
Appel à contribution pour un ouvrage collectif
Année universitaire 2007 – 2008
Le culte du Moi dans la littérature francophone
Argumentaire
Même s’il met en scène des personnages fictifs dans son aventure d’écriture, tout écrivain part à la recherche de lui-même, à travers quelque trame où se dessine peu à peu sa propre individualité extirpée, au nom de la fiction, aux vicissitudes et aux manipulations accommodantes de la société.
En ce sens, le texte littéraire pourrait être appréhendé comme le lieu de cooptation où s’affrontent et se confondent les tensions du Moi individuel de l’écrivain et celles du Moi collectif qui recèle les nombreux paradoxes fondateurs de notre culture moderne ; d’où la singularité des auteurs qui prétendent rejeter, en signe de déculpabilisation, les mots et les lieux communs de leurs milieux d’appartenance ; ce qui s’avère contre toute attente une chimère.
En effet, quelles que soient ses prétentions, l’écrivain ne fait que célébrer son Moi dans des textes systématiquement définis en fonction de son intention et de la forme adoptée puisque, souvent, le sujet et l’objet de son écriture se confondent dans le langage, à l’exemple de la traditionnelle Autobiographie qui, définie comme l’écriture de sa propre vie, implique un pacte de sincérité [Philippe Lejeune] ; les Confessions, les Mémoires, le Journal intime et le récit de voyage, où l’autographe prend à témoin son lecteur considéré comme un confident ; l’Autoportrait et l’Autofiction où le récit confond auteur et personnage [Serge Doubrovski].
Conséquemment, nous avons sélectionné trois axes pertinents que nous proposons à l’analyse et à l’investigation des chercheurs, à savoir :
1ère Comment se traduit cette manifestation du Moi célébré avec lyrisme et exaltation ?
2ème Dans quelle mesure la littérature francophone à l’instar ou à l’inverse des autres littératures prend-elle en compte cette représentation intime du même et de l’autre [valorisations / dévalorisations idéologiques] ?
3ème En examinant l’apport linguistique de chaque écrivain, quelles seraient les variables diachroniques et synchroniques dans la langue française, aussi bien dans l’évolution des sensibilités et des mœurs que dans la structuration du lexique ?
Les collègues désireux de participer sont priés d’envoyer leurs textes avant le 31 décembre 2008 [Résumé + Nomenclature des mots-clé] à l’adresse électronique suivante :
Dr. Mokhtar ATALLAH
Maître de conférences