Les catalogues de prestigieuses maisons d’édition s’étoffent régulièrement d’inédits ou de rééditions d’écrivains célèbres mais compromis avec le régime de Vichy ou l’occupant nazi. Publier Céline, Drieu la Rochelle, Maurras ou encore Rebatet provoque des débats autour d’un retour de ces intellectuels maudits. La plupart de ces écrivains collaborateurs n’ont pourtant jamais quitté les étals des libraires.
Pour comprendre leur apparente résurrection, ce livre s’intéresse aux trajectoires sur le long terme de plus de deux cents d’entre eux. Loin d’être uniforme, le devenir de ces auteurs varie en fonction des condamnations prononcées à leur encontre, de leur âge, du genre littéraire qu’ils épousent.
L’enquête de Tristan Rouquet met en avant l’ambivalence du stigmate de la collaboration, qui peut s’avérer être une contrainte (empêchement, rappel à l’ordre) ou une ressource (entre-soi, distinction subversive). Elle souligne des réactualisations qui assurent, matériellement et symboliquement, la sourde présence de ces auteurs. Ainsi, des logiques commerciales, intellectuelles et littéraires viennent concurrencer les seules considérations d’ordre politique. De sorte que, plus encore que le devenir de la collaboration intellectuelle, cet ouvrage éclaire les conditions d’accès à la postérité.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Pour en finir avec le culte de la victimisation", par Jonas Nickel.
Dans Les écrivains collaborateurs. Engagement, stigmate et postérité, Tristan Rouquet retrace la trajectoire de plus de deux cents écrivains avant, pendant et après la collaboration. En recontextualisant la survie tant symbolique qu’économique d’auteurs comme Céline, Drieu la Rochelle ou Rebatet après la Libération, l’ouvrage éclaire d’un jour nouveau les postérités diverses qu’ont connues les écrivains après leur engagement sous l’Occupation. Impressionnante mise au point historique, l’ouvrage fera date.