
À quelques encablures de Venise, sur l’horizon de la lagune se profile Poveglia. L’île abandonnée abrite les ruines d’un ancien asile. Lorenzo Kiesler prétend que King Kong est mort là-bas, au milieu des aliénés. Certain qu’il est son petit-fils, il regarde sa fin injuste comme une prémonition du meurtre de la nature. Quand la Mostra organise une soirée en l’honneur du King Kong de 1933, Lorenzo décide de s’y rendre et de venger son grand-père.
Avec ses jeux de miroirs, ses rencontres équivoques, son naufrage au ralenti, la Venise de Kong Junior est la cité des lacunes. La réalité s’y noie sous le poids de ses reflets. La prose incandescente de Jean-Christophe Cavallin mêle la topographie incertaine de la ville au drame intérieur d’un homme obsédé d’apocalypses.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Un chat est un tas de choses", par Pierre Senges (le 16 septembre 2025)
Jean-Christophe Cavallin, théoricien de l’écocritique et auteur d’essais aux éditions José Corti, a patienté quelques années avant d’écrire son premier roman. Ça valait la peine d’attendre, Kong Junior est un récit singulier, ciselé, écrit sous l’égide d’Apulée. Cette dérive de deux personnages tourmentés dans Venise nous rappelle opportunément qu’en littérature un chat n’est jamais un chat.