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Saint-John Perse, mythes et présences

Saint-John Perse, mythes et présences

Publié le par Marielle Macé (Source : Loïc Céry)

Pour le premier acte critique de la revue liée au site, sjperse.org propose ici la tenue dun colloque dun genre nouveau : il se déroulera entièrement en ligne, avant que les actes ne fassent lobjet dans un second temps dune publication dans le premier numéro de La nouvelle anabase. Dans son fonctionnement, autour de la structure proposée plus loin, le colloque sera concrétisé progressivement par la sélection des contributions qui seront reçues et mises en ligne ; un forum de discussions fera office de léquivalent des « tables rondes » dans les colloques classiques.

Présentation par Loïc Céry:

Lobjet du colloque sera de produire une réflexion de fond autour des enjeux critiques et esthétiques soulevés par la plus récente floraison de taille des études persiennes, à savoir le Saint-John Perse sans masque de Joëlle Gardes Tamine, Colette Camelin, Renée Ventresque et Catherine Mayaux Le geste du commentaire critique qui a motivé cette étude est en effet au centre dun projet de restitution de la présence de Perse, au-delà des mythes qui recouvraient jusqualors non seulement limage du poète édifiée de son vivant par Perse, mais aussi la réception de luvre elle-même, tant notre relation au texte est bel et bien conditionnée par cet écrin du volume des uvres complètes qui a vu le jour sous lautorité tutélaire du poète en 1972.

Or, saffranchir dune telle emprise dans lintention dune nouvelle lucidité face au texte, cest aussi poser une nouvelle fois, à partir du cas qui nous intéresse celui dun poète qui sest voulu son propre éditeur le problème du statut de lauteur et de la mission critique face à son façonnement. Ce faisant, cest redéfinir lacte de lecture sous le paradigme de la lucidité, tant du point de vue biographique que de celui dune connaissance éclairée de lintimité littérale dune poésie réputée pour ses énigmes. Connaître la genèse des poèmes de Saint-John Perse, est-ce abolir durablement lénigme poétique, ou nest-ce pas se donner les moyens de mieux lappréhender, en connaissance de cause en quelque sorte ? Dévidence, les enjeux théoriques, esthétiques, intellectuels de  ce débat sont nombreux, et il nest pas excessif de penser que dans le cas de Saint-John Perse, on est certainement en présence dun modèle canonique de cette phénoménologie toujours fragile du rapport du lecteur au texte, quon lui attribue le motif du pacte ou la figure de laffranchissement.

Ce questionnement est donc inséparable, dans ses assises mêmes, du rôle joué dans ce rapport par la critique persienne qui, certainement au tournant de la trentaine dannées qui nous sépare de la parution de l « uvre Pléiade », connaît son âge de raison. Colloque de persiens ? A lénoncé même sommaire de ces enjeux, il apparaît clairement pour autant, que le cas Saint-John Perse dépasse amplement une sphère dinitiés, pour intéresser lensemble de ceux, chercheurs, écrivains et fervents de la Littérature pour qui les termes d « uvre », de « lecteur », d « auteur » sont à décliner dans une exigence toujours à conquérir, au-delà des modes et des époques. Ce débat mérite à coup sûr que soit exclu de son déroulement tout esprit polémique ; seul devront prévaloir ici les repères génériques dun libre mais exigeant débat didées qui en motive lorganisation.