Traduction : Maud Mabillard, Odile Demange
À quoi sert la littérature, si elle n’a pas pu empêcher le Goulag, ni l’invasion de l’Ukraine par la Russie ? Voici la question fondamentale que pose Mikhaïl Chichkine dans ce recueil de textes consacrés à de grands écrivains (Dostoïevski, Gogol, Tchekhov…) et musiciens russes (Prokoviev, Rachmaninov, Chostakovitch).
À travers un kaléidoscope de personnages, d’événements et de symboles, Chichkine nous raconte « l’âme russe » qui, comme il le rappelle, est un concept inventé par un voyageur allemand. Plusieurs essais évoquent la confrontation entre l’artiste et le pouvoir, ou encore la question, cruciale pour l’auteur, de l’émigration : peut-on emporter son pays avec soi, et peut-on créer hors de la Russie, quand on est russe ?
Dans Le Bateau de marbre blanc, Chichkine montre que l’écrivain, le peintre, le musicien, pressent ce qui va arriver dans le futur. Le carré noir de Malevitch constitue sa vision du XXe siècle qui s’ouvre : la Première Guerre mondiale, la guerre civile, le Goulag. Aujourd’hui, le pouvoir despotique en Russie tente de briser la culture de son propre pays ; mais la littérature russe continue à vivre, par les textes, et à faire entendre des voix dissidentes.
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Revue de presse (éditeur)
« Avec Le Bateau de marbre blanc, l’écrivain Mikhaïl Chichkine publie un livre subtil et profond sur le rôle des écrivains en Russie, dans lequel il se demande à quoi sert la culture si elle est incapable d’empêcher le Goulag. » Laure Mandeville, Le Figaro
« Mikhaïl Chichkine revient sur son panthéon personnel et raconte, avec un pouvoir d’évocation extraordinaire, la vie des hommes qui ont élevé une culture russe aujourd’hui mise à mal. » Julien Burri, Le Temps
« En évoquant les grands de sa terre natale, Mikhaïl Chichkine forge des clés à même de percer les mystères de l’âme russe et de la création artistique au pays des empires et des dictatures. Un livre qui en renferme mille autres, comme un fragment de savoir universel. » Librairie L’Atelier 9, Paris