Essai
Nouvelle parution
Elara Bertho, Conakry. Une utopie panafricaine. Récits et contre-récits 1958-1984

Elara Bertho, Conakry. Une utopie panafricaine. Récits et contre-récits 1958-1984

Publié le par Marc Escola (Source : Elara Bertho)

Cet ouvrage raconte comment les récits ont structuré la Révolution guinéenne, autrement dit comment l’État guinéen a construit une machine narrative pour asseoir son utopie politique panafricaine et anticoloniale. Trouvant son point d’ancrage mythique dans le « non » adressé par Sékou Touré au Général de Gaulle lors du référendum de 1958 appelant à la création d’une nouvelle « Communauté » franco-africaine, ce régime a d’abord suscité beaucoup d’enthousiasme, rassemblant un temps à Conakry de grands intellectuels et artistes du monde entier tels que Miriam Makeba, Maryse Condé, Stokely Carmichael, Djibril Tamsir Niane et Fodéba Keïta.

Mais ce livre décrit également l’envers du décor : dans les cahiers intimes, dans des bribes de poèmes, dans des carnets de notes se racontent, au quotidien, d’autres récits, ceux de la propagande, de la répression et des purges politiques, de l’atmosphère de terreur et de l’arbitraire du pouvoir. Aucune de ces deux faces, l’endroit, l’envers, n’est plus vraie ou plus fausse : elles fonctionnent ensemble.

Elara Bertho écrit au plus près des voix des acteurs. Elle nous livre une histoire sensible de la Guinée contemporaine, des circulations transatlantiques des artistes et des idées, mais également une réflexion sur les mémoires contrastées des dictatures socialistes.

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

« Je vous salue Guinée », par Françoise Blum (le 11 novembre 2025)

Avec Conakry. Une utopie panafricaine, Elara Bertho nous offre un impressionnant voyage à travers les textes produits par les partisans et les opposants de Sékou Touré lors des vingt-six années de son pouvoir sans partage sur la Guinée. Sékou Touré a été et est encore parfois dans les mémoires l’homme du Non à De Gaulle, le Non à la communauté franco-africaine proposée par le référendum de septembre 1958. Ce Non fit de lui un héros et amena de nombreuses personnalités à venir aider la Guinée, dont les Français s’étaient brutalement retirés avec armes et bagages.