APPEL A COMMUNICATIONS
COLLOQUE INTERNATIONAL
« George Sand dans la Troisième République »
Lyon, 18-19 juin 2026
MSH et ENS de Lyon
Organisé par
Université Lyon 2
UMR 5317 IHRIM
Organisation : Olivier Bara, Claire Barel-Moisan, Claudine Grossir
Comité scientifique : Olivier Bara (Université Lyon 2-IHRIM), Claire Barel-Moisan (CNRS-IHRIM), Marie-Astrid Charlier (Université Montpellier Paul Valéry-RIRRA21), Rachel Corkle (Manhattan Community College), Claudine Grossir (IHRIM), François Kerlouégan (Université Lyon 2, IHRIM), Agnese Silvestri (Université de Salerne), François Vanoosthuyse (Université de Rouen-Normandie - Ceredi).
Ce colloque se propose, à l’occasion du 150e anniversaire de la mort de George Sand, survenue le 8 juin 1876, de revenir sur les dernières années de sa vie et de sa carrière littéraire, souvent occultées, coïncidant avec les premières années de la Troisième République, proclamée le 4 septembre 1870, deux jours après la défaite de Sedan qui a entraîné la chute du Second Empire. Il ne s’agirait pas seulement d’étudier le retentissement de ce bouleversement politique sur l’œuvre d’une républicaine de longue date, mais aussi, dans une perspective d’histoire littéraire, politique et culturelle, d’envisager comment cette république, la plus longue, encore aujourd'hui, que la France ait connue, érige, parmi d’autres, George Sand en « écrivain national[1]», image dont nous sommes aujourd’hui encore largement imprégnés.
George Sand note sobrement dans son Agenda en tête du compte rendu du dimanche 4 septembre le mot « République[2] » qu’elle entoure d’un cadre noir et ajoute un peu plus loin : « C’est la fin de l’Empire, mais dans quelles conditions ! » L’enthousiasme qu’avait soulevé la Seconde République en février 1848, provoquant son départ pour la capitale où elle allait jouer, dans l’ombre, un rôle déterminant, notamment comme rédactrice du Bulletin de la République, organe officiel du gouvernement[3] n’est plus de mise. En 1870, observant depuis sa résidence berrichonne de Nohant les débuts de la toute jeune république, elle exprime devant ses proches ses doutes, notamment sur sa gestion de la guerre et de la paix, et sur Gambetta, issu d’une nouvelle génération de républicains qui lui est inconnue. Il est vrai que les circonstances dans lesquelles cette république voit le jour n'ont rien de commun avec celles qui ont déclenché la seconde : ce ne sont pas les luttes sociales qui en sont à l’origine, mais une défaite militaire et une occupation étrangère, circonstances similaires à celles qui en marqueront la fin en juillet 1940. Une république accidentelle en quelque sorte, bénéficiant d'une vacance du pouvoir, qui ne peut que rendre circonspecte la républicaine idéaliste qu’est demeurée George Sand. Les débuts chaotiques de cette république, marqués par la Commune, vigoureusement condamnée par l’écrivaine[4], hostile depuis les journées de juin 1848 à toute forme de violence révolutionnaire, et sa répression sanglante, puis les tentatives de restauration monarchiste avant l’instauration d’une forme de stabilité constitutionnelle en 1875, un an avant sa mort, ne sont pas de nature à la réconcilier avec la politique dont elle s’est éloignée depuis plus de vingt ans[5].
Cette position de retrait n’est pas désintérêt pour autant et 1870 ne marque pas de rupture franche dans son comportement privé comme public, ni dans son œuvre, à l’égard des questions politiques, sociales et historiques. La publication des deux romans Francia et Nanon (en 1871 et 1872), fictions historiques à lire au présent, en témoigne, tout comme celle du Journal d’un voyageur pendant la guerre. La presse, en particulier Le Temps et la Revue des deux mondes, continuent à accueillir ses œuvres, notamment les Contes d’une grand-mère, et ses articles dont certains, comme « Les Idées d’un maître d’école[6] » débattent d’un sujet qui deviendra central dans les années 1880, l’éducation. Soucieuse d’écrire pour ses contemporains[7], George Sand, cherche à cerner, au-delà des événements, les enjeux de son époque, au risque, pense-t-elle, de rendre son œuvre rapidement caduque : « Moi, je crois que dans cinquante ans, je serai parfaitement oubliée et peut-être durement méconnue. C’est la loi des choses qui ne sont pas de premier ordre et je ne me suis jamais crue de premier ordre[8]. » L’avenir ne lui donnera ni tout à fait raison, pour ce qui est de l’oubli, ni tout à fait tort, pour ce qui est de la méconnaissance.
En dépit de sa modestie, George Sand a en partie préparé sa survie littéraire, ne serait-ce qu’en confiant sa correspondance à ses héritiers, qui la feront paraître, en partie expurgée. Soucieux d’entretenir la mémoire de leur mère et grand-mère, Maurice Dudevant-Sand et sa fille, Aurore Lauth-Sand, encourageront durant toute la Troisième République les rééditions de son œuvre[9], sans pour autant que le projet d’édition complète[10] conçu avec le collectionneur Spoelberch de Lovenjoul, avec qui l’écrivaine avait été en contact en juin 1875 ne puisse aboutir. À sa mort et dans les années qui suivirent, elle fut aussi le sujet de nombre d’études, de témoignages, comme celui d’Henri Amic[11], qui gardent vivace le souvenir de la romancière. Ces initiatives privées ou éditoriales, voire journalistiques vont aussi se conjuguer avec un mouvement de plus grande ampleur et de plus longue durée lorsque les institutions de la Troisième République entreprennent de s’appuyer sur les écrivains du passé, et notamment du XIXe siècle pour construire une identité nationale française, fondée sur la langue, les valeurs et les représentations véhiculées par les « chefs d’œuvre[12] », tels que Gustave Lanson les définit, au nombre desquels figurent les romans « champêtres » de George Sand, valorisés au détriment du reste de son œuvre. Celle-ci, en effet, appartient au romantisme considéré comme parenthèse et exception dans l’histoire littéraire de la France, du fait notamment de sa supposée rupture avec l’équilibre et la raison identifiés au génie français et de son ouverture sur les littératures étrangères.
L’enjeu est d’abord littéraire : comme les historiens s’étaient, dès la première moitié du XIXe siècle, emparés d’abord du Moyen Âge, puis de la Révolution française, pour tisser les liens de la nation avec son propre passé, par-delà la coupure révolutionnaire, les historiens de la littérature, se donnant pour mission de former des citoyens lecteurs, souhaitent doter l’université et plus largement l’école d’un corpus d’auteurs et de textes susceptibles d’être accessibles à tous et de leur proposer une vision du monde cohérente avec les principes républicains. Mais l’objectif est aussi idéologique et social, ce que d’autres manifestations vont consolider, notamment dans la première moitié du XXe siècle, avec la succession des célébrations – centenaire de la naissance de George Sand en 1904, cinquantième anniversaire de son décès en 1926 –, relevant d’une pratique mémorielle[13] à laquelle nous souscrivons encore. George Sand et ses œuvres berrichonnes deviennent ainsi, au prix peut-être d’une réduction de leur complexité, et non sans ambiguïtés idéologiques, le symbole d’une France rurale éclairée, garante de la stabilité du régime.
Plusieurs pistes de travail peuvent être envisagées, parmi lesquelles :
Penser et dire la république
Comment se réactivent une pensée et un discours républicains chez George Sand dans les années 1870-76, au gré de ses perceptions, de ses observations et de ses analyses du fonctionnement de la république née de la défaite de Sedan ? Les écrits de cette période, qu’ils soient autobiographiques (les Agendas, la Correspondance, le Journal d’un voyageur pendant la guerre), journalistiques (les feuilletons du Temps) ou fictionnels (Nanon), convoquent tour à tour le registre de l’émotion et celui de la raison. Ils varient selon le moment, le destinataire, l’enjeu du discours, le genre du texte, pris dans une pragmatique du discours, jamais aussi évidente que dans ces contextes d’urgence politique[14]. La confrontation avec des textes antérieurs pourrait éclairer les possibles inflexions de la pensée de George Sand sur cette question, en même temps que son attachement à la condition première de l’existence d’une république : le droit de choisir ses représentants au cours d’élections libres.
Vivre en république
George Sand change peu ses habitudes de travail et de vie à compter de 1870, honorant des contrats passés avant les débuts de la république, et qui lui confèrent une certaine liberté de sujet et de ton. Il n’en est pas de même pour le cercle de ses connaissances et de ses correspondants, qu’ils s’enthousiasment pour le nouveau régime, telle Juliette Lambert, ou, en dépit de leur sympathie, s’en inquiètent comme le Prince Napoléon Jérôme. Le retour en France de nombre d’exilés, de Victor Hugo à Martin Nadaud, en passant par Louis Blanc, permet de mesurer le temps écoulé depuis 1848, de tisser un lien d’une république à l’autre, de dessiner une nouvelle cartographie des positionnements politiques à l’issue des élections. Une certaine effervescence renaît dans les échanges personnels comme dans la presse, après le silence imposé par la censure impériale. Sand observe cette agitation plus qu’elle n’y participe vraiment : comment définir sa position au croisement de ces différents réseaux où les affinités idéologiques entrent parfois en conflit avec les amitiés, où l’opposition entre Paris et la province, les écarts générationnels, sont source de marginalité ? Quel regard porte-t-elle sur la création artistique sous la jeune république, dans les domaines musical, lyrique, théâtral, ou dans le champ des Beaux-Arts ?
Une autrice républicaine ?
Le nouveau régime qui succède à l’Empire tente dès ses débuts d’asseoir sa légitimité et sa pérennité en développant chez les citoyens une conscience nationale et républicaine qui passe par une réforme profonde du système éducatif, notamment de l’enseignement secondaire. L’enseignement de la rhétorique disparait au profit de la lecture de textes littéraires qui ne se limitent plus à l’époque classique. Quelle place occupent les œuvres de George Sand dans ce contexte, aux différents niveaux de l’enseignement et comment est-elle justifiée ? Une étude en diachronie des programmes, des manuels[15], des sujets d’examen permettrait de la définir précisément.
L’importance nouvelle accordée à la littérature dans la formation des citoyens, qui fait de la littérature un objet social, est étroitement liée à une profonde refonte de la discipline au plan théorique, à l’initiative d’universitaires, tel Gustave Lanson[16]. Cherchant à se distinguer d’une simple approche critique[17], impressionniste, qui isole chaque œuvre, chaque auteur, l’histoire littéraire[18]les resitue dans une compréhension globale et raisonnée. Quelle(s) image(s) de George Sand et de son œuvre se dégagent de ces différents discours ? Quelles orientations de lecture privilégient-ils ? De quelle façon pèsent-ils encore aujourd’hui sur notre façon d’appréhender l’autrice et ses textes ?
Au-delà de la sphère éducative, la littérature infuse toute la société républicaine. Dictionnaires[19], collections d’ouvrages de vulgarisation[20] cherchent à en donner une vision panoramique et à entretenir auprès des lecteurs l’idée que la littérature fait partie de leur patrimoine. Quelles clés fournissent-ils pour appréhender George Sand ? Quels choix opèrent-ils dans une œuvre de grande ampleur, multiforme ? Comment contribuent-ils à façonner son actualité, sa pérennité ?
Devenir une figure de la république
En donnant son nom à l’un des deux ballons[21] qui quittent Paris occupé le 7 octobre 1870, le nouveau gouvernement rend, de son vivant, un premier hommage à celle qui est plus qu’une écrivaine, une figure tutélaire de la république. L’éloge funèbre rédigé par Victor Hugo pour les obsèques de George Sand constitue une nouvelle reconnaissance officielle qui sera suivie, à dates anniversaires[22], de célébrations destinées à rappeler la mémoire de la femme et secondairement de son œuvre. Car ces hommages, qu’ils se situent à Paris ou en Berry, sous des formes diverses – érection de statues, expositions, représentation théâtrale – quittent le domaine strict de la littérature ou même des idées pour populariser un personnage, plus encore qu’une personne, qui endosse, au fil du temps, des fonctions différentes, consacrant progressivement sous l’identité de « la bonne dame de Nohant » son ancrage dans le terroir berrichon plus peut-être que dans l’imaginaire national. En interrogeant les modalités de ces célébrations et leur origine, les lieux où elles se déroulent et leurs participants, leur écho dans la presse nationale, régionale, on pourra mesurer l’évolution de la perception de l’autrice et de son œuvre, en rapport avec les orientations esthétiques, idéologiques privilégiées par une Troisième République qui s’étend sur 70 années. Il s’agira aussi d’envisager les conséquences, y compris idéologiques, de la réduction de l’œuvre de Sand à sa composante dite « champêtre », et d’étudier le rejet suscité par l’œuvre et par la personne de l’écrivaine, notamment du côté de l’extrême-droite – à ce sujet, on pourra revenir sur les réponses apportées par Jean Cassou à Charles Maurras à propos de Sand, Musset et du romantisme français[23].
République et socialisme
La reconnaissance de George Sand comme écrivain national s’est faite au prix d’une certaine mutilation de son œuvre. Si Lanson admet qu’elle « crée un roman social et humanitaire[24]» dans la seconde partie de sa carrière, il l’attribue à sa « bonté immense et profonde[25] » et qualifie son socialisme de « doux, sensible et déclamatoire » insistant sur les aspects émotionnels et esthétiques de cette entreprise, plus que sur sa portée idéologique. Parmi les rééditions de ses œuvres tout au long de la Troisième République, on remarque l’absence totale des romans des années 1840 (Horace, Le Meunier d’Angibault, Le Compagnon du Tour de France, Le Péché de Monsieur Antoine) devenus inaccessibles – et donc illisibles ? – pour les lecteurs. Seule exception de taille, la parution en feuilleton du Péché de Monsieur Antoine, dès le premier numéro de L’Humanité, quotidien fondé par Jean Jaurès, le 18 avril 1804, année du centenaire de la naissance de George Sand. Le choix de ce roman, qui met en récit un débat entre les différentes théories socialistes du premier XIXe siècle et en scène un capitalisme dévastateur, tant sur le plan écologique que social, éclaire les enjeux de la création du journal et son héritage au seuil du XXe siècle. Au milieu de ces tensions, on pourra s’interroger sur la position qu’occupe Sand dans l’évolution de la pensée socialiste tout au long de la Troisième République. On pourra ainsi étudier l’influence de son œuvre sur le roman prolétarien de l’entre-deux-guerres[26].
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Les propositions de communication, sous la forme d’un titre et d’un texte rédigé de 2500 à 3000 signes, accompagné d’une brève présentation personnelle, sont à adresser à Olivier Bara (olivier.bara@univ-lyon2.fr), Claire Barel-Moisan (claire.barel-moisan@ens-lyon.fr) et Claudine Grossir (claudine.grossir@gmail.com) avant le 20 décembre 2025.
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[1] Voir Anne-Marie Thiesse, La fabrique de l’écrivain national, Entre littérature et politique, Paris, Gallimard, coll. « NRF Bibliothèque des Histoires », 2019.
[2] George Sand, Agendas, édition Anne Chevereau, Paris, Jean Touzot, 1990, tome 4, p. 298.
[3] Voir Michelle Perrot, George Sand, Politique et Polémiques (1843-1850), Paris, Belin, 2004.
[4] Voir Géraldi Leroy, « Une « chimérique » insurrection : la Commune de Paris dans les Agendas et la Correspondance de George Sand » dans Terroir et Histoire, dir. Noëlle Dauphin, Presses Universitaires de Rennes, 2006, p. 263-273.
[5] Sur ces questions, voir Bernard Hamon, George Sand et la politique « cette vilaine chose… », Paris, L’Harmattan, 2001, notamment le ch.VI « Le temps des fractures (juillet 70-juin 76), p. 413 à 471 et Annarosa Poli, George Sand et les années terribles, Bologne, éd. Pàtron, Paris, éd. Nizet, 1975.
[6] L’article est publié en trois feuilletons dans Le Temps, les 16 janvier, 6 et 7 février 1872, et repris dans le recueil Impressions et souvenirs, Paris, éd. Michel Lévy, 1873.
[7] « Mon idée a été plutôt d’agir sur mes contemporains, ne fût-ce que sur quelques-uns, et de leur faire partager mon idéal de douceur et de poésie. J’ai atteint ce but jusqu’à un certain point, j’ai fait du moins pour cela tout mon possible, je le fais encore et ma récompense est d’en approcher tous les jours un peu plus. » Lettre de George Sand à Gustave Flaubert, Nohant, 8 décembre 1872, Correspondance Flaubert-Sand, éd. Alphonse Jacobs, Paris, Flammarion, 1981, p. 412.
[8] Ibid.
[9] Voir Jean-Yves Mollier, Michel et Calmann Lévy ou la naissance de l’édition moderne (1836-1891), Paris, Calmann Lévy, 1984 et Les éditions Calmann Lévy, de la Belle Époque à la Seconde guerre mondiale, un demi-siècle au service de la littérature, Paris, Calmann Lévy, 2023.
[10] Voir Marie-Ève Thérenty, « L’édition complète des œuvres de George Sand « chaos pour le lecteur » ou essai de poétique éditoriale », dans Pratiques et imaginaires de l’écriture, dir. Brigitte Diaz et Isabelle Naginski, Presses Universitaires de Caen, 2006, p. 381-393.
[11] Henri Amic, George Sand, Mes souvenirs, Paris, Calmann Lévy, 1893.
[12] Le chef d’œuvre fait se rencontrer imaginaire collectif et émotion esthétique grâce au style.
[13] Voir à ce sujet Les Lieux de mémoire, dir. Pierre Nora, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 1997 (3 tomes).
[14] Voir notamment Jean-Claude Caron, « Confronter et réconcilier : les usages politiques de l’autobiographie sandienne », dans George Sand, Littérature et politique, dir. Michèle Riot-Sarcey et Martine Reid, Nantes, éd. Pleins Feux, coll. « Horizons littéraires », 2007, p. 63-76.
[15] Cette enquête a déjà été en partie menée. Voir Nathalie Denizot, « George Sand un classique scolaire », Revue des Amis de George Sand n°35, 2013.
[16] Sur ce sujet, voir Alain Vaillant, L’Histoire littéraire, Paris, Belin, 2017.
[17] Cette critique est souvent due à des écrivains qui se considèrent comme seuls habilités à juger leurs pairs.
[18] Voir Gustave Lanson, Histoire de la littérature française, Paris, Hachette, 1895.
[19] Voir à ce sujet l’article de Michèle Hecquet, « George Sand dans le Grand Dictionnaire universel du 19e siècle de Pierre Larousse », Revue des Amis de George Sand n°30, 2008.
[20] Les éditions Hachette créent ainsi une collection d’une quarantaine de volumes intitulée « Les grands écrivains français », dont l’un, écrit par Edme Caro, est consacré à George Sand et paraît en 1887.
[21] L’autre ballon porte le nom d’Armand Barbès. Double hommage donc à deux acteurs essentiels de la Seconde République, liés par leurs convictions socialistes et leur foi dans l’humanité. Voir Sand-Barbès, Correspondance d’une amitié républicaine (1848-1870), éd. Michelle Perrot, Paris, Le Capucin, 2000.
[22] Vanessa Martin en fait le recensement dans l’article intitulé « Commémorations », paru en 2005 dans la Revue des Amis de George Sand (n°27). Sur ce sujet, on peut aussi consulter l’article de Catherine Nesci, « À George Sand, la République reconnaissante. Retour sur la notion de « lieu de mémoire » et la controverse de la panthéonisation », George Sand Studies, vol. 33-34, 2014-2015.
[23] Voir Olivier Bara, « Du romantisme contre un siècle grégaire. Sand et Musset selon Cassou », Europe. Revue littéraire mensuelle, « Jean Cassou », dir. Alexis Buffet, 2017, p. 215-224.
[24] Gustave Lanson, op. cit., p. 975.
[25] Ibid., p. 974.
[26] Voir Jean-Luc Martinet, « Fonction et usage de George Sand dans la littérature prolétarienne et paysanne des années Trente » et Martine Watrelot, « Le Pain quotidien d’Henry Poulaille, un contretype du Compagnon du Tour de France ? », Cahiers George Sand, « Les écrivains lecteurs de Sand – II », n°44, 2022, respectivement p. 95-111 et 113-129.