Nous sommes tellement habitués à distinguer le possible et le réel, l’existence et l’essence, que nous ne comprenons plus que ces distinctions sont le résultat d’un long et difficile processus qui a conduit à scinder l’être, la "chose", de la pensée, en deux fragments tout à la fois opposés et étroitement imbriqués. Dans son nouvel essai, qui paraît aux éditions du Seuil sous le titre L'Irréalisable dans la traduction de Martin Rueff, Giorgio Agamben défend l'hypothèse que "la machine ontologico-politique de l’Occident se fonde précisément sur cette scission de la "chose", sans laquelle ni la science ni la politique ne seraient possibles. Si nous n’étions pas capables de cesser de nous concentrer exclusivement sur ce qui existe immédiatement (comme semblent le faire les animaux), pour penser et définir l’essence, la science et la technologie occidentales n’auraient certainement pas connu le développement qui les caractérise. Et si la dimension de la possibilité venait à disparaître entièrement, on ne saurait plus faire ni plans ni projets". La puissance incomparable de l’Occident trouve dans cette machine ontologique un de ses présupposés essentiels. Fabula vous invite à parcourir la Table des matières et à lire quelques pages…
Il faudra patienter jusqu'à la fin du mois de janvier pour découvrir la réflexion d'Agamben sur le langage, dans un essai à paraître aux éditions Nous sous le titre La voix humaine, traduit et présenté par Martin Rueff encore.