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La dévoration de Ploutos. Comment la littérature et l’art pensent aujourd’hui le postextractivisme ? (univ. des Antilles, Martinique et en ligne)

La dévoration de Ploutos. Comment la littérature et l’art pensent aujourd’hui le postextractivisme ? (univ. des Antilles, Martinique et en ligne)

Publié le par Léo Mesguich (Source : Franck Collin)

[Lien Zoom dans "Calameo Postextrativisme"]

La réflexion de ce colloque portera sur la place du postextractivisme (la fin du gaspillage des ressources) dans les œuvres littéraires et artistiques selon différents axes logiques et esthétiques qui ne s’excluent pas les uns les autres, mais peuvent laisser apparaître une dominante. Notamment:

- la dénonciation de l’extractivisme, de la dénaturation qu’il entraîne et de la rupture causée dans notre relation au vivant. La critique est visible dans des textes de toute époque, on pensera, par exemple, à Jacques Roumain, Gouverneurs de la rosée (1944) ou à Jean Giono, Les vraies richesses (1936).

- les visages de déshumanisation : appropriation des ressources et mise à genou de peuples éloignés ou proches, dislocation de modes de vie sans remplacement ni réparation malgré des promesses de développement. On pensera, par exemple, au destin des Guaranis chez Augusto Roa Bastos, Hijo de ombre / Fils d’homme (1960), ou à celui des insulaires chez Derek Walcott, Omeros (1990).

- Les constructions alternatives, avec la mise en place d’« utopies » qui préfigureront certains des modes de vie de demain. Elles imaginent une autre façon d’habiter la terre, plus circonspecte, plus lente, qu’on peut trouver, par exemple, chez Christoph Ransmayr, Atlas d’un homme inquiet (2012), Sylvain Tesson (Dans les forêts de Sibérie, 2010) ou Camille de Toledo, Les droits de la Nature (2022)...

- La reconfiguration d’une esthétique non-extractiviste, qui relaie notre rencontre au vivant. Voir par exemple le livre de Baptiste Morizot et Estelle Zhong Mengual, Esthétique de la rencontre. L’énigme de l’art contemporain, Paris, Seuil, 2018.