
Force est de se rendre à l’évidence : la réforme de l’orthographe de 1990, dont Bernard Cerquiglini fut l’un des maîtres d’œuvre, n’a pas rencontré le succès escompté. Pourquoi d’ailleurs aurait-elle réussi là où toutes les autres ont échoué ? Car elles furent nombreuses, les tentatives de remédier à "l’absurdité de notre orthographe, qui est en vérité une des fabrications les plus cocasses du monde" (Paul Valéry). Pédagogues, grammairiens, linguistes et écrivains, de Ronsard à Queneau, de Louis Meigret à Ferdinand Brunot, tous se sont heurtés au mieux à des réticences, au pire à une levée de boucliers. À qui la faute ? Dans un essai érudit et facétieux, exactemement intitulé À qui la faute ? L'impossible (mais nécessaire) réforme de l'orthographe (Folio Essais), Bernard Cerquiglini rouvre l'enquête et par à la recherche des coupables : ces opposants à la simplification orthographique. Ah ! Si seulement nous étions tous adeptes du "phonocentrisme", nous pourrions écrire les mots comme nous les prononçons. Mais précisément : et si notre langue ne se prêtait pas à un tel idéal de graphie ? Ne vaudrait-il pas mieux réformer les réformateurs ? Fabula vous invite à lire un extrait de l'ouvrage…