Collectif
Nouvelle parution
Stéphanie Bertrand, Pierre Masson (dir.), La Belle Époque de la critique. La critique littéraire, de Barrès à Gide et Valéry

Stéphanie Bertrand, Pierre Masson (dir.), La Belle Époque de la critique. La critique littéraire, de Barrès à Gide et Valéry

Publié le par Marc Escola (Source : Classiques Garnier)

La Belle Époque de la critique. La critique littéraire, de Barrès à Gide et Valéry

Sous la direction de Stéphanie Bertrand et Pierre Masson

Paris, Classiques Garnier, coll. « Bibliothèque gidienne », n° 36, 2025.

L’enjeu des articles réunis ici est, à propos d’une période riche en écrivains-critiques, de comprendre comment leurs choix esthétiques et stylistiques ont pu être dictés par des stratégies d’entrée ou de repositionnement dans le champ littéraire et intellectuel de l’époque.

Table des matières…

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Existe également en version reliée - EAN 9782406189503 - au prix de 78 EUR.

Extrait : Péguy, comme nombre de ses pairs, défendait l’idée que l’expérience de l’écriture littéraire conférait à l’homme de lettres un avantage indiscutable dans l’exercice de la critique littéraire, lié à une connaissance plus fine et plus profonde des modalités de l’écriture. Cette affirmation d’une « supériorité de l’homme de métier capable de reconnaître de  l’intérieur, par une intuition plus profonde, l’objet même de la critique » explique peut-être aussi pour une part le succès de l’activité critique chez les écrivains, que celle-ci ait pris place avant l’écriture littéraire, comme chez Barrès par exemple, ou qu’elle l’ait constamment accompagnée, comme c’est le cas chez Gide.

Il s'agissait au fond pour les jeunes créateurs de reprendre à leur compte un pouvoir détenu jusque-là par des professionnels sentencieux et confortablement installés et de s’en faire une arme pour défendre un idéal qui leur paraissait vital. C’est ainsi qu’il faut comprendre cette exclamation de Gide qui, à vingt ans, venait d’assister à la première des Érinyes :

"Je me suis faufilé près du groupe qui se formait autour de Leconte de Lisle ; tous les critiques y étaient : il me prenait une rage énorme, un désir insensé d’être des leurs, de pouvoir me frotter à eux et de leur parler de pair à pair, et cela bien vite."