Anolga Rodionoff, Ross Louis (dir.), Les archives en performance, la performance en archive. Action, méthode, recherche
Réfléchir à ce que les Performance Studies et sa boîte à outils conceptuels apportent de neuf dans la compréhension des performances archivistiques, de la conservation de la performance, et plus encore de l’archive elle-même, ou de l’écriture de l’histoire, telles sont les perspectives. Ainsi, la permanence de l’archive, son authenticité sont-elles discutées, de même que la supposée fragilité de la performance, depuis des pratiques diverses – art contemporain, théâtre, danses brésiliennes ancrées dans des matrices africaines ou danse, musique et théâtre afro et autochtones colombiennes, ateliers pédagogiques, recherche historique –, avec la contribution notamment de deux théoriciennes des Performance Studies, D. Taylor et R. Schneider. La performance se rapporte ainsi in fine autant à une pratique créative qu’à une méthode, à un système de connaissance et de transmission du savoir, invitant dès lors à prendre au sérieux la réciprocité entre « faire » et « savoir », et se conçoit enfin comme espace alternatif de lutte.
Anolga Rodionoff est professeure des universités en philosophie et sciences de l’art et humanités numériques (université Jean Monnet, université de Lyon).Ses recherches les plus récentes se rapportent aux figures du temps dans l’art contemporain, notamment dans la performance et au cybertemps, à l’esthétique de l’interactivité et à la déconstruction du virtuel.
Ross Louis est spécialiste en Performance Studies, membre rattaché au laboratoire Marge, université Jean-Moulin, Lyon III et professeur d’enseignement artistique à l’École supérieure d’art d’Avignon. Ses recherches portent sur diverses pratiques éditoriales mettant en question les traces du passé dans le présent, l’activation d’un imaginaire social dans l’espace public, ou encore l’archive comme dispositif de recherche-création.
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Table des matières
Introduction
PARTIE I : PERFORMANCE STUDIES ET ARCHIVES
1. Diana Taylor, L’archive et le répertoire (traduit de l’anglais par Gauthier Lesturgie)
2. Rebecca Schneider, Vestiges de la Performance (traduit de l’anglais par Catherine Derieux)
3. Leda Maria Martins, Dans le Corps le Temps Ballerine (traduit du portugais par Carlos Spilak)
4. Marion Boudier et Chloé Déchery, Performer Les Savoirs : Archiver/Fabriquer
PARTIE II : TRAVAILLER AVEC L’ARCHIVE
5. Saidiya Hartman, Vénus en Deux Actes (traduit de l’anglais par Gerty Dambury)
6. Ross Louis, Activer l’inventaire, confronter l’archive coloniale
7. Kahena Sanaâ, Corpus vivant : Performer le déplacement. Outils, méthodes, enjeux
8. Melissa Blanco Borelli et Olga Lucia Sorzano, Pratiques de performance et conflit de la mémoire en Colombie. Vers une archive numérique « décoloniale »
et une justice épistémologique (traduit de l’anglais par Gauthier Lesturgie)
9. Emmanuelle Becquemin, Danser l’archive (avec Stéphanie Sagot pour la partie 5)
PARTIE III : L’ARCHIVE-OEUVRE
10. Laura Luise Schultz, Constellations changeantes : l’archive, le corps et l’oeuvre d’art (traduit de l’anglais par Gauthier Lesturgie)
11. Carole Nosella, Manifester l’archive : mettre en mouvement la ville ?
12. Julie Morel, woman reading book (archive, flux, performance)
13. Simone Fehlinger, De la performativité des images (météorologiques) et de la performance comme outil de recherche
14. Marion Boudier et Virginie Descoutures, Performer les sciences sociales, ou comment transformer un TD de méthodes historiographiques en une performance archivistique ?
PARTIE IV : ARCHIVER, DOCUMENTER LA PERFORMANCE
15. Rebecca Schneider et Hanna Barbara Hölling, Pas, encore. Quand notre art se trouve entre nos mains (traduit de l’anglais par Gauthier Lesturgie)
16. Entretien d’Émilie Parendeau avec Anne Favier, A LOUER et l’activation d’oeuvres programmatiques. Quand l’interprétation accompagne la reprise,
17. Nicolas Fourgeaud, Archiver le happening. New York, 1965-1966
18. Pascaline Morincôme, Consulter, performer les archives du mouvement Guerrilla Television
19. Alexandre Quoi, Une histoire d’archives : exposer les performances de l’Arte Povera