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Premier Congrès international

Premier Congrès international "Limite(s) identitaire(s) dans le cinéma et la littérature d'Afrique" (Albacete, Univ. de Castille-La Manche)

Publié le par Marc Escola (Source : Alfredo Segura)

Ier CONGRÈS INTERNATIONAL

LIMITE(S) IDENTITAIRE(S) DANS LE CINÉMA ET LA LITTÉRATURE D’AFRIQUE (LICLA)

Faculté d’Éducation d’Albacete – Université de Castille-La Manche

16 et 17 avril 2026

Le Premier Congrès International Límite(s) identitaire(s) dans le cinéma et la littérature d’Afrique (LICLA), organisé par le Groupe de recherche LIMITE (Littérature, Image, Musique : Investigation sur les Territoires de l’Esthétique) de l’Université de Castille-La Manche, se propose comme un espace de dialogue interdisciplinaire sur les représentations de l’Afrique, des Africain·e·s et de leurs cultures dans la littérature, le cinéma et d’autres discours contemporains produits par ces deux arts. La rencontre vise à réunir des chercheur·e·s, enseignant·e·s, cinéastes, écrivain·e·s et critiques afin de réfléchir à la configuration des identités africaines —et afrodescendantes— dans la création et la critique littéraire et cinématographique, ainsi qu’à la construction de l’imaginaire africain depuis l’intérieur et depuis l’extérieur du continent.

Dans un monde globalisé où les images, les récits et les discours circulent au-delà des frontières géographiques et symboliques, il devient fondamental de repenser les limites identitaires —territoriales, linguistiques, culturelles, de genre ou épistémologiques— qui traversent la production littéraire et audiovisuelle africaine. Le congrès propose d’explorer les processus de représentation, d’appropriation, de résistance et de transformation des discours sur l’Afrique, tant dans les œuvres d’auteurs africains que dans celles d’écrivains et de cinéastes non africains s’inspirant du continent.

Les réflexions contemporaines sur l’identité et la représentation de l’Afrique se situent au croisement de la philosophie, de la théorie littéraire, des études postcoloniales et des études culturelles. Des auteurs tels que Paul Ricoeur (Soi-même comme un autre, 1990) ont mis en évidence l’identité comme récit et construction herméneutique : un processus dynamique par lequel le sujet se constitue à travers la narration. D’un autre point de vue, Michel Foucault (L’archéologie du savoir, 1969 ; Surveiller et punir, 1975) et Gilles Deleuze (Différence et répétition, 1968 ; Dialogues, 1977, avec Guattari) permettent de penser l’identité comme effet de discours et dispositif de pouvoir, ouvrant la voie à l’analyse des manières dont les discours littéraires et cinématographiques africains produisent, déplacent ou subvertissent les régimes de représentation hérités du colonialisme.

Ces approches philosophiques ont été reformulées par des penseurs africains et afrodescendants tels qu’Achille Mbembe (De la postcolonie, 2000 ; Critique de la raison nègre, 2013), V. Y. Mudimbe (The Invention of Africa, 1988), Ngũgĩ wa Thiong’o (Decolonising the Mind, 1986) ou Stuart Hall (Cultural Identity and Diaspora, 1990), qui ont remis en question les manières dont “l’africanité” a été historiquement définie par des regards eurocentriques.

Dans cette même ligne, Homi K. Bhabha (The Location of Culture, 1994) et Édouard Glissant (Poétique de la relation, 1990) ouvrent la réflexion sur une identité relationnelle, rhizomatique et archipélique, où l’hybridité, la traduction et le métissage constituent des modes de résistance aux discours hégémoniques.

Dans l’espace francophone, des auteurs tels que Sony Labou Tansi, Ahmadou Kourouma, Léonora Miano, Fatou Diome, Alain Mabanckou, Werewere Liking ou Mariama Bâ explorent les processus de subjectivation et de décolonisation symbolique à travers l’écriture, tandis qu’au cinéma, Sembène Ousmane, Djibril Diop Mambéty, Abderrahmane Sissako ou Mati Diop développent une poétique visuelle articulant mémoire, résistance et utopie. Dans l’espace hispano-africain, les œuvres de Donato Ndongo-Bidyogo, Justo Bolekia Boleká, Juan Tomás Ávila Laurel ou Trifonia Melibea Obono constituent des discours de réappropriation culturelle et de réécriture de l’histoire coloniale, tout en interrogeant les tensions entre les langues locales et l’espagnol comme langue de création.

À partir de cette pluralité d’approches et de territoires, le congrès propose d’analyser l’interaction entre la parole et l’image, entre la littérature et le cinéma, comme un espace privilégié de production de sens et de négociation identitaire. Il s’agira d’interroger la manière dont ces deux médiums contribuent à la construction, à la diffusion ou à la subversion des représentations de l’Afrique, en examinant aussi bien les imaginaires issus du continent que ceux produits par la diaspora ou par le regard étranger.

Dans ce sens, seront valorisées les contributions d’auteurs africains écrivant ou filmant depuis l’Afrique (Sembène Ousmane, Tsitsi Dangarembga, Alain Mabanckou, Fatou Diome, Werewere Liking), de créateurs africains ou afrodescendants de la diaspora (Chimamanda Ngozi Adichie, Abdellatif Kechiche, Mati Diop, Léonora Miano), ainsi que d’auteurs non africains abordant ou réinterprétant l’africanité (Jean Rouch, Claire Denis, Mia Couto, entre autres), dans un réseau discursif où identité, pouvoir et mémoire s’entrelacent constamment.

Objectifs

Analyser les représentations de l’Afrique, des Africain·e·s et de leurs cultures dans la littérature et le cinéma.
Étudier les liens entre les mots et les images dans la représentation de différents « réels » africains.
Réfléchir à l’impact de ces représentations sur l’éducation, la politique et la société.
Examiner les relations entre les langues africaines et les langues européennes dans la création littéraire et cinématographique.
Explorer la potentialité de la littérature et du cinéma africains dans l’enseignement des langues et de leurs littératures.
Questionner les discours de pouvoir, de savoir et de résistance sous-jacents à la production et à la circulation des œuvres sur l’Afrique.
Analyser les processus de (ré)appropriation, de contre-discours et de transformation des imaginaires africains.
Étudier les déplacements humains, les territoires symboliques et les identités frontalières qui traversent les productions artistiques africaines.

Les résumés devront avoir une longueur maximale de 300 mots, inclure au moins trois références bibliographiques et être accompagnés d’une biodata de 100 mots maximum. Chaque participant pourra soumettre une seule proposition. Les communications auront une durée maximale de 15 minutes et pourront être présentées en espagnol, français, portugais, italien ou anglais. À l’issue du congrès, une sélection des travaux sera publiée dans un numéro d’une revue ainsi que dans une monographie éditée par une maison d’édition de renom.

La participation sera principalement en présentiel. Toutefois, pour des raisons géographiques, un nombre limité de communications en ligne sera prévu.

Dates pour l’envoi des propositions : du 05/11/2025 au 06/02/2026

Une réponse sera donnée à chaque proposition de communication dans un délai maximum de 15 jours à compter de sa réception.

Organisé par Alfredo Segura Tornero (Alfredo.Segura@uclm.es) et Jesús Guzmán Mora (Jesus.Guzman@uclm.es).

https://eventos.uclm.es/143508/detail/i-congreso-internacional-limites-identitarios-en-el-cine-y-la-literatura-de-africa-licla.html