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Apocalyptismes contemporains

Apocalyptismes contemporains

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Inès Cazalas)

Écrire et penser avec l’histoire à l’échelle du « monde » ?

Séminaire public - Entrée libre

Université Paris-Diderot – Grands Moulins, 5 rue Thomas Mann (Bâtiment C, 6e étage)

Mardi 17 mars – 16h-18h15 Salle Pierre Albouy

 

Apocalyptismes contemporains

 

Comment comprendre, à l’ « âge des extrêmes », le renouvellement contemporain des formes de l’utopie ? Les premières années du XXIe siècle voient proliférer les discours apocalyptiques dans une inflation qui semble signer à la fois la défaite des philosophies de l'histoire, la globalisation des enjeux politiques, et la conversion des engagements d'hier au nihilisme. Les fictions de fin du monde qui se publient en de nombreuses langues représentent l'histoire comme achevée : elles inventent une forme de tragédie qui place l'humanité sous son propre regard critique. La conscience tragique de l'humanité y juge sa propre histoire et s'y reconnaît prométhéenne et apocalyptique, identifiant en elle-même les ressorts de son destin. Etudier les apocalypses littéraires des XXe et XXIe siècles, c'est entreprendre de restaurer une perspective politique dans un monde où la prophétie catastrophiste a supplanté le combat révolutionnaire. La littérature nous aide à imaginer, dans la confusion des discours de la fin, la part politique que la pensée politique elle-même est peut-être incapable de formuler. A la « politique de dépolitisation » désignée sous le nom de « mondialisation », elle oppose un imaginaire critique ancré dans la conscience de la négativité. Tout en montrant l'effondrement radical du « monde », elles le figurent comme encore habitable par un sujet dont l'existence altérée maintient la possibilité de l'utopie, fût-ce sous des formes entièrement renouvelées. 

 

 

La séance portera d’abord sur l’ouvrage de Jean-Paul Engélibert, Apocalypses sans Royaume, présenté par Lucie Campos, son éditrice, puis par l’auteur. Puis on fera retour avec lui et Raphaëlle Guidée sur le cycle « Utopie et Catastrophe » qu’ils ont conduit en 2013-2014 et qui donnera lieu à deux publications en 2015 : Utopie et catastrophe. Revers et renaissances de l'utopie, XVIe- XXIe siècles, La Licorne, vol. 115 (avril), et Apocalyptismes, un imaginaire politique (Garnier, avec Catherine Coquio).

 

Jean-Paul ENGELIBERT enseigne la littérature comparée à l'université Bordeaux-Montaigne. Auteur de L'Homme fabriqué. Récits de la création de l'homme par l'homme, Classiques Garnier, 2000, Apocalypses sans royaume, Politique des fictions de la fin du monde, Classiques Garnier, 2013.

Raphaëlle GUIDÉE enseigne la littérature comparée à l’Université de Poitiers. Ses recherches portent sur l’écriture de l’histoire et la dimension éthique et politique de la littérature contemporaine. Elle a co-dirigé 3 collectifs : Hantologies : les fantômes et la modernité, Otrante n° 25, 2009 ; Cahier de l’Herne n° 98 : Patrick Modiano, 2012 ; Europe n°1009 : WG Sebald, mai 2013). Elle a organisé avec Patrick Savidan un colloque interdisciplinaire sur les représentations des inégalités (actes à paraître dans la revue Raison Publique 2015). 

Lucie CAMPOS est l'auteur de Fictions de l'après. Coetzee, Kertész, Sebald, issu de sa thèse, et coéditrice avec Raphaëlle Guidée du numéro WG Sebald, 2013. Elle codirige la collection « Littérature, histoire, politique » chez Classiques Garnier. Ses recherches portent sur les représentations de l'expérience historique dans la littérature européenne contemporaine. Elle dirige actuellement le bureau du livre de Londres.