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Les oraisons funèbres de Bossuet : actualités d’un genre-fantôme (Sorbonne nouvelle)

Les oraisons funèbres de Bossuet : actualités d’un genre-fantôme (Sorbonne nouvelle)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Anne Régent-Susini)

Les oraisons funèbres de Bossuet : actualités d’un genre-fantôme 

Université Sorbonne Nouvelle, Salle Bourjac

17 rue de la Sorbonne 75005 Paris (Rez-de-chaussée couloir de gauche)

6 décembre 2025 

Journée d’étude organisée par l’équipe FIRL et la Société des Amis de Bossuet

Organisatrice : Anne Régent-Susini

Qui a peur de l’oraison funèbre ? Depuis son « âge d’or » sous Louis XIV, ce genre aurait-il connu l’extinction ? Pas tout à fait : des oraisons funèbres du XVIIe siècle, dont quelques manuels littéraires gardent le souvenir, aux hommages présidentiels offerts en France aux « panthéonisés » (le dernier en 2024) la scénographie n’est certes plus tout à fait la même, mais le discours semble conserver pour sa part une fonction institutionnelle voire institutionnalisante (c’est une certaine image de la cité qu’elle contribue à construire), et certaines contraintes du genre (la solennité, le haut degré, etc.). Aussi l’oraison funèbre n’est-elle pas absolument passée : rémanent quoique sans doute de plus en plus vague, son souvenir semble subsister à l’horizon de certains discours publics ou semi-publics d’hommage à un(e) défunt(e). C’est à partir du cas des Oraisons funèbres de Bossuet, longtemps passage presque obligé des cours de littérature et à ce titre grandes représentantes du genre dans la mémoire collective, que nous nous proposons de contribuer à un réexamen de ce que l’on peut nommer, dès lors, un genre-fantôme. Alors qu’étonnamment aucun volume collectif ne leur a jamais été consacré, ces Oraisons, auxquelles on a prêté une dimension archétypale, offrent en effet une très riche matière pour explorer les enjeux d’un genre très tôt envisagé – voire dénoncé – comme l’emblème de la rhétorique, et pourtant « littérarisé » dès la naissance de la « littérature ». Dans la mesure où les oraisons funèbres de Bossuet ont incarné une forme d’idéal à la fois rhétorique et littéraire,  elles fournissent un terrain privilégié pour explorer une appropriation singulière (singulière au point d’être perçue comme « littéraire ») des codes rhétoriques d’un genre institutionnel et fortement contraint. Mais l’articulation entre le singulier et le collectif s’y joue  aussi sur un autre plan : car célébrer le défunt, c’est conjointement célébrer un individu et la (ou plutôt les) collectivité(s) auxquelles il se trouve lié et pour lesquelles l’orateur prend la parole : la famille, la communauté politique, la communauté religieuse. Dès lors, l’oraison funèbre se veut à la fois unique et commune : célébration d’un(e) seul(e) et rassemblement de tous, déploration d’une perte irrémédiable et proclamation d’une continuité par-delà la disparition. Ce sont ces questions que la journée se propose d’explorer, en croisant des perspectives diverses : rhétorique, stylistique, histoire littéraire, sociologie de la littérature.

La journée se terminera pas un récital musical autour des oraisons funèbres de Bossuet.

Programme

-       9h30 : Accueil

- 10 h : Pierre Lyraud (Université de Montréal) et Anne Régent-Susini (Université Sorbonne Nouvelle) : Hommage à Christian Belin et introduction de la journée.

-       10h15 : Christine Noille (Sorbonne Université), « Les variations de Bossuet sur le modèle de l'oratio funebris »

-       10h40 : Stéphane Macé (Université Grenoble Alpes), « La péroraison dans les Oraisons funèbres » 

-       11h05 : Sophie Hache (Université de Lille), « Formes et enjeux de la comparaison dans les oraisons funèbres de Bossuet »

-       11h30 : discussion

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-       14h : Jean-Louis Quantin (École Pratique des Hautes Études) : « Comment en parler ? La Fronde dans les oraisons funèbres de l'âge classique »

-       14h25 : Constance Cagnat (Sorbonne Université), « "C'est elle-même qui continue de vous parler": la parole du mort dans les oraisons funèbres de Bossuet »

- 14h50 : discussion

- 15h10 : pause

- 15h30 : Yohann Deguin (Université de Rouen) « Horizons familiaux des oraisons funèbres »

- 15h25 : Jean-Philippe Grosperrin (Université Toulouse-Jean Jaurès), « Éclats de la reine morte. La manière de Bossuet rapportée à d'autres oraisons funèbres de Marie-Thérèse d'Autriche en 1683 »

- 15h50 : discussion

-       18h : Récital musical autour de textes de prédicateurs du XVIIe siècle, par Charles Di Meglio, de la Compagnie Oghma, et de plain-chant du XVIIe siècle, par le Petit Chœur de la Compagnie Sensible, dans l’Église Saint-Paul-Saint-Louis (99 rue Saint-Antoine, 75004 Paris). L'entrée est libre (participation au chapeau).

Cette journée est organisée avec le soutien de l’équipe FIRL (UR174, Sorbonne nouvelle), de la Commission Recherche de l’Université Sorbonne nouvelle et de l’Université de Montréal.