, d’écritures, qui se définit par sa dimension collective. Elle joue sur la coexistence de textes de formats et de types différents (fiction, poésie, textes politiques, comptes rendus d’ouvrages, textes critiques...), quand elle ne promeut pas une écriture elle-même hybride, à la croisée des genres (on songe aussi bien aux expérimentations des revues modernistes du début du XXe siècle que par exemple au journalisme narratif qui se donne à lire dans les revues américaines après la Seconde Guerre mondiale). A cet égard, elle est une forme mouvante, labile, et qui, si l’on suit Charles Péguy, ne doit jamais apporter de solution définitive, de confort absolu, pas même à sa propre communauté de lecteurs.

Cette journée d’étude veut interroger ce lieu, aussi bien physique qu’intellectuel, qu’est la revue et la manière dont s’y nouent des discours alternatifs, dont s’y élaborent des écritures qui tentent de résister à l’usure du discours politique comme parfois à l’isolement de l’entreprise littéraire.

Ces lieux sont, en un sens, nécessairement minoritaires et précaires, dans un entre-deux fragile, ni totalement dans le cycle médiatique, ni hors du débat public. A travers l’analyse d’exemples français et étrangers, issus de diverses périodes (de « l’âge d’or » du tournant du XXe siècle à l’époque contemporaine), nous voudrions explorer ce que les revues apportent, en termes de style et de positionnement, les deux allant bien souvent de pair.

A l’heure où le discours politique sonne souvent creux, où le débat médiatique se caractérise par l’hystérisation des postures et où l’université a parfois tendance à se replier sur elle-même, n’y a-t-il pas là quelque chose à creuser, une place particulière, dans l’espace public, qui peut redonner voix à une certaine forme de complexité ?

 

PROGRAMME

9h30 : Accueil

10h :
Ouverture de la journée d’étude

Alice Béja - Sciences Po Lille

10h15 :
Cédric Passard - Sciences Po Lille

L’écriture pamphlétaire dans les revues françaises d’avant-garde à la fin du XIXe siècle.

11h :
Céline Mansanti - Université de Picardie - Jules Verne

Refaire le monde : revues d’avant-garde et revues mainstream américaines au début du XXe siècle.

11h45 :
Anne Ollivier-Mellios - Université Lyon 2 - Louis Lumière

Jacobin ou la « Lettre à la prochaine gauche américaine » ?

12h30-14h : Déjeuner

14h :
Roman Léandre Schmidt - Kulturwissenschaftliches Institut, Essen

Les « mélancoliques actifs » : portrait de l’intellectuel européen en « revuiste ».

14h45 :
Daniel Medin - American University in Paris

Music & Literature and The White Review: Missions and Platforms.

15h30 :
Valérie Nahon - Université Libre de Bruxelles

La revue XXI : un tournant artistique en journalisme ?

16h15-16h30 : Pause

16h30-17h30 : Table ronde

« Les revues dans le débat public »

Jonathan Chalier - Esprit
Joseph Confavreux - La revue du Crieur (sous réserve)
Mathias Kusnierz - Vacarme

Daniel Medin - The White Review

Cristelle Terroni - La vie des idées