L’Être et le roman est le deuxième essai d’une trilogie autour de Rabelais. L’auteur y examine « le corps romanesque » – le corps qui devient une catégorie esthétique dans l’art du roman. Que signifie « le corps romanesque » ? Un corps collectif constitué d’êtres fictifs que sont les personnages qui commencent à peupler l’imaginaire européen à partir du xvie siècle. Quelle nécessité psychique, spirituelle, civisationnelle a présidé à l’émergence de ce corps dans notre imaginaire ?
Proguidis y voit une dimension de l’être humain que n’avait saisi aucune des branches du savoir constitué (théologie, philosophie, sociologie, anthropologie). Il s’agit donc de la naissance d’un art à part entière. Tous les éléments propres à l’esthétique de cet art sont déjà en oeuvre dans les quatre livres de Rabelais. Il les met en évidence par l’intermédiaire d’un dialogue avec un écrivain contemporain – dans le présent essai Witold Gombrowicz.
Ce dialogue permet de saisir l’informulé d’une époque par des cheminements inattendus qui passent de la lecture attentive de textes, d’Homère à la presse, de l’expérience personnelle à la réflexion philosophique, de rêves aux hasards saisissants. Un essai qui n’a rien d’académique.
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