Les Ménines occupe une place particulière dans notre imaginaire artistique, qui tient aux mystères qui lui sont attachés : un mystère objectif, lié à notre méconnaissance du fonctionnement de la peinture du XVIIe siècle ; un mystère subjectif, puisque Velázquez a tout fait pour que le regardeur se sente concerné par ce qui se donne à voir ; un mystère réflexif, celui d’une toile retournée, qui garde obstinément le secret de son sujet. L’enquête historique menée par Jérémie Koering révèle les ressorts par lesquels le peintre transforme la représentation en véritable intrigue picturale.
—
On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Peindre la durée", par Paul Bernard-Nouraud (en ligne le 2 décembre 2025)
Un chef-d’œuvre pour sujet d’« enquête », une préface signée du célèbre romancier Tanguy Viel, un souvenir personnel et provincial comme entrée en matière, de très brefs chapitres abondamment illustrés, une écriture où l’art sert tour à tour de support à l’émotion et de motif à l’investigation, Jérémie Koering accumule les obstacles pour tout lecteur un brin sourcilleux et ne redoutant rien tant que de voir les historiens d’art produire des opuscules au lieu de se consacrer studieusement à leurs recherches.
—
Revue de presse (éditeur)
Plus de trois cent soixante ans après, le spectateur-lecteur, se retrouve au centre d’une intrigue fascinante et ne regardera plus jamais Les Ménines de la même façon. — Jean-Claude Perrier, LIVRES HEBDO LE MAGAZINE
Après le philosophe Michel Foucault, l'historien de l'art Daniel Arasse et tant d'autres, Jérémie Koering […] s'attelle à cette énigme. Puisant dans les archives et chez ses devanciers, son récit attire notre œil sur de multiples détails comme autant d'indices. II nous rappelle ce que le tableau doit au Portrait des époux Arnolfini de Jan van Eyck orné, lui aussi, d'un miroir en son centre. — Sabine Gignoux, LA CROIX
L’originalité de Koering est de souligner que ce tableau est un passage de la puissance à l’acte : le roi voit, le peintre représente sa vision. De plus, les ambivalences de la construction du tableau créent une incertitude temporelle, entre passé et futur : Velázquez se représente-t-il commençant à peindre ou apportant là la dernière touche ? Cette œuvre, dit Koering en reprenant Stoichita, pose la question de l’interprétation, sans y répondre. Et ce cheminement intellectuel et esthétique est un délice. — Marc Lenot, BLOG "LUNETTES ROUGES"