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Crises et tranformations. Repenser les littératures de langue française

Crises et tranformations. Repenser les littératures de langue française

Publié le par Léo Mesguich (Source : Adina Balint)

Colloque international de l'Association des professeurs des littératures acadienne et québécoise de l'Atlantique (APLAQA)

du 1er au 3 octobre 2026 à l'Université du Manitoba et l'Université de Winnipeg, Winnipeg, Manitoba, Canada

Le terme « crise » vient du grec krísis qui signifie « jugement, décision, moment critique » et renvoie à un point de bascule où se produit un choix décisif ou un changement majeur (TLFi, crise). En français, le mot est d’abord employé au XVe siècle dans le vocabulaire médical pour désigner le moment crucial d’une maladie, celui où le patient peut basculer vers la guérison ou la mort, soulignant ainsi la dimension à la fois critique et transformatrice du terme. Au XIXe siècle, le terme « crise » commence à être employé pour désigner des moments de rupture morale, sociale ou psychologique (Balzac, Flaubert), tandis qu’au XXe siècle, il s’étend pour qualifier des crises existentielles, politiques, économiques et collectives (Proust, Gide, Colette, Camus, Sartre), reflétant l’inquiétude face aux guerres, aux génocides, aux transformations sociales et aux bouleversements culturels qui marquent l’époque. Aujourd’hui, le mot « crise » est ubiquitaire dans les discours politiques, économiques, sociaux, psychanalytiques, psychologiques, écologiques et culturels. Son usage prolifère au point d’en diluer le sens originel, donnant parfois l’impression d’une crise permanente, et transformant ainsi le sens du terme pour le rapprocher de celui de « chaos » – chaos pouvant être invoqué par les gouvernements à des fins de contrôle politique et social. Ces extensions lexicales témoignent de la permanence des situations critiques dans nos sociétés, mais aussi d’une certaine inflexion du terme, qui tend à se référer à tout événement instable et difficile, au détriment de sa précision initiale. Cette double perspective – historique et contemporaine – permet de comprendre que la crise n’est pas seulement un malaise, ni même une rupture, mais un moment de transformation possible, une potentialité, un seuil où se rejouent les équilibres et où s’inventent de nouvelles perspectives.

Ce colloque vise à explorer les thématiques de la crise dans les littératures de langue française, qu’elles soient historiques, sociales, identitaires, psychanalytiques, psychologiques, politiques, économiques ou écologiques. Il s’intéressera également aux transformations induites par ces crises sur la forme des textes littéraires en mettant en lumière les innovations narratives, stylistiques et discursives qui permettent de représenter et de penser des moments critiques. L’objectif est de favoriser un dialogue interdisciplinaire et comparatiste, réunissant chercheurs et chercheuses autour de réflexions sur la manière dont les crises et leurs multiples manifestations (matérielles, symboliques, imaginaires) modifient le contenu et la forme de la création littéraire et notre manière de penser le monde. Les communications pourront s’appuyer sur des corpus littéraires, cinématographiques et artistiques et adopter des approches interdisciplinaires au croisement de la philosophie, la sociologie, la psychanalyse, l’histoire, la théorie littéraire ou les études culturelles. Ainsi, ce colloque entend interroger la puissance transformatrice des crises, la dimension critique des transformations, ainsi que leur rôle dans le renouvellement des imaginaires et des formes de création. 

Dans l’histoire de la pensée occidentale, la crise est parfois envisagée non pas comme une fin mais comme une potentialité, un point de départ pour repenser et reconstruire un ordre donné. En 1976, Edgar Morin définit la crise comme un moment d’« incertitude, d’instabilité, d’ambiguïté » (Pour une crisologie, p. 34), qui oblige à réexaminer les cadres établis et à inventer de nouvelles formes de compréhension. Il appelle à tracer les contours d’une science ou d’une pensée de la crise, une « crisologie », c’est-à-dire une manière d’analyser les crises dans leur complexité, leur dynamique et leur potentiel transformateur. Avant la Seconde Guerre mondiale, Walter Benjamin rapproche déjà la crise d’un moment de révélation, tandis qu’à la suite de la Shoah, Hannah Arendt, conçoit la « crise » comme une opportunité de jugement critique, un moment où la pensée et le monde commun sont profondément mis à l’épreuve. Pour Marc Bloch, la crise est d’abord un processus de renouvellement des systèmes et épistémologies, et pour Fernand Braudel, c’est une phase inévitable des cycles historiques menant au changement. La psychanalyse, de Sigmund Freud à Daniel Sibony, envisage la crise comme un moment de vérité où les conflits refoulés affleurent, ouvrant la possibilité d’une transformation du sujet et d’un nouvel agencement du sens. Plus récemment, Alexandre Gefen montre que la littérature, en confrontant ses lecteurs et lectrices à la fragilité et à la rupture, permet d’« appréhender les crises comme des occasions de transformation éthique et esthétique » (Réparer le monde, p. 21). Cette perspective se manifeste, par exemple, dans le surréalisme littéraire, mais aussi dans la montée des littératures de l’exiguïté et des affirmations nationales décolonisatrices. Ces différentes approches invitent à envisager la littérature non seulement comme le miroir d’un malaise, mais aussi comme un véritable laboratoire de sens – un espace où se construisent de nouvelles manières de vivre, de percevoir et de nommer le monde, et qui ouvrent à sa transformation.

Les littératures de langue française – dans les Amériques, en Europe, en Afrique, au Proche-Orient, en Asie ou en Océanie – ont souvent été confrontées à des moments critiques : guerres, esclavage, colonisation, régimes autoritaires, épidémies ou catastrophes naturelles. Au Canada, les littératures de langue française ont été marquées par des crises historiques et sociales majeures, qu’il s’agisse du Grand Dérangement des Acadiens (1755-1763), des tensions linguistiques, des effets de la colonisation (celle des Francophones et des Autochtones) et des conflits contemporains, notamment la crise d’Oka (la résistance de Kanesatake, 1990) au Québec. Les tensions linguistiques au Canada francophone constituent pourtant un terrain privilégié pour penser les crises et les transformations culturelles et littéraires : depuis la conquête britannique, la coexistence du français et de l’anglais s’inscrit dans un rapport inégal de pouvoir, nourrissant des luttes pour la reconnaissance et la survie du français dans l’espace public, et se traduisant souvent par des crises spécifiques (la crise de l’hôpital Montfort en Ontario de 1997 à 2002, la crise provoquée par la loi Thornton de 1916 abolissant les écoles bilingues au Manitoba). Hors Québec, les littératures francophones minoritaires – acadienne, franco-ontarienne, franco-manitobaine – témoignent de l’inventivité d’écrivains et écrivaines qui font de la langue un espace de résistance et de création, d’Herménégilde Chiasson et Antonine Maillet (Acadie) à Jean-Marc Dalpé, Robert Dickson et Didier Leclair (Ontario français), et à J.R. Léveillé, Simone Chaput et Lise Gaboury-Diallo (Manitoba français). Au Québec, si la Charte de la langue française (Loi 101 adoptée en 1977) a marqué une étape décisive, les débats qu’elle suscite encore révèlent la complexité d’une identité linguistique traversée par la diversité interne et par la reconnaissance des altérités (interculturalisme, multiculturalisme). Des œuvres comme celles de Michel Tremblay (Chroniques du plateau Mont-Royal, 1978-1997) et de Dany Laferrière (Ce qu’on ne te dira pas, Mongo, 2011), par exemple, explorent de telles dynamiques.

Ces tensions linguistiques s’expriment aussi dans les littératures autochtones d’expression française, où la langue coloniale devient un lieu paradoxal de mémoire et de réappropriation chez des auteurs et autrices comme An Antane Kapesh, qui dès 1976, publie le récit autobiographique Je suis une maudite sauvagesse/Eukuan nin matshimanitu innu-iskueu. Plus récemment, Joséphine Bacon, Georges E. Sioui, Naomi Fontaine, Natasha Kanapé Fontaine ou Michel Jean montrent que les crises linguistiques ne sont pas seulement des conflits de communication, mais de véritables moments de refondation esthétique et identitaire où la littérature devient le laboratoire d’une pluralité de voix, de territoires et de mondes possibles. 

En France, des écrivains et écrivaines comme André Gide, Simone de Beauvoir et Marguerite Duras mettent en lumière la crise identitaire dans un contexte intime, social et colonial ainsi que des tensions intérieures et des crises émotionnelles dans le quotidien. La littérature française contemporaine examine la crise sous différents angles : Leïla Slimani dans Chanson douce (Prix Goncourt, 2016) décortique les crises familiale et sociale au croisement du fait-divers, du polar et du drame psychologique ; Maylis de Kerangal, dans Réparer les vivants (2014, adaptation cinématographique éponyme, 2016), explore la crise médicale et existentielle montrant comment des événements critiques transforment des vies et des rapports humains ; et Alice Ferney, dans Le règne du vivant (2014), articule une réflexion sur la crise écologique et sur notre responsabilité envers le vivant donnant lieu à des lectures écocritiques et écopoétiques.

À l’échelle internationale, les crises contemporaines – climatiques, migratoires, identitaires, de la démocratie, technologiques et sanitaires – se superposent aux crises historiques. La pandémie de la Covid-19 constitue un exemple récent de bouleversement qui a transformé la vie sociale, les relations interpersonnelles et les modes de création et de diffusion littéraire illustrant à quel point une crise peut provoquer à la fois des ruptures et des réinventions formelles et discursives. Les écrivains et écrivaines francophones, tels que Patrick Chamoiseau, Édouard Glissant, Marie Ndiaye, Mohamed Mbougar Sarr explorent les rapports de pouvoir entre communautés et colonisateurs, ainsi que la fragilité des repères, la recomposition du monde commun et la transformation des imaginaires.

Les crises ont un impact non seulement sur les thèmes abordés par la littérature mais aussi sur la forme des textes littéraires et sur les discours qu’ils déploient. Elles peuvent provoquer une rupture des conventions narratives, inciter à l’expérimentation stylistique ou à l’hybridation des genres. La littérature de la Seconde Guerre mondiale et de l’après-guerre en Europe, par exemple, les textes de Primo Levi, Eugène Ionesco et Patrick Modiano, déploient des formes fragmentaires, des narrations non-linéaires ou des voix multiples qui traduisent l’incertitude du réel. Dans les littératures francophones contemporaines, on observe également des textes qui mélangent prose, poésie, oralité et écriture documentaire, ou qui recourent à l’ellipse ou au récit fragmentaire pour exprimer la discontinuité et l’instabilité des expériences vécues. Les crises sociales et identitaires, qu’elles concernent les minorités francophones canadiennes ou les communautés autochtones, stimulent les formes narratives qui superposent autofiction, autobiographie, témoignage et récit historique, cherchant à réinventer le langage afin de rendre compte d’expériences marginalisées et conflictuelles. Ainsi, la littérature devient un laboratoire formel où la crise ne se limite pas à un contenu thématique mais transforme la manière de raconter, d’énoncer et de créer. 

 Axes de réflexion (non exhaustifs)

 Les propositions de communication peuvent s’articuler autour, mais non exclusivement, des axes suivants : 

·      Représentations de la crise : littérature, arts visuels, cinéma.

·      Crises historiques : le Grand Dérangement des Acadiens, la Seconde Guerre mondiale, la Shoah, la Révolution tranquille, le génocide du Rwanda, la crise d’Oka, la crise de l’hôpital Monfort, les guerres coloniales, les guerres contemporaines. 

·      Crises sociales et identitaires : minorités francophones au Canada et dans le monde, tensions linguistiques, Refus global au Québec, communautés autochtones, migration, immigration, diaspora. 

·      Crises existentielles et psychiques : trauma, transformation des subjectivités, approches psychanalytiques, médecine, mysticisme. 

·      Crises éthiques et morales : responsabilité individuelle et collective, fragilité des repères. 

·      État-crise et état de crise : utilisations politiques de la crise.

·      Crises contemporaines : écologiques, technologiques (y compris l’intelligence artificielle), numériques, sanitaires, et leur impact sur la création littéraire.

·      Formes et écritures de la crise : expérimentation narrative, hybridité, intertextualité, intermédialité, avant-gardes littéraires, nouveau roman, théâtre de l’absurde. 

·      Crises et institutions littéraires : la relève, maisons d’édition en milieu minoritaire, institutions théâtrales en milieu minoritaire.  

Modalités de soumission

Les propositions de communication (titre, résumé de 250-300 mots et brève notice bio-bibliographique de 100-150 mots incluant l’affiliation et le courriel de l’auteur/l’autrice) doivent être envoyées avant le 20 décembre 2025 à : Adina Balint (a.balint@uwinnipeg.ca) et Irène Chassaing (irene.chassaing@umanitoba.ca).

 Les réponses du comité scientifique seront transmises avant le 20 janvier 2026.  

 Les communications dureront 20 minutes, suivies de 10 minutes de discussion. Une sélection d’articles fera l’objet d’une publication collective à l’issue du colloque.

Comité d'organisation et scientifique :  

·      Adina Balint, professeure titulaire, Université de Winnipeg

·      Irène Chassaing, professeure agrégée, Université du Manitoba

·      Paolo Matteucci, professeur adjoint, Université du Manitoba

·      Glenn Moulaison, professeur agrégé, Université de Winnipeg 

 

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