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Écrire la nature : du symbolisme à l’écopoétique en littérature de jeunesse. Cycle

Écrire la nature : du symbolisme à l’écopoétique en littérature de jeunesse. Cycle "Les quatre éléments », session 3 : "L’air" (en ligne)

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Bochra Charnay)

Colloque international

Écrire la nature : du symbolisme à l’écopoétique en littérature de jeunesse

Cycle « Les quatre éléments » Session 3 : L’Air

26 et 27 mars 2026

Université de Hradec Kralove, République tchèque / Université de Lille, France

En visioconférence

Organisé par :  Kvĕtuše Kunešová, Université Hradec Králové, République tchèque, Bochra Charnay et Thierry Charnay, Alithila Université de Lille, France

Tout comme les éléments, l’eau et le feu, sur lesquels nous nous sommes penchés lors des colloques précédents, l’air a des connotations diverses en évoquant souvent des dynamismes contraires. Dans la tradition des philosophes grecs, parmi lesquels notamment Anaximène, l’air est l’un des éléments principaux pour la vie humaine. « Dum spiro, spero », cette citation latine, attribuée à Cicéron[1], tant de fois répétée, exprime tout le symbolisme vital de l’air. Les fonctions physiologiques des organismes de la planète Terre ne seraient pas imaginables sans la respiration, condition incontournable de l’existence. Au figuré, l’air représente l’espoir et la continuation de la vie.

En partant de l’œuvre de Gaston Bachelard[2], nombre de ses concepts sont pertinents lors de la recherche du symbolisme de l’air en littérature et dans les fictions destinées à l’enfance et la jeunesse. L’air représente la pureté et le froid des hauteurs en inspirant des voyages extraordinaires qui suivent un mouvement vertical pour atteindre le ciel, les sommets de l’ambition et de la foi. Le thème de l’air est abondamment présent dans les productions contemporaines : Avatar est « Le dernier Maître de l’air », la romancière Clélie Avit a publié en quatre tomes Les Messagers des vents, dont le premier volume s’intitule La Saga des Quatre éléments en 2017, entre autres.

En outre, le mouvement de l’air se manifeste par le dynamisme du vent qui peut devenir destructeur. Ainsi l’air pur et le ciel bleu peuvent masquer des nuages et une tempête.  De plus, on considère actuellement que le premier roman de fantasy animalière pour enfants est l’œuvre Le Vent dans les Saules de Kenneth Graham paru en 1908 en Angleterre et seulement en 1935 en France. Il a été réécrit et iconisé en BD sous le même titre par Michel Plessix, en quatre volumes de 1996 à 2001 aux éditions Delcourt, qui lui a donné une suite en cinq tomes : Le vent dans les sables paru de 2005 à 2013, toujours chez Delcourt. Le vent peut également jouer un rôle important dans les ethno­contes, comme dans les récits du folkloriste breton Anatole Le Braz, regroupés par Dominique Besançon sous le titre Contes du vent et de la nuit[3].

« Le Rêve de Vol », premier chapitre de l’étude citée de Bachelard, comprend l’identification onirique de l’image de l’oiseau, la puissance intime du vol ainsi que son aspect spirituel, ont retrouvé leur côté matérialisé dans tous les essais de l’homme de concurrencer les oiseaux. Bachelard considère que « l’être volant dépasse l’atmosphère même où il vole ; qu’un éther s’offre, toujours pour transcender l’air ; qu’un absolu achève la conscience de notre liberté[4] ».  Depuis le vol tragique d’Icare, la littérature, même celle destinée aux enfants et aux jeunes, abonde d’histoires manifestant l’ambition éternelle des humains à vouloir s’élever vers le ciel. Il en est ainsi de Peter Pan et des autres protagonistes volant grâce à la poussière des fées qui, elles, sont caractérisées par leur capacité à voler, telle la fée Clochette dans Pinocchio. De même, dans le conte des Grimm « La fauvette qui saute et qui chante » ou, selon la version de Natacha Rimasson-Fertin « L’alouette qui chante et sautille » (KHM 088), le héros est métamorphosé par un rayon de lumière en colombe condamné à voler autour du monde durant sept ans, en perdant tous les sept pas une plume et une goutte de sang qui doivent permettre à son épouse de le suivre à la trace ; mais elle le perd et se renseigne tour à tour auprès des astres, le soleil et la lune, puis des vents : celui de la nuit, celui de l’est, de l’ouest et du sud. 

Parmi les nombreuses publications contemporaines, on peut citer spécialement l’album de bande dessinée de Cever qui a adapté Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler, extrait du Bestiaire de Luis Sepulveda paru chez Caurette en 2021, ainsi que Le corbeau, la corneille et la colombe de Jean-Claude Servais chez Dupuis en 2025, et l’album pour enfants L’oiseau qui n'aimait pas voler de Séverine de La Croix en 2022 aux éditions Splash.

Cependant, au XXIe siècle, l’air est devenu l’objet d’autres visions liées à l’écologie. Parmi ces enjeux, il faut noter les mesures dont le but est d’assurer un air respirable, la lutte contre sa pollution, qui représentent une nouvelle inspiration pour la littérature du genre écopoétique contemporaine. Il en est ainsi de l’album en papier découpé pour les tous petits De l’air !  de Nathalie Trovato aux éditions Obriart paru en 2023 et de l’album Le brouillard de Kyo Maclear et Kenard Pak chez La Pastèque en 2017, entre autres.

Les perspectives d’études proposées ci-dessus sont indicatives, d’autres pistes sont envisageables. Les approches souhaitées seront pluridisciplinaires et questionneront la problématique dans toute la richesse de ses manifestations textuelles et /ou iconiques. 

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Les propositions de communication (titre, résumé de 2000 caractères maximum (espaces comprises), mots clés, et références bibliographiques seront accompagnées d’une brève biobibliographie de 1500 caractères (espaces comprises) maximum comprenant : statut, établissement et équipe d’accueil ainsi que les principales publications récentes.

Les propositions sont à envoyer, au plus tard, le 1er février 2026 à l’adresse suivante :

hradeclitteraturejeunesse@gmail.com  

Une réponse est fournie au plus tard le 7 février 2026.

 

Comité d’organisation


Kunešová Kvĕtuše Faculté de Pédagogie, Département de langue et littérature françaises, Université Hradec Kralové, République tchèque
Charnay Bochra ALITHILA, Université de Lille
Charnay Thierry ALITHILA, Université de Lille

 Comité scientifique

Bakešová Václava, Université Masaryk, Brno, République tchèque

Charnay Bochra, Université Lille, ULR 1061 ALITHILA
Charnay Thierry, Université Lille, ULR 1061 ALITHILA

Connan-Pintado, Christiane UR 24142 Plurielles, Université Bordeaux-Montaigne
Kunešová Kvĕtuše, Faculté de Pédagogie de l’Université Hradec Králové, République tchèque

Laso Y Leon Esther, Université de Alcala de Henares Madrid, Espagne

Orawczak Mariana, Faculté de Pédagogie de l’Université Hradec Králové, République tchèque 

POUCOVA Marcela, Faculté de Pédagogie, Université Masaryk, Brno, République tchèque

 

 

 

 


 
[1] Cicéron, Ad Atticum, t. IX, Lettre 10.
[2] Gaston Bachelard, L’air et les songes. Essai sur l’imagination du mouvement, Paris, José Corti, 1990.
[3] Anatole Le Braz, Contes du vent et de la nuit, présentés par Dominique Besançon, Rennes, Terre de Brume, 1998.
[4] Gaston Bachelard, L’air et les songes. Essai sur l’imagination du mouvement, op. cit., p. III.