
Décembre 1916. La Sainte Russie se meurt. Mais le tzar, aveuglé par l’influence que le guérisseur ivrogne Raspoutine exerce sur lui à travers la tzarine, ne le sait pas.
Cette agonie précipitée par l’assassinat du thaumaturge inspire à Kessel un impitoyable traité de décomposition en forme de « roman historique ». Garni, selon la tradition, de conjurations, meurtres et amours impossibles. Une histoire pleine de bruit et de fureur dans laquelle passe furtivement, à deux reprises, un insignifiant capitaine au regard sarcastique : un certain Staline, chargé du ravitaillement…
Témoin parmi les hommes s’il en fut, Joseph Kessel (1898- 1979) a traversé le xxe siècle au pas de charge. Curieux de tout ce qui touche à l’humain, il en a exploré bien des facettes dont ses romans (L’Équipage, Belle de jour, Le Lion, pour ne citer que les plus connus) autant que ses reportages nous ont donné des photographies inoubliables. Elles ont valu à ce combattant des deux guerres mondiales (il fut, avec son neveu Maurice Druon, l’auteur du Chant des partisans) une notoriété internationale. Élu à l’Académie française en 1962, il a laissé une oeuvre abondante mais d’autant plus précieuse qu’il voulait que la littérature fut une fête à laquelle tout le monde était invité.
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